Le verdict est tombé. Sans grande surprise, Valérie Pécresse ne siégera pas à l’Elysée. Avec 4,78% des voix, la défaite est amère pour la candidate qui offre à son parti le plus faible score de son histoire à la présidentielle. La défaite sonne-t-elle le glas des Républicains ?
4,78. Le choc : le parti n’a pas même franchi la barre symbolique des 5%, seuil nécessaire au remboursement partiel des frais de campagne par l’Etat. Du jamais-vu : Les Républicains comme le Parti Socialiste, qui se disputaient encore le second tour en 2012, se sont échoués sur les rivages du premier scrutin, loin, très loin derrière Emmanuel Macron, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Eric Zemmour. Une débâcle que nul, dans les rangs de la candidate, n’avait anticipée : alors que les candidats lucides sur leurs minces espoirs de victoire limitent les frais de campagne, la présidente du conseil régional d’ÃŽle-de-France ne s’est pas refusé le prestigieux Zénith de Paris, ni le parc des Expositions, qui devait faire oublier le désastre du premier. Au-delà de la défaite électorale de la candidate, la déroute du premier tour annonce quant à elle un avenir incertain pour Les Républicains.
Exit le front républicain
« J’ai dû batailler sur deux fronts : contre le camp du président sortant et contre celui des extrêmes. Alliés, en la circonstance, pour diviser et battre la droite républicaine » certifiait dimanche soir la candidate LR, à l’annonce des résultats. Pour la deuxième fois et consécutivement, le parti réformé par Nicolas Sarkozy ne parvient pas à accéder au second tour de l’élection présidentielle. Celui-ci se consolait, pourtant, lors du dernier suffrage d’une troisième place obtenue avec 20% des suffrages. L’avenir du parti se calquera-t-il sur le naufrage du PS, tombé en désuétude depuis l’échec de Benoît Hamon en 2017 ?
« La défaite est brutale » admettait Eric Ciotti, qui disputait face à Valérie Pécresse la primaire des Républicains, sur le plateau de TF1 dimanche à l’annonce des résultats. C’est une défaite historique pour la droite républicaine. Nous devons en tirer les conséquences : cette campagne n’a pas fonctionné, ni sur le fond, ni sur l’adéquation entre notre candidate et le peuple de France. […] Mais la droite est toujours là , jamais le pays n’a été aussi à droite ». C’est là que le bât blesse : le finaliste du Congrès LR a ensuite affirmé à titre personnel voter contre le président sortant, tandis que Valérie Pécresse déclarait vouloir « empêcher l’arrivée au pouvoir de Marine Le Pen et le chaos qui en résulterait ». Elle n’hésitait pas, toutefois, à emprunter aux candidats RN et Reconquête ! les termes « grand remplacement » et « Français de papiers » lors de son meeting du Zénith. Jean-François Copé, maire LR de Meaux, fustigeait quant à lui Eric Ciotti, ainsi que tous ceux à qui « la porosité avec Zemmour ne pose aucun problème ». De quoi se perdre.
Exit le front républicain, désormais tiraillé entre la frange droite de la Macronie et la brèche conservatrice initiée par Eric Zemmour. Rappelons, du reste, que Nicolas Sarkozy n’a pas daigné apporter son soutien à la candidate délaissée ; pire, l’ancien président de la République et figure de proue de la droite républicaine, encore regretté par certains de ses fervents disciples, est sorti de son mutisme pour soutenir le président sortant. « L’importance des décisions à venir m’oblige de quitter ma réserve pour indiquer en toute clarté quel sera mon vote. Je voterai pour Emmanuel Macron […]. La fidélité aux valeurs de la droite républicaine et à notre culture de gouvernement doit nous conduire à répondre à l’appel au rassemblement d’Emmanuel Macron en vue de l’élection présidentielle. Il est, en l’état actuel des choses, le seul en situation d’agir. L’intérêt de la France doit être notre seul guide. On ne se trompe jamais en choisissant la clarté et la conscience » annonçait-il le mardi 12 avril.
Législatives : le dernier combat
L’intention d’Eric Ciotti de ne pas faire barrage au Rassemblement National de Marine Le Pen, sans aller jusqu’à se prononcer en faveur de la candidate, n’empêche pourtant pas de faire s’élever d’autres poids lourds du parti historique. Rachida Dati, ancienne ministre de la Justice du gouvernement Fillon, Xavier Bertrand, ancien secrétaire général de l’UMP et Damien Abad, président du groupe LR à l’Assemblée nationale, se sont quant à eux prononcés en faveur d’Emmanuel Macron. « Emmanuel Macron a échoué sur son quinquennat et a généré des votes de désespérance » constatait à son tour Christian Jacob, président des Républicains. Si les électeurs n’ont pas tenu leur rendez-vous dimanche 10 avril, la centaine de députés LR risque elle aussi de tendre vers l’absentéisme pour suivre la tendance de l’oscillation entre les partis La République En marche et Reconquête ! Les législatives de juin prochain seront-elle le dernier combat du parti ? Urgence pour répondre à la déflagration du premier tour et aux inquiétudes de ses membres et électeurs qui s’interrogent sur l’avenir des Républicains, dont la recomposition paraît désormais inéluctable.
