Plus qu’une description de Bombay, c’est une réflexion sur l’attachement indéfectible que cette immense cité procure à celui qui y est né. Comment ne pas penser à « La mère » ou à « Vent d’Est, vent d’Ouest » de la Chine de Pearl Buck  quand on fait connaissance de l’Inde profonde avec Kavita, paysanne trop pauvre pour garder ses filles, ou de Krishnan l’indien américanisé qui retourne à Bombay pour adopter Asha, une petite orpheline… Et c’est  cette Inde qu’Asha, une fois adulte, va s’évertuer à découvrir, non pas en touriste impassible mais en journaliste impartiale, avide de comprendre les deux faces de Mumbay, ses quartiers riches et pleins de traditions juxtaposant le plus grand bidonville au monde. Peut-être Asha souffre-t-elle du même contraste entre une Amérique soucieuse de réussite et de bonheur et une Inde asservie aux traditions ancestrales qui retardent le développement des infrastructures !
La famille restreinte et possessive de Californie n’est-elle pas à sa façon tout aussi aimante que celle de Kris, nombreuse et généreuse ? Si l’auteure aborde des sujets graves, tels que l’excès de pauvreté, les difficultés de l’adoption et des mariages mixtes, la douloureuse séparation du Pakistan, l’argent gagné par la drogue, son écriture reste éclairée des couleurs des saris de soie, des parfums des épices, de l’effervescence des villes comme de la paix retrouvée dans les temples et des multiples façons d’aimer. Belle invitation pour un voyage en Inde !
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Je ne lirai pas un nième livre sur ce pays dont le seul mot qui me vient est celui de Kurtz à la fin d’Au coeur des ténèbres : “The Horror , The Horror ! Extreminate all the brutes ” .