Reportée plusieurs fois, la réforme du statut de la Poste a été discutée en Conseil des ministres en juillet dernier et sera au menu du Parlement dès cette semaine de septembre.
L’entreprise publique deviendra une Société Anonyme dans laquelle l’Etat restera l’actionnaire majoritaire qui d’ailleurs injectera dans l’immédiat 1.2 Mds d’euros. De son côté, la Caisse des Dépôts apportera 1.5 Mds d’euros. Une fois de plus, l’argent des contribuables et leur épargne et mise à contribution pour renflouer les caisses d’une entreprise publique mal gérée. Avec un chiffre d’affaires de 18 Mds d’euros, la Poste affiche une dette de 6 Mds d’euros. Elle emploie 330 000 personnes dont les deux tiers bénéficient du statut de fonctionnaires. En différant la privatisation malgré l’ouverture à la concurrence du courrier (le 1er janvier 2011, tout le service courrier européen sera entièrement soumis à la concurrence), la Poste a pris énormément de retard par rapport à ses concurrentes européennes (aujourd’hui plus de 70 % de services proposées par la Poste sont concurrentiels).
Privatisée au début des années 1990, la Poste néerlandaise (TNTPost) est aujourd’hui le numéro 1 en France pour le transport des colis et des documents tandis que la Poste allemande devenue la Deutsche Post World Net est maintenant une société anonyme à capitaux mixtes, qui a procédé à des acquisitions comme DHL et le Britannique EXEL et qui réalise 35 Mds d’euros de chiffre d’affaires à l’international (58 % du CA). La Poste française ne réalise que 3 Mds d’euros à l’international (15 % du CA). La Poste néerlandaise réalise un CA de 10 Mds d’euros (et cela sans propose de services bancaires), ce qui est énorme pour un petit pays. La raison est que plus de 60 % du CA est réalisé à l’étranger.