Le gouvernement adore fixer aux entreprises de la « tech » française des objectifs à atteindre. En 2019, Emmanuel Macron avait ainsi fixé l’objectif de 25 licornes (startups valorisées à plus d’un milliard de dollars, non cotées en bourse) pour 2025, un objectif atteint dès janvier 2022, la France devenant alors la troisième pays d’Europe en nombre de licornes, derrière le Royaume-Uni (50) et l’Allemagne (28). Peu après que la France eut franchi le cap des 25 licornes, le président de la République déclarait sur Twitter : « 25 licornes, nous y sommes ! (…) Et ce n’est qu’un début ». « Collectivement, nous y sommes arrivés et avec trois ans d’avance ».
On notera ici l’emploi du pronom personnel « nous » et de l’adverbe « collectivement ». En effet, Emmanuel Macron a une vision clairement paternaliste de l’économie. L’État doit selon lui fixer les grandes orientations économiques du pays, et donner l’impulsion qui favorisera notamment la croissance des startups dans la haute technologie. En 2019, le président de la BPI (Banque publique d’investissement) annonçait ainsi le lancement d’un « Plan deeptech » d’investissement de 1,3 Md€ – réévalué à 2Md€. En janvier 2023, le chef de l’État faisait part de sa volonté de mobiliser 500 millions d’euros au bénéfice des « jeunes pousses » issues de la recherche. Une décision s’inscrivant dans le cadre de son plan d’investissement France 2030 : 54 milliards d’euros engagés durant cinq ans pour soutenir l’industrie de pointe française ainsi que la transition écologique !
Le paternalisme gouvernemental n’est pas prêt de s’arrêter là. Au cours de l’événement VivaTech, en juin 2022, Emmanuel Macron a déclaré qu’il voulait 100 licornes françaises à horizon 2030, dont un quart de licornes « vertes ». Le même mois, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a fixé l’objectif de 5 « décacornes » (valorisées à plus de 10 milliards de dollars) pour 2025, et 10 pour 2030. (La licorne française la plus fortement valorisée aujourd’hui étant Doctolib, à 6,4 Md€.)
À travers de tels programmes de financement, le gouvernement entretient l’illusion selon laquelle les entrepreneurs ont besoin du gouvernement pour se développer. Les politiques ont évidemment tout intérêt à faire perdurer ce mythe, car ils espèrent ainsi se rendre incontournables et en tirer un bénéfice électoral à la clef. Au temps de Louis XIV, Colbert avait demandé à des manufacturiers et des chefs d’entreprises ce qu’il pouvait faire pour les aider. Un certain Legendre lui répondit alors : « Laissez-nous faire ». Espérons que les entrepreneurs français aient le courage de reprendre à leur compte le mot de Legendre.
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Mais tant que les français n’auront pas compris que nous n’avons pas besoin des politiques qu’il faut interdire dans la constitution, la France crèvera ! Seuls des dirigeants d’entreprises et des gestionnaires avertis peuvent conduire ce Pays.
Tout le mal vient de tous ces crétins de fonctionnaires technocrates incompétents qui ont ruiné le Pays depuis Mitterrand !
Français, ouvrez les yeux ??