21 commentaires
Bonjour, vous dites « Une débâcle que nul, dans les rangs de la candidate, n’avait anticipée », dans les rangs peut être, bien que le doute était avéré…mais du côté des militants la messe est dite depuis longtemps. Les LR, en voulant s’obstiner à s’associer avec le centre inexistant avait signé son arrêt de mort. Le centre étant devenu Lrem à 80 km/h, malus à 50 000 € et inaction énergétique. Rappelons que le liquidateur des LR a été Edouard Philippe, le LR qui a instauré les 80 km/h et qui a donc déclenché les 18 mois de GJ, paralysant ainsi notre pays. Cette trahison suprême par l’instauration des 80 km/h a fait perdre toute confiance aux LR. La blague qui se murmure est « voter pour un LR, c’est voter pour une pochette surprise ». A mon sens un parti républicain ne peut se reconstituer qu’en réunissant les ex vrais LR, par ex Wauquiez, Ciotti, Aubert, Taugourdeau, etc.. (pas les peigne-culs centrises) , les RN et Reconquête. Aussi, après la super trahison de Sarkozy qui rejoint Macron, après sa trahison des urnes sur l’UE finalise le cursus mortifère et la perte de confiance. En politique, c’est comme en affaire, la confiance est primordiale. Merci. Bien à vous
Totalement en phase avec vous
Avec Madame Pécresse c’était prévisible, …il n’y a pas besoin d’être ENARQUE pour le comprendre….
Bonjour Remy, elle prétendait même « vouloir régler le climat », quelle déception. Je l’ai personnellement prévenu de cette stupidité. Imaginez-vous un seul instant une illuminée pareille au pouvoir… Merci. Bien à vous
Depuis la fin de la 2é guerre mondiale et l’avénement de la 5é république , les gouvernements (excepté celui du Gal De Gaulle) ont passé leur temps à frotter les français dans le sens du poil…Pour en arriver à un modèle « social »devenu insupportable. »De grand diseur, en petit faiseur, le nouveau monde attend toujours.Les politiques transférant leur responsabilité à l’état omnipotent et surtout obèse.Une partie des français travaillent pour couvrir les dettes car les autres français ne créent aucune richesse. La France est pleine de potentiel et de richesses. Les politiques nous aveuglent et la presse joue à cache cache. Vive la France, vive demain.
Le regard sans horizon de Valérie Tristesse. « Bonjour tristesse » aurait dit Françoise Sagan.
Ces analyses ne sot pas pertinentes. Avec Internet, l’enchainement a été le suivant : vexés par la faiblesse de la gauche qui se divise sur des points de programmes incompatibles, les électeurs se sont mobilisés, indépendamment du programme pour la personnalité de Mélenchon. Ce qu’entendant les électeurs de Zemmour se sont reportés, ouf sur Le Pen… Ce qu’entendant, les électeurs de Pécresse se sont reportés in extremis pour sauver le centriste Macron menacé de faire moins que Le Pen et Mélenchon. C’est la loi du scrutin imbécile uninominal à deux tours avec slt 2 élus pour le 2ème tour. Ce mode de scrutin ne dit pas ce que pensent ou préfèrent les électeurs. Que l’on verra mieux aux législatives où les mouvements de foules seront probablement moins violents. Quelle sera la majorité au parlement, et donc les vrais vainqueurs de 2022 n’est pas encore écrit.
En rejoignant Macron, Sarko évitera la prison.
Bonjour Didier, Nous l’avions bien compris comme ça et Macron achètera des éoliennes pour rembourser la campagne de la Young Global Leader Pécresse, la carbono-réchauffistes. Merci. Bien à vous
Les LR n’ont que ce qu’ils méritent. Accepter les traîtres à leur primaire est un réflex loin d’être primaire? C’est un réflex d’énarques, c’est-à -dire complètement hors sol. LR meurt : tant mieux. Et comme disait mon père : « La paille au « c.. » et le feu dedans ! ».
Bonjour Obeguyx, de l’intérieur les militants prévenaient, prévenaient, prévenaient, mais rien y a fait. C’est ainsi, un système doit mourir pour mieux rebondir. La plus grande difficulté quelque soit l’organisation (politique, industrielle, administrative) est la prise de conscience, puis le changement. Les LR sont morts, vive les LR, mais sans les 80 km/h, sans malus à 50 000 €, sans taxes Carbone et sans théorie fumeuse sur la grande supercherie climatique ayant entrainé une gigantesque escroquerie en bande organisée. Merci. Bien à vous
 » Jean-François Copé, maire LR de Meaux, fustigeait quant à lui Eric Ciotti, ainsi que tous ceux à qui « la porosité avec Zemmour ne pose aucun problème ». De quoi se perdre. » Mais non. C’est à l’évidence une lutte (à mort) de répartition de zones géographiques de pouvoir. Un classique pour toute organisation mafieuse.
