Les Républicains veulent imposer l’agriculture comme matière d’enseignement scolaire !

Environ 22 députés républicains emmenés par Jean-Pierre Taite viennent de déposer une proposition de loi « visant à promouvoir la nutrition et la santé par la reconnaissance de l’agriculture en matière d’enseignement » (proposition de loi, n° 2189, Assemblée nationale, 16^e législature).

L’article unique permet de comprendre combien notre pays est sous l’empire de la bureaucratie et du normativisme, justement dénoncés par David Lisnard. En effet, il s’agirait de compléter la section 9 bis du chapitre II du titre Ier du livre III de la 2^e partie du code de l’éducation… le nouvel article L. 312-17-4 renvoyant à l’article L. 3231-1 du code de la santé publique et à l’article L. 1 du code rural et de la pêche maritime. Simple, non ?

Le but transparent de la proposition à l’approche des élections européennes est de faire comprendre à nos enfants « la nécessité de protéger notre souveraineté alimentaire et agricole », phrase étrange puisqu’elle incite à penser que cette souveraineté existerait.

Que nos hommes politiques soient de droite, de gauche ou du centre, ils entendent pour la plupart se mêler de l’éducation de nos enfants. On pourrait certes trouver louable que ces derniers aient des connaissances minimales en agriculture. Toutefois, il revient d’abord aux parents de transmettre ces connaissances. Ensuite, il n’appartient pas à un homme politique de définir de manière nationale et centralisée les programmes des écoles, collèges et lycées, a fortiori ceux des écoles privées. Quand les Républicains le comprendront-ils ?

Enfin, l’insistance sur la prétendue « souveraineté alimentaire » est un non-sens. Au-delà de son irréalisme, elle se présente comme le paravent d’une vaste entreprise d’interventionnisme et de protectionnisme. Ce n’est pas un hasard si l’extrême gauche prône ce concept. Dans sa déclaration de candidature à l’élection présidentielle de 2007, José Bové défendait déjà le « droit à la souveraineté alimentaire ». Quant à Nicolas Hulot, il voulait appliquer le principe aux pays du sud…

Ce n’est pas en se raccrochant à des vieilles lunes et en versant dans l’électoralisme que les Républicains remonteront la pente…