Le 8 juillet 2024, Anne Hidalgo avait adressé une lettre au Préfet pour lui faire part de l’adoption d’un budget supplémentaire par le Conseil de Paris. D’après ses dires, ce nouveau budget se trouvait justifié par trois facteurs : la baisse inopinée du marché immobilier, les coupes massives de l’État dans le financement des collectivités locales, enfin l’urgence sociale consécutive à la crise. En 2025, bis repetita ! Le 3 juin dernier, le Conseil de Paris a entériné un budget supplémentaire (voir son projet sur le site de la Ville, 39 pages).
Rappelons que la ville de Paris, comme toute collectivité locale, vote un budget dit primitif, mais qu’un ou plusieurs budgets supplémentaires ou rectificatifs peuvent être adoptés pour ajuster les recettes et les dépenses à la situation financière.
Comme la fois précédente, Anne Hidalgo a motivé la nécessité du nouveau budget par le fait que l’État a « ponctionné » 2,2 milliards d’euros sur les collectivités locales, dont 275 millions rien que pour la capitale, en vertu de la loi de finances adoptée en février. L’opposition, menée par Rachida Dati, s’est récriée. Elle a argüé du caractère insincère du budget primitif avec un « trou » de 120 millions d’euros et elle a surtout mentionné la dette abyssale creusée sous le « règne » d’Anne Hidalgo.
Elle s’élèvera à 9,3 milliards d’euros en 2025, soit 156 % de hausse en 12 ans. Et ce, en dépit d’une croissance de la fiscalité de 36 % pendant la même période. Le service de la dette coûtera 532 millions d’euros cette année, soit 71 % de hausse pour les mêmes douze dernières années. La ville aura emprunté 1 milliard cette année !
Le 17 décembre 2024, Le Monde, peu suspect de verser dans le libéralisme, résumait en quatre points le budget primitif : stabilité de son montant, creusement de la dette, nouvelles dépenses peu nombreuses, aucunes économies. Insistons sur ce dernier point. En 2022, la maire de Paris avait promis 250 millions d’euros d’économies. La chambre régionale des comptes d’Ile-de-France avait la même année pointé le niveau préoccupant de la dette de la Ville… Pourtant, d’économies les contribuables parisiens n’en ont pas vu le premier centime depuis lors, bien au contraire…
Par ailleurs, la ville de Paris est suradministrée avec 55.000 agents dont la masse salariale coûte environ 3 milliards d’euros annuellement. Il y a un peu plus d’agent par habitant qu’à Marseille, sensiblement plus qu’à Lyon, sans parler des comparaisons internationales qui seraient cruelles. Il existe beaucoup plus d’agents de catégorie A (la plus élevée) que dans la fonction publique territoriale, de l’ordre du simple au double. Le taux d’absentéisme est aussi plus important dans la capitale que dans la fonction publique territoriale en général, de l’ordre là encore du simple au double. Et ce n’est certainement pas dû au fait que les fonctionnaires seraient pour l’essentiel surchargés de travail puisqu’ils ne font officiellement même pas les 35 heures par semaine qu’ils devraient faire !
Les « gisements » d’économies sont donc nombreux, d’autant plus lorsque l’on se réfère au tombereau des subventions accordées chaque année à une flopée d’associations. Nous rappelions récemment dans une pendule récente (6 juin) qu’en 2023, la ville de Paris avait « arrosé » près de 2.800 associations pour plus de 270 millions d’euros !
13 commentaires
En général les associations bénéficient à la population, ce qui est juste. En revanche l’enrichissement personnel grâce à l’argent public, ça l’est beaucoup moins!
@Carole Comme il est impossible de contrôler si il y a “enrichissement personnel grâce à l’argent public” , le mieux est de cesser toute subvention . Ou bien le service relève du périmètre de la ville et doit être fait par la ville , ou bien le service n’en fait pas partie et que l’asso se débrouille toute seule pour collecter elle même . Ce mélange des genres est la porte ouverte à tous les abus , au clientélisme qui fleurit partout dans notre pays et au mauvais usage de nos impôts (pour ne pas dire simplement ce que c’est : du vol) . C’est à chacun d’entre nous de financer les associations qui nous portent à coeur .
