Une relance par l’allègement fiscal, ça change des sempiternelles relances keynésiennes dont la France est championne du monde, à grand renfort de dépenses publiques dont il convient de ne pas s’interroger sur leur utilité.
Le gouvernement allemand veut adopter rapidement plusieurs allègements fiscaux pour les entreprises afin de relancer les investissements privés et doper la croissance, alors que le PIB allemand devrait stagner en 2025. Un projet de loi qui s’inspire du contrat de coalition entre conservateurs et sociaux-démocrates sera présenté mercredi en conseil des ministres, a indiqué Maximilian Kall, le porte-parole du ministère des finances. “Nous voulons qu’il soit débattu très rapidement au Bundestag et ce si possible avant la pause estivale de juillet, “car l’objectif de tous est de stimuler l’économie”, a-t-il déclaré. Le ministre des Finances Lars Klingbeil, social-démocrate, veut ainsi “assurer une sécurité de planification” pour les entreprises qui investissent.
Dans le détail, le gouvernement du conservateur Friedrich Merz veut adopter un amortissement annuel de 30% sur les investissements en équipements pour les années 2025 à 2027. Le dispositif sera ensuite remplacé par une réduction progressive de l’impôt sur les sociétés, pour sa part fixe, de 15 à 10%, un contraste saisissant avec le niveau en vigueur en France.
Selon le journal Handelsblatt, les entreprises bénéficieront avec cette loi de 2,5 milliards d’euros d’allègements en 2025, et jusqu’à 11,3 milliards d’euros en 2029. Cette mesure aura aussi un net impact sur les recettes fiscales, avec une perte estimée à 17 milliards d’euros pour 2029, mais qui devrait être compensée par le surcroit d’activité économique générateur notamment de TVA. Ce projet de loi se veut le pendant de l’important effort d’investissement public adopté en mars sous l’impulsion de Friedrich Merz. Le Bundestag avait adopté un fonds spécial de 500 milliards d’euros pour rénover les infrastructures vieillissantes du pays, et assoupli les strictes règles d’endettement du pays pour doper les dépenses militaires. Le recul des investissements privés et publics est l’un des maux dont souffre l’économie allemande, qui sort de deux années consécutives de récession. Selon les études de la banque d’investissement KfW, les coûts de l’énergie, le manque de main d’œuvre qualifiée et la bureaucratie sont les principaux freins à l’investissement pour les entreprises.