OUI, les partis politiques sont morts, il en est très bien ainsi, . .. ….,.
juste une citation de 1793  » l’ assassin le plus redoutable est celui qui loge dans la maison »
donc tout va très bien.
Qu’on fait… Qu’on proposé les Républicains pendant 5 ans….?
De faits, passifs et sans envergure, monsieur JACOB et son staff, ont été passif en se laissant « retirer » (piller) chaque idée par la REM, sans réagir….
Seul Xavier BERTRAND avait de la voix, mais il c’est présenté trop tôt, se laissant « récupérer » son programme par les Macronniens…
Les républicains se sont comportés ainsi comme des débutants et n’ont que le sort qu’ils méritent
Manque de dynamisme, manque de stratégie offensive sur 3 idées neuves et majeures que VEULENT ENTENDRE LES FRANÇAIS…
Les républicains n’avaient aucun espace politque avec madame PRECRESSE qui est un NON-COMMUNICANTE, avec un programme sans reliefs ni idées….avec une équipe de  »bras cassés » totalement désarmée face aux
SILENCES STRATÉGIQUE ET BIEN ARME DE MONSIEUR MACRON ….
Les Républicains sont mort, vive les républicains !
C’est tout comme la retraite de Russie, les cosaques de Macron qui attaquent sans cesse et les déserteurs de la grande armée et de plus il y a les traîtres, ceux qui étaient déjà passé chez l’ennemi en 2017 – faut il les nommer ? Et cette fois encore : Woerth, Solère qui n’ont pas hésité à abandonner V. Pécresse en rase campagne, sans parler de Sarkozy qui a tenu un rôle bien trouble qui amène à se poser des questions.
Quant à tous les autres de droite ou de gauche qui ont des états d’âme que ne mettent ils un bulletin blanc dans l’urne rien que pour prouver à Macron -s’il est élu- que c’est une nouvelle fois avec un petit pourcentage d’électeurs. On peut regretter qu’il n’y ait pas un quorum pour que l’élection soit valable…
Petite analyse sans parti pris : 2 grands partis PS et LR sont au tapis ainsi que l’écologie Les autres sont à leur niveau prévu moins pour Zemmour et plus pour Mélenchon. Une chose saute au yeux. Sont arrivés laminés les candidats issus d’une primaire, qui est non seulement une insulte à la démocratie ( un dessin de cette tartuferie ? : pas de liste électorale, comptage en famille… avec le chien qui fraude aussi ! ) et installe une lutte féroce des prétendants, dont ne resteront que des haines et rancoeurs mortelles. Un seul prétendant à l’élection, qui est le chef du parti et tous marchent derrière ! Comment peut-on s’écarter de cette évidence; Macron, Mélenchon en sont la preuve !
Bonjour, cela étant dit, V. Pécresse doit regretter d’avoir fait voté un chien et surtout un bataillon d’asiatique. Je vous rejoins, une primaire est une mascarade, un vrai leader est un leader naturel, pas un profil passe partout et stéréotypé. Est-ce que De Gaulle a lancé une élection pour savoir s’il état la patron de la France libre …! Quand j’ai vu Valérie Pécresse arriver en tête, je me suis dit que les carottes étaient cuites, surtout après sa déclaration stupide ou elle affirmait « vouloir régler le climat ». Cette déclaration inepte a annihiler sa moindre chance. Pour moi un LR devait ressembler Ciotti, à Wauquiez à Retailleau ou à Nadine Morano (j’ai pas écrit Moreno…) 🤢. V. Pécresse a donc du temps libre pour faire des expériences sur sa théorie néo-politique, prétendant pouvoir « régler le climat » et poursuivre ainsi la gigantesque escroquerie climatique en bande organisée par une mafia en col blanc. Escroquerie, qui rappelons-le, va coûter la modique somme de 150 000 mds de $, soit 50 % des taxes & impôts… Merci. Bien à vous
Je me permet de signaler aux utilisateurs de l’acception récente du mot « porosité » pour signifier la tendance à imprégner le domaine voisin qu’ils se trompent de mot. En effet, « porosité » désigne la présence et le pourcentage de pores, ces derniers pouvant être ouverts ou fermés. S’ils sont fermés, un fluide ne peut pas se déplacer dans le milieu pour imprégner le domaine voisin. Le mot qui servirait à désigner ce qu’ils veulent dire est plutôt « perméabilité ».
La droite la plus bête du monde est enfin à terre. Il en aura fallu du temps !
Bonjour Astérix, le dernier coupe de pelle aura été donné par Valérie Pécresse, assez « bête » pour avoir annoncer « vouloir régler le climat »…La droite française n’a de droite que l’appellation et elle est bien la plus bête du monde, à mon grand regret. Merci. Bien à vous
On meurt lorsque l’on ne se soigne pas ou lorsque l’on ne se remet pas en question…
Cela s’appelle une « mort naturelle »… tout simplement.