La semaine dernière, la Cour des comptes a publié son rapport annuel, source de riches enseignements et accompagné de son lot habituel de polémiques. Dans un contexte de ralentissement de la croissance et d’inflation toujours élevée, le rendement des recettes fiscales devrait stagner dans les années à venir, motivant le plupart des pays européens à revenir dès 2025 en dessous de la barre des 3 % du PIB pour leur déficit, ce que la France ne prévoit que pour 2027.
Alors que la Grèce, au prix de réformes draconiennes, a diminué sa dette de 40 points de PIB, celle de la France a augmenté de 14 points durant la crise du Covid pour atteindre 111 % de son PIB environ.
A ce titre, le projet de loi de programmation des finances publiques pour la période 2023-2027, rejeté en première lecture par l’Assemblée nationale, adopté par le Sénat et qui doit revenir à l’Assemblée, prévoit (dans la version initiale du gouvernement dont on peut imaginer qu’elle prévaudra) de limiter la croissance du volume annuel de la dépense publique à 0,6 % alors que le Sénat souhaite la diminuer de 0,5 % par an.
Comme une réponse du berger à la bergère, le ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Bruno le Maire, a promis plusieurs milliards d’économies pour le budget de l’année prochaine, avec comme objectif de réduire la dépense publique à 54 % du PIB en visant notamment « les dépenses sociales, les dépenses brunes (c’est-à-dire possédant un impact environnemental considéré comme négatif) et les aides aux entreprises ».
Depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, un certain nombre d’impôts ont été abaissés, supprimés ou réformés (l’ISF, le PFU, la CVAE, l’IS) mais la dépense publique n’a pas été réduite, et ce y compris pendant la période précédant la crise sanitaire.
Il est tout à fait certain que la situation qu’a connue la Grèce n’est enviable pour aucune nation et qu’il est hautement préférable d’organiser la baisse de la dépense publique rationnellement et progressivement. Le chiffre de 54 % avancé par Bruno le Maire est à l’évidence un objectif insuffisamment ambitieux pour espérer régler le problème du déficit de l’Etat et dégager des marges de manœuvres afin que puisse naître un choc de compétitivité, seul apte à redresser l’économie de notre pays.
Quant au détail de la vision du ministre, elle sera présentée lors des assises des finances publiques cet été. Demain on rase gratis !
6 commentaires
c’est un minimum, encore faut il croire aux promesses des politiques….Sans baisse drastique du nombre pléthorique de fonctionnaires, difficile d’y croire
La poussière sous le tapis !
La pression fiscale n’a pas diminué : le gouvernement transfère les impôts « visibles » (impôt sur le revenu, taxe d’habitation, redevance TV, etc.) vers des impôts indirects « indolores » (CSG, carburants etc).
Ces taxes indirectes, au taux fixe quels que soient les revenus, vont s’alourdir en raison de l’inflation.
Ce sacré Bruno Le Maire. Toujours le premier à sortir des conneries et à mentir !? Il faudra m’expliquer comment monsieur, avec une baguette magique, va réduire la dépense publique à 54 % du P.I.B. alors que nous en sommes à 70 % et que nous étions sous Pompidou à 30 %, chiffre, je le rappelle MAXIMUM pour gérer une économie !
Difficile d’être aussi incompétent ! son annonce serait drôle s’il ne s’agissait pas du ministre des finances ???
Comment voulez-vous que la France s’en sorte avec de pareils crétins ????
Le serpent de mer qui revient régulièrement et s’accompagne bien au contraire régulièrement d’un alourdissement des dépenses publiques et de l’augmentation d’embauche des fonctionnaires.
Il paraît qu’il est difficile de faire autrement.
Ah bon ? Pourtant, lorsqu’un ménage est obligé de réduire ses dépenses, il fait son possible pour tailler dans le vif.
CHRISTINE, c’est bien la raison pour laquelle il faut D’URGENCE PRIVATISER TOUT LE SECTEUR PUBLIC car le secteur privé et les familles CRÈVENT SOUS LE POIDS DES DÉPENSES PUBLIQUES ! OUVREZ LES YEUX ! Bien à vous.
Le Maire peut toujours promettre, cela ne l’engage à rien. Personnellement j’attends le plan d’action pour réaliser ses promesses. Comme Sœur Anne je risque d’attendre longtemps !!!