Institut de Recherches Economiques et Fiscales

Faire un don

Nos ressources proviennent uniquement des dons privés !

Journal des Libertes
anglais
Accueil » Retraites : le rapport du COR (Conseil d’Orientation des Retraites) confirme  l’impasse financière mais ne mentionne la capitalisation qu’en quelques lignes sur 242 pages

Retraites : le rapport du COR (Conseil d’Orientation des Retraites) confirme  l’impasse financière mais ne mentionne la capitalisation qu’en quelques lignes sur 242 pages

par
1 079 vues

Le Conseil d’orientation des retraites (COR) a sorti, jeudi 12 juin, son rapport sur l’évolution et les perspectives des retraites en France. Le constat est sans appel : le système reste structurellement déficitaire.

Le COR évalue le déficit de 1,7 milliard d’euros pour l’année 2024, et dans le scénario scénario de référence retenu, il ne fera que s’aggraver pour atteindre 6,6 milliards d’euros par an dès 2030 (soit 0,2 % du PIB), et culminer à 1,4 point de PIB en 2070. Déjà, en 2023, le COR donnait raison à l’IREF, qui dénonce depuis des années la réalité déficitaire de ce système.

Qu’il y ait un problème n’est pas discutable: les dépenses liées aux retraites continuent de croître, avec 407 milliards d’euros en 2024, soit 13,9 % du PIB, soit près d’un quart des dépenses publiques (24,4 %). Toujours selon le scénario du COR, les dépenses continueraient de croître à 14 % du PIB en 2030 et 14,2 % du PIB en 2070. La France est, avec l’Italie, le deuxième pays européen qui consacre la plus grande part de ses ressources à son système de retraite.

Du côté des ressources, 405 milliards d’euros sont perçus en 2024, dont seulement 269 milliards issus des cotisations sociales. Le reste dépend de transferts publics qui représentent pour une large part des déficits cachés.

Face à cette impasse, le COR avance quatre leviers  pour sortir de l’impasse: modération de la progression des pensions nettes de prélèvements, hausse des contributions retraites des salariés, hausse des contributions retraites des employeurs, recul de l’âge de départ à la retraite. Mais selon lui, seule « la quatrième voie aboutit à augmenter l’offre de travail et donc à terme l’emploi et le PIB. ».

Ce dernier levier se heurte cependant au blocage syndical, de la CGT notamment, qui rejette toute nouvelle réforme de l’âge de départ, malgré des signaux économiques clairs. À rebours des dogmes sociaux, le COR ouvre pourtant la voie à une solution responsable, non pas en taxant davantage les actifs ou en rognant le pouvoir d’achat des retraités, mais en adaptant le système à la réalité démographique, ce qui serait le seul moyen de faire subsister le système par répartition.

Il ne va cependant pas assez loin : si l’on veut sauver durablement le système de retraite français, il faut admettre que seule une transition vers la capitalisation peut y parvenir. La CGT y est « fondamentalement opposée » et le COR en fait à peine mention dans son rapport : 10 lignes sur 242 pages !  À défaut de courage politique, la facture sera payée par ceux qu’on prétend protéger.

Abonnez-vous à la Lettre des libertés !

Laissez un commentaire

7 commentaires

Oncpicsou 14 juin 2025 - 8:21 am

Le plus hallucinant est que le COR feint d’ignorer la véritable cause du problème : le versement d’une retraite par répartition à ceux qui n’ont pas elevé d’enfants. Ces derniers devraient capitaliser en contrepartie, mais non, l’imbécile aveuglement du COR, certainement voulu, l’emporte.
Pour mémoire actuellement, près de la moitié des “familles” n’élèvent pas d’enfants ! Et on les comprend, pourquoi se compliquer la vie, ceux des autres payeront pour eux. Et pas seulement la retraite, mais aussi feront fonctionner, par leurs impôts, un état nounou qui soccupera d’eux.
Le peuple n’est pas aussi bête que le croient les “élites”!

Répondre
Rebelle 14 juin 2025 - 9:15 am

Il serait quand même temps que la CGT puisse ètre constructive et propose veritablement des solutions alternatives ! Mais silence radio ….

Répondre
Essentielliste 14 juin 2025 - 4:27 pm

Encore un article sur les “retraites”qui oublie de nous préciser de quoi il s’agit.
Pour traiter d’un sujet,il est nécessaire de bien en définir les contenus, en l’occurrence
de quoi on parle.
Il y a plus de 80 régimes de retraite en France qui chacun relève de règles différentes
Par conséquent traiter des “retraites” comme un tout n’a aucun sens.

Ceci est particulièrement vrai lorsque l’on sait que certains retraités jouissent de spécificités
leu permettant de toucher des pensions les plus élevées tout en ayant cotisé aux taux les plus
bas durant leur carrière. (soit un rendement de l’ordre de 65% plus élevé que les autres).

