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Fret : faire payer les syndicats et non pas les contribuables

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Depuis trois ans, l’Etat a dépensé 3.5 Mds d’euros pour la branche fret de la SNCF. Avec quels résultats ? L’entreprise des chemins de fer prévoit, cette année encore, plus de 600 millions d’euros de pertes. Comme l’argent gaspillé ne suffisait pas, l’Etat vient de décider d’injecter 7 Mds d’euros supplémentaires pour les trains de marchandises.

Le développement du transport ferroviaire des marchandises fait partie des fantasmes de nos écologistes. Remplacer les camions par les trains représenterait un grand pas pour sauver la planète. Or, les spécialistes sont tous d’accord, cela relève de l’utopie. Pour assurer la même quantité de marchandises transportées pas camions, le nombre de lignes de chemins de fer devrait être multiplié par …5 000. Et même dans ces conditions, il serait difficile de rendre les mêmes services. Les camions qui assurent 84 % du transport de marchandises circulent 24 heures sur 24 et sont soumis à la concurrence et à la flexibilité. Dans les chemins de fer, une tentative dans ce sens a été faite en 2006 lorsque l’Europe a demandé l’ouverture à la concurrence du fret. Levée des boucliers de syndicats français qui ont bloqué les rails et ont fait reculer le projet (tout en faisant perdre des centaines de millions à la SNCF). De peur de perdre leur emploi à vie et la liste interminable des privilèges, les syndicats de la SNCF ont refusé toute tentative d’ouverture à la concurrence.

L’entreprise allemande des chemins de fer a intégré la concurrence et la flexibilité

Plus encore, la concurrence aurait obligé les cheminots français à travailler un peu plus : 35 heurs par semaine au lieu de 25. En effet, le transport des marchandises ne peut être rentable que si les trains circulent en permanence. C’est ce qui se passe en Allemagne où la Deutsche Bahn (DB) est aujourd’hui le leader européen du transport ferroviaire de marchandises. Bénéficiant d’un statut de droit privé, la DB a mis en place 5 400 trains quotidiens dans 11 pays européens. Suite à une réduction des effectifs dans les années 1990, à la fermeture de plus de 700 gares inutiles et à l’introduction de la flexibilité au sein des employés soumis au droit privé, la DB a réussi à s’imposer comme leader européen sans gaspiller l’argent des contribuables. En France, la SNCF est abonnée à vie aux subventions publiques : environ 12 Mds d’euros par an.

L’avenir s’annonce sombre pour le fret ferroviaire français et, implicitement, pour les contribuables. En 2010, une nouvelle étape devra être franchie avec l’ouverture à la concurrence du transport international des voyageurs. On risque donc d’assister à de nouvelles grèves et des blocages organisés par les syndicats. Dans ces conditions, ne serait-il pas plus efficace de résoudre le problème des syndicats contestataires au lieu de saigner les contribuables ?

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