Les raisons de critiquer l’administration Trump ne manquent pas et nous le faisons régulièrement, son obsession des droits de douane et ses revirements fournissant en ce moment des occasions presque quotidiennes. Cela n’empêche pas de saluer les bonnes mesures qu’il prend aussi parfois et s’efforce de mettre en pratique. L’une d’elles concerne les abus en matière de diversité, d’équité et d’inclusion au sein du gouvernement fédéral. L’administration s’est attaquée au plus important, au plus ancien programme de préférence raciale et de genre de l’histoire des États-Unis, le « Disadvantaged Business Enterprise (DBE) Program » (Programme pour les entreprises commerciales défavorisées). Il stipule que seules les petites entreprises indépendantes, détenues et contrôlées par des personnes « socialement et économiquement défavorisées » peuvent obtenir des contrats fédéraux (environ 37 milliards de dollars sur 5 ans). Il s’agit d’entreprises dirigées par des femmes et des personnes issues de minorités noires et hispaniques. Dans une requête déposée devant un tribunal fédéral, le ministère de la Justice a déclaré que le programme DBE violait la clause d’égalité telle qu’elle est précisée dans la Constitution. Des entreprises qui ne sont pas dirigées par des femmes et des minorités sont illégalement écartées des contrats fédéraux, les quotas raciaux et de genre ont donc faussé les marchés publics. Cette action en justice fait suite au décret du président Trump de janvier dernier voulant « mettre fin à la discrimination illégale au sein du gouvernement fédéral ».
Un autre succès louable de Trump est le rejet d’une proposition des démocrates soutenue aussi par certains républicains, d’augmenter les taux d’imposition sur les hauts revenus. Elle était portée surtout par l’entourage du vice-président J.D. Vance, dont Steve Bannon et plusieurs élus républicains, qui voulaient faire passer le taux d’imposition maximal de 37 % à 39,6 % (le niveau d’avant la réforme fiscale de 2017). Ce taux commence désormais à 626 350 dollars de revenu pour les particuliers. Il a aussi été question de nouvelles tranches d’imposition pour les revenus supérieurs à 1 million de dollars, voire 3 ou 5 millions de dollars. Trump a rejeté le tout en bloc : « Vous perdrez beaucoup d’argent si vous faites cela », a-t-il asséné. « Et d’autres pays qui l’ont fait ont perdu beaucoup de gens. Ils perdent leurs riches. Ce serait dommage, car ce sont les riches qui paient l’impôt. » Il a raison. Le code des impôts américain est déjà fortement progressif et les plus aisés sont très sollicités. En 2022 (dernière année où ces données sont disponibles), les 1 % les plus riches ont payé 40,4 % de l’impôt fédéral sur le revenu et les 10 % les plus riches ont payé 24 fois plus d’impôts que les 50 % les plus pauvres.
3 commentaires
Voici quelques années un collègue du CNRS (sensibilité de gauche) avait obtenu un contrat de post-doc privé aux USA (salaire type Professeur sup). Il m’avait confié avoir été étonné par la lourdeur de l’IR US…..
Je lis avec intérêts vos articles et préconisation pour réduire les déficits publics en tout genre.
Pourquoi nos dirigeants font abstractions de vos recommandations.? … C’est une honte.!..
Il était temps qu’on mette fin à ces discriminations genrées qui tire tout le monde vers le bas.
J’espère que cela suivra en France.
A mettre au crédit de Trump aussi, la baisse du prix de l’essence, moins de 1,50 euros à la pompe en France par augmentation de l’offre pétrolière, les pays du golfe ont du faire de même et baisse du dollars.