Cette notion de Rendement (rapport entre les cotisations versées et les pensions versées
durant leur carrière n’est pratiquement jamais évoqué surtout dans le monde syndical,
alors qu’il est le Facteur Clé du fonctionnement dit “CONTRIBUTIF” voulu par le Législateur
dès l’origine de notre système actuel de retraite.

Pour être plus précis,mon propos rappelle l’incomparabilité des régimes de la fonction Publique et
de celui du Privé

Plus essentiel est le “trou” entre les retraites versées (405 Milliards) et les cotisations (269 milliards)
dont on aurait aimé connaître la nature et les causes …dece déficit de 134 milliards .

Bref l’amalgame choisi au départ couvrant les innombrables systèmes de retraite français, ainsi que le
voile jeté sur a nature et l’origine de ces 134 milliards de “transferts”nous laisse sur notre faim.
Dommage car il s’agit de sommes représentant près de deux fois la totalité de l’impôt sur le revenu de
tous les français !!

Merci de votre attention

Essentielliste

Répondre
Caly 15 juin 2025 - 9:27 am

Booster le taux d.’activité des seniors de 30% 50% et diminuer le chômage , résoudraient le problème, mais!..
-1-l’ offre d’emploi n’est pas là pour moi qui en est responsable ?.
2-Qui du chômage et de la volonté du gouvernement concernant le plein emploi,, ce que le gouvernementes n’a pas réussit à faire depuis 2027!.
-3- rémunérer au SMIC tous les bénévoles rapporterait selon mes calcul 45 milliards d’euros et nettoyer le foutra des associations et de leurs subventions exorbitantes restent un problème politique, ce font personne ne parle !

Répondre
Oncpicsou 16 juin 2025 - 12:24 pm

C’est bien de souligner ces incohérences, mais n’oublions pas que ce qu’on nous désigne par cotisation n’est pas une cotisation pour notre retraite future mais seulement une contribution au paiement des retraités du moment. Nous ne cotisons RIEN pour notre retraite, sauf si nous élevons des enfants qui contribueront à nous la payer le moment venu. Ils paieront aussi les impôts qui feront fonctionner l’état pendant nos vieux jours. Conclusion: le rendement “retraite” de ceux qui n’ont pas elevé d’enfant est… infini!
Ceux qui s’étonnent encore de la baisse de la natalité n’ont rien compris au fonctionnement d’un état. Le bon peuple lui a bien compris que les enfants c’est encombrant, mieux vaut rester un éternel ado… surtout si ce sont les enfants des autres qui assureront ses vieux jours. Tous les responsables dans l’histoire des peuple ont compris l’importance de la démographie, ce n’est que récemment qu’une bande d’incapables, parvenue au pouvoir par démagogie, l’ont oublié.

Répondre
as égale 16 juin 2025 - 1:23 pm

Commentaires très intéressants sur cet article lui aussi très intéressant .En revanche je ne comprends pas cette confusion, malheureusement récurrente ,entre % et points.
…6,6 milliards d’euros par an dès 2030 (soit 0,2%du PIB) pour culminer à 1,4 point de PIB en 2070.
Quand les personnes qui écrivent de tels articles vont-elles faire la différence entre % et points ?
Ce n’est pas du tout la même chose ! Un exemple : l’augmentation d’une taxe qui passerait de 20% à 30% n’est pas égale à + 10% mais à + 10 points..En pourcentage cela représente + 50 % ce qui n’est pas la même chose !

Répondre
Pouey Daniel 1 juillet 2025 - 10:15 am

Le COR ne concerne que les salariés du privé, alors que le maximum de De dettes des caisses de retraite est dû au régime spéciaux de toutes les sociétés dans lesquelles l’État a des participations. Exemple, caisse des fonctionnaires, 17 milliards, EDF, GDF, BDF, SNCF, RATP, … pour l’association contribuable associés, le total des dettes des caisses de retraite est de 72,5 milliards d’euros. Et, L’état vers 55 milliards d’euros pour combler ses dettes des régimes spéciaux en déficit chronique, ( montant vérifie par la cour des comptes )
Le tout en infraction avec la législation européenne sur la concurrence : régime d’aide n° SA 40643 (prolongé par le régime 59067) – Règlement relatif aux
modalités d’attribution des aides de l’ANR – Règlement UE n° 651/2014 de la
Commission du 17 juin 2014 déclarant certaines catégories d’aides compatibles avec le
marché intérieur en application des articles 107 et 108 du traité (prolongé par le
Règlement 2020/972)
– Par ailleurs, il a été prouvé que cette participation financière de l’Etat était nocive aux
entreprises bénéficiaires. Cf : Impossible Etat actionnaire. Institut Montaigne

Répondre