La revalorisation de 5,2 % des retraites de base à partir du 1er janvier 2024 a provoqué de nombreuses protestations parmi certains politiques et analystes qui voient dans les retraités des privilégiés, voire des riches qu’il faudrait plumer plutôt qu’aider. Regardons les faits. Cette hausse de 5.2 % correspond à l’inflation, elle est un droit inscrit dans le code de sécurité sociale. Elle intervient d’ailleurs après plusieurs années de véritable spoliation des retraités, en particulier des retraités propriétaires. Depuis 2013, la « taxe solidarité-autonomie » de 0,3 % ampute les pensions. En 2014, la majoration de retraite pour famille nombreuse est devenue imposable. Pendant les trois années suivantes, les pensions ont été gelées pour être ensuite rehaussées très modérément et avec un décalage permanent dans le temps : les retraités ont perdu une année de revalorisation. En 2018, Emmanuel Macron a décidé une hausse de la CSG de 1,7 % pour les retraités aussi. Ils ont été les seuls, avec ceux qui touchent des revenus fonciers, à ne pas bénéficier d’une compensation pour cette augmentation de CSG. Les retraités ne sont donc pas vraiment des nantis. Tous régimes confondus, la pension moyenne est de 1 509 € bruts (1 400 € nets) en 2022. Ce montant comprend l’ensemble des droits directs, des droits dérivés ainsi que des potentielles majorations pour enfants à charge. Et 50% des pensionnés ne disposent par mois que d’une retraite inférieure à 1 478 euros bruts.
Oui, nombre d’entre eux sont propriétaires et possèdent quelque épargne. Mais n’est-il pas normal, et logique, d’avoir plus de patrimoine et d’argent à 65 ans après avoir travaillé toute une vie, qu’à 25 ans à ses débuts ? La comparaison avec les revenus et le patrimoine des jeunes est complètement absurde. Au-delà de cet égalitarisme obsessionnel en France, ce que ne veulent pas comprendre les décideurs et les analystes ce sont les défauts du système de retraite par répartition. Lors de la vie active on cotise non pas pour soi-même mais pour payer les pensions de ceux qui sont retraités. C’est ce système qu’il faudrait changer, plutôt que  de faire des retraités des boucs émissaires. En instaurant la capitalisation et un compte personnel retraite, chacun pourra cotiser pour sa future pension et partir à la retraite quand il le voudra. Comme l’IREF l’a montré, ce système aura les vertus qui manquent à celui que l’on s’obstine à maintenir : efficacité, équité et liberté.
5 commentaires
Si les retraités proprietaires ne l’étaient plus ils gonfleraient les rangs des plus pauvres et « ponctionneraient » les aides sociales. Alors merci les retraités propriétaires de vous acquitter de la taxe foncière pour des services dont, pour la plupart, vous ne profitez pas.
Ce n’est pas aussi simple que cela. Tous les rentiers ne sont pas propriétaires de leur appartement et quand ils le sont ça ne leur rapporte rien tant qu’ils ne vendent pas. Et les charges sont de plus en plus lourdes, surtout quand il y a des travaux à faire. L’appartement c’est bon pour la succession. Beaucoup de jeunes sont rentiers pour avoir hériter des biens immobiliers de leurs parents. Dans mon immeuble, tous les copropriétaires, hormis moi, sont bailleurs par héritage. Ils ne sont pas encore retraités mais ils améliorent leur salaire de 1000-2000 € par mois grâce aux parents.
La pension de retraite, c’est une restitution très partielle, et non un revenu.
Bof, encore des imbécilités de baratino-litteraires stériles qui font de la politique pour échapper à la vraie vie dans laquelle ils seraient vite dépassés! … mais ils ne seront jamais sanctionnés pour cela.
La politique permet a des incapables de vivre sans avoir a rendre de comptes pour leurs bêtises. C’est bien cela qu’il faudrait changer !
Il est de notoriété publique que Macron n’aime pas les retraités (je me demande comment il fait avec madame qui l’est depuis longtemps). Notre système est parfaitement inégalitaire puisque ceux de la fonction publique ont une pension calculée sur les 6 derniers mois de salaire mais ceux du privé voient leur pension calculée sur les 25 meilleures années avec recalcul du plafond de la sécurité sociale ce qui fait que nous sommes perdants même en ayant toujours cotisé au plafond et comme la réforme Macron n’a pas touché au régime spécial des fonctionnaires nous sommes roulés dans la farine, sans compter qu’il veut taper dans la caisse de l’Agric-Arrco. Ne nous laissons pas faire !!!