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Kamala Harris rattrapée par sa légèreté

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Kamala Harris a fait de la vacuité et de la légèreté les éléments centraux de sa campagne. En ne disant pratiquement rien, si ce n’est des platitudes, mais dans l’hilarité, elle pense accéder à la Maison-Blanche, face à un candidat qu’elle qualifie de dangereux, instable, et plus récemment de vieillissant.

« Mon plan est de créer une économie d’opportunités »… « Les petites entreprises sont l’épine dorsale de l’économie »… « Les riches doivent payer leur part équitable d’impôts »… « Il faut punir les profiteurs qui exploitent les crises en vue de faire grimper les prix de manière abusive »… « Je vais écouter tous les points de vue et rassembler les Américains en trouvant ce qu’ils ont en commun »… Comment ne pas être d’accord avec de telles banalités ?

Sous l’administration de Kamala Harris, les Noirs (et autres minorités) auront droit à des aides au lancement d’entreprises (que l’on refusera donc aux Blancs !)

On sait tout de ses préférences en matière de céréales pour le petit déjeuner, mais rien de son programme économique, qui n’est pas chiffré. Elle ajoute chaque jour un élément à la liste de crédits d’impôts et d’aides financières directes qui lui sert de programme. Les foyers défavorisés avec enfants, les primo-accédants à la propriété, les personnes âgées dépendantes, les créateurs de petites entreprises, sont les destinataires prioritaires de ses promesses.

Ses déconvenues récentes dans les sondages, après une belle poussée en août et septembre, l’obligent à imaginer autre chose. Il est en effet inquiétant pour le camp démocrate que sa championne plafonne mi-octobre et se retrouve à nouveau à égalité avec Donald Trump dans les États pivots comme la Pennsylvanie et même dans des États traditionnellement démocrates, comme le Michigan et le Wisconsin. Son budget de campagne, trois fois plus élevé que celui de Donald Trump, ne suffit pas pour le moment. Elle doit faire preuve d’imagination.

Devant le déficit d’enthousiasme que ses conseillers constatent parmi les hommes noirs, il lui est venu une idée d’un électoralisme transparent. Sous son administration, les Noirs (et autres minorités) auront droit à des aides au lancement d’entreprises (que l’on refusera donc aux Blancs).  Pire encore, elle cible la marijuana « récréationnelle » comme secteur porteur pour les hommes noirs qui doivent accéder à l’indépendance économique ! Peut-on imaginer plus méprisant, dégradant et raciste ?

Comment peut-on se présenter comme candidate centriste, capable de rassembler un électorat américain polarisé, et montrer tant de  condescendance dans ses « cadeaux » ? On veut nous faire croire que des jeunes hommes noirs tentés de voter pour Donald Trump vont brusquement se reporter sur Kamala Harris parce qu’elle propose d’utiliser des fonds publics et d’octroyer des prêts de 20.000 dollars non-remboursables à des Noirs pour qu’ils distribuent de la drogue ? On croit rêver ! Il est vrai qu’en 2019, alors qu’elle ne cherchait pas à se faire passer pour une centriste, elle avait proclamé : « La marijuana procure beaucoup de joie aux gens. »

Cette idée démagogique de dernière minute n’est pas crédible : le Congrès n’acceptera jamais de telles discriminations dans l’allocation de fonds publics. La Cour suprême probablement non plus. Plusieurs juges avaient déjà invalidé en 2021 un programme conçu par Joe Biden pour effacer uniquement les dettes d’agriculteurs non-blancs. La discrimination inversée reste un objectif de Kamala Harris aujourd’hui. Moins rassembleur, tu meurs.

Toutes les erreurs de Joe Biden sont aussi celles de Kamala Harris. Elle assume !

Les doutes sur son génie politique ont grandi lorsqu’elle s’est fait lamentablement piéger par une question simple et prévisible, posée lors d’un talk show des plus amical, The View, sur ABC : « Auriez-vous fait quelque chose de différent du président Biden au cours des quatre dernières années ? » Réponse ahurissante, après un temps de réflexion, de la nouvelle star du Parti démocrate : « Il n’y a rien qui me vient à l’esprit… et j’ai été associée à la plupart des décisions qui ont eu un impact ». Quelle bourde pour une candidate qui cherche à faire croire depuis deux mois qu’elle incarne le changement…

On ne saurait être plus clair : toutes les erreurs de Joe Biden sont aussi celles de Kamala Harris. Elle assume ! De l’explosion des dépenses publiques et de l’endettement, au nom du Covid, du climat et de la souveraineté, qui ont fait bondir l’inflation au plus haut depuis 40 ans, au retrait calamiteux d’Afghanistan, en passant par le retour de réglementations pseudo-écologiques qui ont fait grimper le prix de l’électricité, défavorisé l’industrie, sans oublier le soutien explicite aux syndicalistes grévistes exigeant d’énormes augmentations… Vous avez aimé Uncle Joe et son numéro de progressiste déguisé en centriste ? Vous adorerez Kamala !

La bonne nouvelle derrière l’égalité récente dans les sondages entre Kamala Harris et un  Donald Trump plus délirant que jamais, est qu’il est désormais peu probable que les démocrates conservent le contrôle du Sénat. Des 34 sièges qui seront remis en jeu, 19 sont tenus par des démocrates et seulement 10 par des républicains. La majorité démocrate de 51 sièges contre 49 pourrait donc basculer. Les démocrates sortants dans l’Ohio et le Montana par exemple semblent vulnérables. Et le démocrate centriste Joe Manchin, de Virginie occidentale, ne se représentant pas, les chances d’une victoire républicaine sont élevées dans cet État conservateur. En cas de victoire, Kamala Harris se retrouverait donc probablement face à une Chambre haute républicaine, à même de bloquer ses projets les plus progressistes.

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