Qu’en a-t-elle à faire ? En 2027, elle tire sa révérence, les poches pleines de retraites et autres, et après elle, le déluge pour celui ou celle qui lui succédera. Quant aux fonctionnaires, leur seul souci est leur niveau de prospérité et de paresse. Au fait, que devient Lucie, la directrice générale du gaspillage ?
Âne Hidalgo démontre bien l’absurdité de l’électorat parisien de reconduire l’incompétence- crasse dans la (très mauvaise) gestion de sa ville.
L’ENA est une fabrique d’aigrefins sans foi ni loi qui ne laissent que ruines et désolation là où ils ont le malheur de passer.
Un tribunal d’exception devrait être désigné pour demander des comptes à ces gestionnaires à la petite semaine qui, en créant des désordres financiers , se sont sans doute constitué un bas de laine hors frontières, à l’abri de la prédation de l’état..
Rien de surprenant, la gauche ne sait que dépenser l’argent des autres. Pourquoi se priverait t’elle puisque personne ne dit non
De quel droit Anne hidalgo se permet-elle d’augmenter encore le budget. A-t-elle un nouveau voyage programmé ? Ça suffit, sachant ce qu’elle en a fait de la ville de Paris…Le domaine des rats et de l’insalubrite.
Non en général, les assos bénéficient à ceux qui y travaillent. La moitié des charges sont les salaires.
Je reste perplexe, chers amis de l’Iref, par les constatations inimaginables faites sur la gabgie entretenue par À. Hidalgo dans la gestion de la capitale, et régulièrement publiées ….
Question naïve : que peut-on faire ?
Christian Manuel
Ch-manuel@wanadoo.fr
Sur le plan de sa formation Hidalgo a du suivre la même que celle de Macron et de ses ministres , si on en juge par ses résultats . Mais peut être que je suis mauvaise langue .
Oui, le même domaine des “sciences” très molles ( dont l’hypertrophie est la calamité de notre enseignement dit supérieur ). Une maîtrise de droit social du travail, titre ronflant et assez drôle pour des gens qui n’ont jamais travaillé ….. Petit diplôme basique, mais qui permet une belle carrière de fonctionnaire.
D’autant que sur Wiki : ” Depuis le 1er juillet 2011, Anne Hidalgo est en retraite de son poste de directrice du travail, à l’âge de 52 ans ” !!!! Retraite à 52 a ANS, elle a dû profiter d’une faille dans la réforme Fillon ?
Rien que ça, c’est inadmissible.
Tant que le locataire ne participera pas à la taxe foncière, il ne se sentira pas concerné et continuera de voter pour cette équipe qui a mis, depuis 1981, sur orbite une gauche qui va les réélire au grand dam des propriétaires qui vont se faire saigner. D’autant plus qu’il y a une droit e et centre inexistants…
10 000 E de dettes par habitant solvable, rien que pour la ville !!! C’est une folie, du délire. Il faut des lois pour interdire cela, et sanctionner FINANCIEREMENT les élus irresponsables qui votent ces dettes ( 3000 E par habitant pour une ville , c’est déjà beaucoup). Ces clowns doivent virés, mis en prison et condamnés à rembourser .
**** comment la France permet cela ? pourquoi les citoyens ne disent rien ?
**** un endettement maximal doit être fixé par la loi.
la France n’est PAS UNE DEMOCRATIE !! mais chacun de nous est aussi responsable !
55 000 agents ! alors que Paris perd 20 000 habitants par an depuis 15 ans , dont beaucoup d’enfants. Mais je suppose que le nombre d’employés et surtout d’employées des écoles augmente chaque année ……. pour ” rendre service à la population” selon le langage christique bien connu.
Finalement Mme Hidalgo s’est calé sur le modèle d’Emmanuel Macron. Elle a raison de ne pas se représenter aux municipales. Avec un tel bilan il est prudent de s’éclipser en laissant quelqu’un d’autre le soin de recoller les morveaux. A moins bien sur que le successeur soit du même calibre. Parisiens vous allez devoir casquer, comme tous les français mais avec un petit plus offert par la maire que vous aviez choisi.