Après l’hospitalisation privée, c’est au tour de l’enseignement libre de subir les attaques de la gauche élargie, celle qui va du parti présidentiel Renaissance aux mélenchonistes de LFI.
Les députés Christopher Weissberg (Renaissance) et Paul Vannier (LFI) ont présenté, mardi 2 avril 2024, un rapport sur le financement public de l’enseignement privé sous contrat. On comprend déjà dans son appellation même que la mission était orientée.
Pour les deux députés, la dépense publique en faveur de l’enseignement privé, estimée entre 10 et 12 milliards d’euros, doit être davantage contrôlée et le pilotage de l’État doit être renforcé. Ils estiment que la gestion des écoles privées est opaque, que l’on ne connaît pas précisément le montant de leurs recettes et de leurs dépenses. Bref, ce serait le flou le plus grand et il conviendrait de faire entrer les auditeurs de Bercy dans les établissements.
Les députés critiquent aussi le fait que les établissements privés puissent se séparer des mauvais élèves et des plus turbulents. Weissberg réclame que tout renvoi soit soumis à l’autorisation du recteur. Quant à Vanier, il exige « un malus » de 10 000 euros par élève pour remédier à la « ségrégation socio-solaire ». Car la grande affaire des deux députés est la « mixité sociale ». Ils proposent donc « un contrat d’objectifs et de moyens contraignant » en matière de mixité sociale.
Bref, il s’agit ni plus ni moins d’enlever aux établissements privés leur autonomie et de les rabaisser au niveau peu reluisant de l’enseignement public. La réussite du privé agace car elle montre combien le public est dégradé. Plutôt que de remonter le niveau du public, on préfère abattre le privé. En oubliant un peu vite que l’enseignement public coûte excessivement cher (et plus cher que le privé) au vu de ses piètres résultats.
L’IREF propose que le contrôle du financement du privé se fasse par les parents eux-mêmes. Comment ? En mettant en place le chèque-éducation. Les parents recevraient, chaque année, un bon, pour chacun de leurs enfants en âge d’être scolarisés, d’un montant équivalent à ce que coûtent les études. Libres à eux, ensuite, de le dépenser dans l’établissement de leur choix. Un tel système implique la fin de la carte scolaire, mais aussi l’autonomie des établissements qui sont alors mis en concurrence. Les parents auraient toute liberté pour changer leurs enfants d’établissement si ce qui s’y passe ne leur convient pas. Les établissements les plus mauvais seraient ainsi privés d’argent et seraient contraints de se réformer ou de fermer.
Au lieu d’un contrôle centralisé et d’une nationalisation accrue de l’enseignement, osons plutôt la décentralisation et l’autonomie. Bien sûr, des contrôles peuvent être nécessaires, notamment pour éviter les dérives idéologiques, mais il nous semble qu’ils existent déjà.
4 commentaires
Je me trompe quand je dis que les gens qui mettent leurs enfants à l’école privée payent deux fois: une fois avec leurs impôts pour l’école publique, qu’ils n’utilisent pas, et une fois pour l’école privée?
Cet aspect n’est jamais évoqué… bizarre!
Etonnant ! Les gens qui mettent leurs enfants à l’école privée devraient donc avoir droit à un crédit d’impôts… d’autant plus qu’il est admis que l’école privée revient moins cher à l’état pour plus d’efficacité!
On est dans la logique bureaucratique de nos politiques : mettre en œuvre un système de contrôle supplémentaire, et centraliser (rectorats) les décisions clés.
Une des clés est naturellement le fait de pouvoir exclure les malfaisants (au moins à 16 ans), or le public joue au mistigri avec ces derniers qui s’en amusent le plus souvent…
L’autre clé est la décentralisation formidable proposée ici de laisser aux parents le soin du contrôle : avec la pensée macroniste, partagée par toute la nomenklatura qui nous gouverne, on n’est pas prêts d’en voir la couleur !
C’est drôle, ils en veulent tous aux Etablissements privés mais combien y inscrivent leurs enfants ? Il doit y avoir une raison !