Le Parc des expositions de la porte de Versailles accueille chaque année plus d’une centaine de salons. Le seul auquel se précipitent pratiquement tous les politiques est celui de l’Agriculture. Caresser les vaches, manger du saucisson et du fromage devant les caméras, c’est devenu un rituel. Terriblement démagogique car ils peuvent très bien rencontrer les agriculteurs dans leurs régions, lors des campagnes électorales ou à l’occasion de simples déplacements. Mais le plus ennuyeux, c’est qu’ils se sentent obligés de faire des propositions et des promesses. Nous l’avons écrit, Emmanuel Macron veut soviétiser l’agriculture et transformer les agriculteurs en assistés. Jordan Bardella, entre chèvres et cochons, renchérit et veut encore plus de protection: « Moi je milite pour le patriotisme économique et pour sortir des accords de libre-échange. Car si en théorie « des accords commerciaux peuvent être bénéfiques à l’agriculture française, à chaque fois […] c’est à notre désavantage ».
Monsieur Bardella est-il réellement sincère ? Si oui, on peut douter de ses compétences en la matière. Ou, plus probablement, ambitionne-t-il de remporter le prix de la démagogie populiste ? En réalité, les agriculteurs français profitent du libre-échange agricole et la France bat des records. En 2022, elle a exporté pour 83,2 milliards d’euros de produits agricoles et agroalimentaires, soit une hausse de presque 20 % par rapport à 2021. A 9,4 milliards d’euros, l’excédent commercial (+25 %) a atteint son plus haut niveau depuis 2013. Environ 45 % des exportations ont lieu vers l’Union européenne. Sans les exportations, des pans entiers de notre agriculture feraient faillite. Les agriculteurs ne sont pas victimes des traités de libre-échange mais des normes et de la bureaucratie. Les soutenir, ce serait éviter de leur faire des promesses insensées au Salon et les considérer, enfin, comme des entrepreneurs capables de produire et de vendre leurs produits sans le poids de l’Etat. Ce serait les dispenser de ces pèlerinages à grand spectacle, pour leur accorder peut-être des visites plus intimistes et réellement attentionnées. Qu’en penseraient les agriculteurs ?
4 commentaires
C’est drôle de prendre l’année 2022 comme exemple car en 2023, l’excédent commercial agricole a été divisé par 4 en un an…
Oui, les exportations agricoles ont diminué de 15 % en 2023, mais en raison notamment d’une forte chute des prix des matières premières. Mais c’est toujours excédentaire – le seul secteur – et on ne le dit pas assez.
Oui, il y longtemps que ces visites interminables au salon de l’agriculture sont ridicules. Pire, c’est un signe de mépris des agriculteurs qu’on amuse comme on le ferait pour des enfants. Comment croire que passer 5 minutes avec chacun des professionnels rencontrés permet de se faire une idée sérieuse de leur situation et de leurs problèmes. Avec aucune certitude qu’il s’agit de personnes représentatives et pas de cas particuliers. Les agriculteurs se grandiraient en refusant de participer à ces simagrées, et en demandant des rencontres par sujet et un temps significatif. Philippe
nous sommes dans un monde de fou ,lespetits vont crever ,et les orgueilleux seront les rois ,pauvre monde !! mais la seule justice pauvres riches tous mourront voilà notrr avenir.