Les ressortissants de 12 pays interdits d’accès aux Etats-Unis

On ferme. Les Etats-Unis empêcheront à partir de lundi les ressortissants de 12 pays d’entrer aux Etats-Unis afin de “protéger” le pays contre la criminalité et le terrorisme, a annoncé, mercredi matin, Donald Trump.

La décision, effective le 9 juin, s’applique à l’Afghanistan, la Birmanie, le Tchad, la République du Congo, la Guinée équatoriale, l’Erythrée, Haïti, l’Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen, selon la Maison Blanche. Les ressortissants de sept autres pays sont visés par des restrictions dans la délivrance de visas : le Burundi, Cuba, le Laos, la Sierra Leone, le Togo, le Turkménistan et le Venezuela. Des exceptions sont prévues pour les détenteurs de certains visas et pour des personnes dont le voyage aux Etats-Unis “sert l’intérêt national ».

L’exécutif américain, qui mène une politique anti-immigration très restrictive, explique la présence des pays sur cette liste par l’absence d’administrations efficaces pour assurer un contrôle des voyageurs et la tendance des ressortissants de certains pays à rester aux Etats-Unis après l’expiration de leur visa.

“Nous ne permettrons pas que ce qui est arrivé en Europe se produise en Amérique”, ajouté M Trump en référence aux attaques régulières et parfois jihadistes perpétrées sur le vieux continent par des ressortissants étrangers. “Nous ne pouvons pas avoir une immigration ouverte en provenance de pays que nous ne pouvons pas contrôler et filtrer de manière sûre et fiable”, a assuré le président américain.

Ce qui peut s’entendre, le problème étant que la liste des pays visés n’est pas cohérente avec cette politique et semble avoir été aussi improvisée que la désignation, en mars, d’une île de l’Antarctique comme plaque tournante d’exportations à bas prix vers l’Amérique. Donald Trump a ainsi justifié sa décision par l’attentat récent au Colorado commis par un Egyptien dont le visa avait expiré, mais l’Egypte, tout comme l’Arabie saoudite, pays d’origine de la majorité des auteurs des attentats du 11 septembre 2001, ou l’Irak, ne figurent pas sur la liste. Le Tchad, le Congo-Brazzaville et la Guinée équatoriale sont desservis par la proportion élevée (30 à 50 %) de leurs ressortissants qui restent aux Etats-Unis après que leur visa a expiré, mais sont des pays sans terrorisme, a fortiori djihadiste. Mais le Laos a un taux plus élevé de nationaux demeurant illégalement sur le territoire américain après expiration du visa, , et ne figure pas sur la liste. L’Erythrée, le Yémen et le Soudan sont accusés de manque de contrôle sur leurs ressortissants, pas d’être des foyers de terroristes. Haïti, dont 850.000 ressortissants vivent aux Etats-Unis, est accusé d’être source de gangs criminels. L’Iran est accusé par la Maison-Blanche, d’être un « sponsor du terrorisme », ce qui n’implique pas pour autant que ses ressortissants soient particulièrement dangereux. Washington estime aussi, non sans raison, que l’Afghanistan, la Somalie et la Libye fournissent des contingents de terroristes de par le monde. Ils refusent aussi souvent de récupérer leurs ressortissants expulsés.