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Le bilan décevant des politiques éducatives de la France

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Le mouvement de massification scolaire qui s’est opéré depuis la fin de la Seconde guerre mondiale et dans les années 70 s’est traduit par une augmentation exponentielle du budget alloué à l’éducation nationale et une remise en cause générale des hiérarchies dans la pédagogie et l’organisation des études.

En 2020, l’ensemble des dépenses d’éducation s’élèvent à 160,6 Mds€, soit 7 % du PIB, en augmentation de 8,8 % depuis 2015. Depuis 1980, la hausse en euros constants est de 1,5 % par an, dont 1,8 % pour l’enseignement primaire, 1,2 % pour le secondaire 0,7 % pour l’enseignement supérieur. L’État en finance la plus large part : 76 Mds€, dont 69 Mds€ de masse salariale, en augmentation de 7 Mds€ depuis 2015.

L’enseignement privé demeure plus efficient que l’enseignement public en la matière puisqu’un élève du secteur privé coûte 2789 € moins cher qu’un élève du secteur public en primaire et 2883 € dans le secondaire.

En outre, les indicateurs de performance utilisés par le Gouvernement sont trompeurs. Selon ceux-ci, 88,4 % des élèves entrant en 6e possèdent une maîtrise satisfaisante des compétences ou de très bonnes connaissances en français, et 71,9 en mathématiques. À l’inverse, toutes les enquêtes internationales montrent un piètre niveau des élèves de l’Hexagone. L’enquête TIMMS fait état d’un score moyen des élèves français de 485 points en mathématiques et 488 points en sciences, largement en dessous de la moyenne des pays de l’OCDE (respectivement 529 et 526 points). L’enquête PIRLS, qui mesure le niveau des élèves dans leur langue maternelle, révèle, elle aussi, un résultat des petits français (511 points) en dessous de la moyenne européenne et des pays de l’OCDE (541 points).

Enserrée dans des carcans administratifs et très centralisée, l’école française n’est plus apte à assurer une formation de qualité adaptée aux capacités de chacun. Le niveau des élèves est en chute libre dans de nombreux domaines et la pédagogie appliquée ne cherche plus à atteindre l’excellence.

Aussi, quatre mesures principales se doivent d’être recommandées :

– instaurer un chèque éducation d’une valeur forfaitaire égale au coût marginal moyen d’un élève selon son niveau d’avancée dans le système scolaire ;

– donner aux chefs d’établissements le pouvoir de recruter et former les enseignants, ainsi que la possibilité de leur allouer une partie variable de leur rémunération calquée sur leur performance ;

– flexibiliser le statut des enseignants ou accentuer le recours aux contractuels ;

– réformer la pédagogie en remettant au goût du jour la méthode syllabique en Français, la méthode chronologique en Histoire, les notes en primaire, les groupes de niveau et les prix d’excellence. Le bilan décevant des politiques éducatives de la France

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3 commentaires

Jean AYMAR-DESCONDS 31 août 2022 - 8:30

L’École de la République n’est pas une entreprise. En privatisant tout, on risque de remplacer une usine à gaz nationale par des usines à gaz locales entrant elles-mêmes dans une concurrence exacerbée où les notions de rentabilité et de profit ne seront certainement pas absentes.
Un nettoyage des programmes centré sur l’acquisition des bases est bien sûr un préalable indispensable.
En revanche, il me semble que vous oubliez le mot essentiel d’une refondation : l’autorité. Après les « territoires perdus de la République », on peut d’ores et déjà parler de « l’École perdue de la République » quand l’enseignant doit se censurer et laisser de côté certaines parties du programme pour éviter l’ire de ses élèves et celle de ses parents, sachant que sa hiérarchie ne le soutiendra pas. Si le professeur d’Histoire se plie à l’idéologie et à la doxa, le professeur de Français et celui de Mathématiques perdent tout prestige.
Enfin, le contrôle, les notes et la récompense des efforts participent certes de l’autorité, mais sont inefficaces si on ne leur associe pas les sanctions, qu’il s’agisse des élèves… ou des enseignants et de leur hiérarchie.

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Henri Duchatel 31 août 2022 - 8:55

Outre les constatations et arguments évoqués, on peut s’interroger sur la généralisation de la « mixité » à partir de 1958 (?) alors que les filles évoluent différemment que les garçons surtout entre 10 et 18 ans. Cette « mixité » a également ouvert tout grand les portes aux « enseignantes » dont les qualités ne coïncident pas nécessairement avec celles de leurs collègues masculins.
Quelques exemples : placement de l’accent (français) ailleurs qu’en fin de phrase ; multiplication des « en fait », « voilà », etc. ; méconnaissance « crasse » de la ponctuation et des conjonctions de coordination : usage fréquent des « Mais », « Et », « Or » en début de phrase alors que la ponctuation « coupe » et la conjonction, par définition, « relie » ou « coordonne » : autant couper la laisse d’un chien qu’on vient d’accrocher. Ne pas oublier non plus que les femmes ont généralement l’esprit « à la maison » (famille) alors que celui de l’homme est davantage concerné par son travail « à l’extérieur » (voire son automobile). Par ailleurs, l’arrivée « massive » d’une population « musulmane » pour qui la femme aurait un statut « inférieur » complique encore les choses : surtout à l’égard de certains garçons (sous l’autorité de femmes).
Faut-il alors s’étonner des sympathisants des « transgenres » et autres, de plus en plus nombreux ?

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Obeguyx 31 août 2022 - 1:14

J’ai lu le rapport complet. Il est effectivement affligeant et ne m’a pas beaucoup étonné. Parmi vos 4 solutions une seule est prioritaire : c’est la pédagogie qui n’est finalement qu’un euphémisme (arbre qui cache la forêt). Il faut supprimer ce mot de l’enseignement public. Ma mère (1917-2006), normalienne, enseignante m’a toujours affirmé que dès l’usage courant de ce mot l’éducation française n’a eu de cesse de se dégrader. Il fleure désormais partout, même dans l’entreprise. La solution n° 2 serait d’aligner l’école obligatoire sur le reste de l’Europe : 15 ans. La solution n° 3 serait de rétablir l’examen d’entrée en 6°, par le contrôle des acquis des fondamentaux. La solution n° 4 serait la suppression des collèges et le retour aux lycées. Le tout sous un contrôle rigoureux de la qualité de l’enseignement et de ses praticiens. Je garantis en sacré bon en avant en peu de temps pour un coût financier dérisoire. Seulement le problème est que Macron n’a rien à foutre de la France et de son éducation Nationale.

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