Pauvres démocrates. Ils n’arrivent pas à tirer parti de la baisse de popularité de Donald Trump. Tous les sondages d’avril et mai, jusqu’à présent, montrent que leur popularité est tombée au plus bas depuis au moins 10 ans.
Le barrage d’informations et de commentaires défavorables à la politique du président Trump, émanant de médias qui avaient tout fait pour faire élire Joe Biden, puis comme un seul homme tout fait pour faire élire Kamala Harris, affecte certes le nouvel hôte de la Maison-Blanche. La popularité du président est ainsi tombée autour de 42%.
Mais le plus surprenant est que l’opinion à l’égard du Parti démocrate est toujours largement plus négative que celle qui est manifestée à l’égard du Parti républicain. Selon le Washington Post, quotidien en plein déni, « l’indice de favorabilité » est de -20% pour les démocrates, alors qu’il n’est que de -10% pour les républicains. Cet indice résulte de la différence entre les opinions favorables et les opinions défavorables. En un mot, les démocrates dans l’opposition ne sont pas convaincants.
Les démocrates en panne de vrai leader, mais tout peut arriver
Les prochaines élections nationales, en novembre 2026, sont encore loin. Beaucoup de choses peuvent se produire d’ici là . La gauche américaine compte sur une récession, une remontée de l’inflation déclenchée par les droits de douane qu’impose Donald Trump, pour dégoûter les Américains du populisme MAGA et les précipiter dans les bras du Parti démocrate.
Le pari n’est pas stupide. D’autant que les législatives de mi-mandat sont généralement défavorables au parti qui occupe la Maison-Blanche. Les républicains pourraient par exemple perdre leur étroite majorité à la Chambre des représentants. Il faudrait néanmoins pour cela que les démocrates se trouvent quelques candidats convaincants d’envergure nationale, dont le message serait constructif. Or pour l’instant, les leaders du parti ne se sont unis que sur une chose : proclamer que Trump est l’incarnation du mal et que tout ce qu’il fait est mauvais.
Stupeur et dissimulation : Joe Biden était bien en situation de gâtisme
Les chouchous du Washington Post et du New York Times, porte-parole de la gauche wokiste militante, comme Alexandria Ocasio-Cortez, députée d’une circonscription de New York, ou le sénateur Cory Booker du New Jersey, hurlent à la mobilisation contre un coup d’État de Donald Trump. Chuck Schumer, sénateur de l’État de New York, leader de la minorité démocrate au Sénat, bien plus expérimenté, tient le même langage mais se réfugie dans des tactiques législatives incompréhensibles pour l’électeur moyen. Hakeem Jeffries, leader de la minorité démocrate à la Chambre, est lui aussi bien trop à gauche pour capter l’attention d’une opinion de plus en plus désabusée à l’égard des politiciens professionnels.
Le rebond de la controverse sur la complicité objective, et délibérée, de presque toute la presse pour dissimuler pendant plusieurs années le gâtisme de Joe Biden, complique la tâche de ces démocrates. La publication du livre de deux journalistes qui ont leur part de responsabilité dans cette omerta, fait grand bruit. De même, la stupeur a été totale après la révélation du cancer avancé de la prostate de Joe Bien. Comment l’homme le plus médicalement surveillé du monde se retrouve-t-il dans cette situation ? Comment a-t-il été possible que l’homme le plus médicalement surveillé du monde ait ainsi donné le change, comment son entourage a-t-il pu imposer ce « black out » si longtemps, et qu’a-t-il dissimulé d’autre ?
Un vieux sage n’en cache pas forcément un autre
L’omerta des défenseurs auto-proclamés de la vérité a voulu faire passer Joe Biden pour un vieux sage expérimenté, entouré de progressistes éclairés. Ce faisant, ces bien-pensants ont privé les électeurs démocrates d’une élection primaire dont un candidat compétitif et légitime aurait pu émerger. Ils ont cru pouvoir court-circuiter le peuple en validant dans l’urgence Kamala Harris, et en passant sous silence ses convictions progressistes et woke.
Les mêmes aujourd’hui accusent Donald Trump de piétiner la Constitution pour expulser sans procès des sans-papiers soupçonnés de délits. Mais l’Américain moyen lui, n’a toujours pas compris pourquoi les immigrants illégaux avaient des droits dont ils sont eux-mêmes privés, comme celui d’être pris en charge par un régime public d’assurance maladie, ou d’être logés et nourris aux frais du contribuable.
Moins de jeunes, moins d’ouvriers, moins d’Hispaniques : les piliers de la gauche ont flanché
Trop de démocrates formatés woke persistent à mener le mauvais combat. Certains commencent pourtant à ouvrir les yeux : JB Pritzker, gouverneur démocrate de l’Illinois, vient par exemple d’admettre qu’il ne pourra plus s’opposer à l’expulsion de migrants auteurs de délits violents. Même chose en Californie avec l’hyper-correct Gavin Newsom qui enfin reconnaît que la prise en charge médicale des sans-papiers par les contribuables va trop loin.
L’interdiction faite aux polices d’États ou de villes démocrates de communiquer à la police fédérale des frontières toute information sur la sortie de prison de criminels sans papiers, passe mal auprès de la base populaire qui jadis votait systématiquement à gauche.
Karl Rove, stratège politique de George W. Bush et farouche critique du populisme de Donald Trump, fait montre de lucidité lorsqu’il explique que les démocrates ont perdu les élections de novembre parce qu’ils ont été lâchés par une partie de la jeunesse, du monde ouvrier syndiqué et des hispaniques, trois piliers qui jadis assuraient leur maintien au pouvoir. Tant qu’ils ne s’interrogeront pas sur les raisons de cette désaffection, ils resteront dans l’opposition.
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Contrairement à une idée-reçue, je pense que les masses occidentales sont assez attachées au libéralisme réel (même si les promesses démagogiques les séduisent trop souvent, je le reconnais). Le vote de gauche était plus tourné contre les rigidités conservatrices qu’en faveur du collectivisme ; réciproquement, le vote conservateur actuel est tourné vers les menaces collectivistes et non en faveur de quelque “retour moral”. Les populismes occidentaux, de Trump à Marine Le Pen en passant par l’AfD ou les Hollandais, sont des populismes individualistes moralement et économiquement. Le conservatisme moral y est minoritaire. C’est au contraire contre le néo-puritanisme de la gauche (écolo-islamiste et woke) que les masses populaires réagissent. Je regrette profondément que nos élites refusent encore de se mettre à la tête de la protestation nationale (comme De Gaulle ou Thiers surent le faire en leurs temps pour installer la IIIème et la Vème république). Trump a certes des défauts (qui n’en a pas ?), mais fondamentalement il représente ce “libéralisme populaire” de l’Américain de base. Un peu comme le lepéniste provincial chez nous. Ce n’est pas forcément très artistique, mais ça va dans la bonne direction. Les libéraux devraient plutôt influencer ce mouvement que de le boycotter…