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Le « libéralisme français » d’Edouard Balladur est toujours aussi étatiste !

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Le Figaro publie un long texte de l’ancien Premier ministre, Edouard Balladur, dont le titre est alléchant : « Europe, libéralisme, arme nucléaire : les propositions chocs d’Edouard Balladur ».

Même s’il ne verse pas dans l’originalité, l’article commence bien : constat du déclassement de la France sur tous les plans, nécessité de la réduction de l’endettement, exclusion de toute hausse des impôts (mais étrangement pas d’annonce de leur réduction…), interventionnisme autoritaire de l’État, bureaucratie, etc.

Dans la partie intitulée « Retrouver un véritable libéralisme », le texte se poursuit de manière lucide en contestant avec fermeté l’idée que la France souffrirait d’un excès de libéralisme économique, alors même que l’endettement, les impôts et la redistribution sont au plus haut.

C’est ensuite que les choses se gâtent sérieusement.

Edouard Balladur oppose à la « conception anglo-saxonne du libéralisme, marquée de tous les excès », le « libéralisme français ». D’un côté, « l’apologie exclusive du règne du marché, censé avoir toujours raison (sic) », la « limitation du rôle de l’État », « le règne universel du dollar, permettant d’augmenter tous les déficits publics ». De l’autre, l’importance du rôle de l’État, « un libéralisme contrôlé par l’État, astreint à respecter des règles pour éviter l’anarchie », un « libéralisme partagé », notamment grâce à la participation (clin d’œil appuyé au gaullisme social). Un libéralisme que l’ancien ministre de l’Economie a « mis en œuvre » entre 1986 et 1988.

On ne voit guère ce qui différencie le prétendu libéralisme balladurien à l’étatisme, une constante dans sa carrière. En effet, nul ne saurait contester qu’Edouard Balladur ait le mérite de la constance : il a fait partie autour de Jacques Chirac de l’équipe qui, alors que les conditions d’une instauration d’un « véritable » libéralisme dans notre pays étaient on ne peut plus favorables, pour ne pas dire inconnues dans toute son histoire, a tout fait pour l’empêcher, au grand dam d’un « vrai » libéral, Alain Madelin, alors ministre de l’Industrie. La droite et le centre ont alors connu lors de l’élection présidentielle de 1988 les « remerciements » des Français…

Edouard Balladur, alors surnommé « Ballamou » par les Guignols de l’info, a également échoué en tant que Premier ministre entre 1993 et 1995 en se distinguant par son immobilisme et en échouant piteusement à l’élection présidentielle, avant de disparaître du paysage politique.

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