Selon nos responsables politiques, qu’ils soient au gouvernement ou dans l’opposition, les Français sont attachés à l’Etat-providence. Avec notre sécurité sociale monopolistique, notre système de santé que le monde entier nous envie, et notre école de la République, la structure de l’Etat français fait partie de notre modèle social national.
Pourtant, un sondage d’Ipsos publié par le ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance, démontre le contraire. Une large majorité des Français interrogés considère que la dette est un problème, et que, pour la diminuer, il est nécessaire de réduire les dépenses publiques.
La réduction de la dette, un enjeu capital pour les Français
A la question « La réduction des déficits et de la dette publique doit être une question de quel ordre pour le gouvernement ? », 55% des sondés ont répondu qu’elle était importante, et même prioritaire pour 29%. Ils sont donc 84 % au total à considérer la dette comme un grand enjeu pour le gouvernement. Ils s’en préoccupent plus que ce dernier qui, avec la crise covid, la laisse dériver, pour atteindre près de 116 % du PIB.
Les Français réprouvent cette inaction. Pour 54 % d’entre-eux, ce sont les choix politiques contestables de certains gouvernements qui sont en cause : 55% des sondés considèrent que la mauvaise gestion des deniers publics est de la faute de l’Etat. Qui plus est, près de six Français sur dix seraient en accord avec l’idée d’instaurer une loi interdisant au Parlement de voter un budget en déficit, ou avec un certain niveau de déficit. Les Français parlent ainsi au gouvernement et au Parlement : soyez responsables avec l’argent public !
Car nos concitoyens se rendent bien compte que tout cet « argent magique » déversé pendant le covid, ce « quoi qu’il en coûte » qui est devenu la panacée macroniste, devra être remboursé à un moment ou un autre. Et pour éviter que le contribuable français, le plus imposé d’Europe voire du monde, ne se fasse tondre une nouvelle fois, il faut diminuer la dette, et donc le poids de l’Etat.
Comme l’IREF, les Français ont conscience de l’échec de l’Etat et souhaitent réduire les dépenses publiques afin de résoudre la problématique de la dette.
Baisser les dépenses publiques, un impératif pour une grande majorité de Français
Près des deux tiers (61%) des sondés ont répondu qu’il fallait surtout réduire les dépenses publiques afin de diminuer la dette nationale dans les années à venir. Seulement 7 % appuieraient l’augmentation de certains impôts (pas les leurs probablement). Et 19 % se prononcent pour les deux à la fois. Qui plus est, 67 % des Français sont également favorables à une baisse prioritaire des dépenses de fonctionnement de l’Etat et des services publics.
L’Etat doit donc faire un régime et recentrer ses actions. Pour baisser les dépenses publiques et revenir à des finances saines, il faut remettre l’Etat à sa place, c’est-à-dire dans l’exercice de ses missions principalement régaliennes tant délaissées actuellement dans un pays où le Léviathan étatique prétend s’occuper de tous les aspects de la vie de ses concitoyens.
L’Etat allemand y parvient bien, pourquoi pas nous ? Il dépense environ 150 Mds d’euros de moins par an que la France, et possède des services publics et un système social de qualité ! Les hôpitaux allemands font d’ailleurs office de modèles, en temps ordinaire ou de crise. Ils coutent moins chers parce qu’ils ont été largement privatisés, leurs personnels n’ont pas de statut de la fonction publique, leur gestion est décentralisée, leurs personnels non soignants sont 50% moins nombreux qu’en France… Il y donc là des réserves importantes d’économie.
Une autre source d’économies faciles, et qui profiteraient à tous, c’est la privatisation. Il est nécessaire de privatiser des entreprises actuellement publiques, et de les mettre en concurrence. D’autant plus que beaucoup ne fournissent pas de services convenables, comme la poste, EDF, la RATP ou la SNCF qui sont, malgré un changement de statut, toujours financés par le contribuable.
Et dans les sociétés privatisées par le passé, l’Etat reste toujours présent : 1 750 entreprises ont une participation publique. L’IREF propose donc la cession progressive de toutes les participations publiques dans les entreprises non stratégiques (comme Renault ou Orange) où l’Etat est encore actionnaire. Dans les médias également. Rien ne justifie que l’Etat détienne de nombreux médias. La privatisation de France Télévisions, par exemple, pourrait rapporter des milliards !
Non, une dette ne peut pas s’annuler
Malheureusement, même s’ils ne le souhaitent pas, 62 % des sondés pensent qu’il est possible de nepas rembourser la dette, ou du moins la partie concernant le Covid, jugée « spéciale ». Le lobbying dans les médias d’économistes comme Thomas Piketty a fait son effet. Il est donc utile de le rappeler une nouvelle fois : contrairement à ce que certains démagogues ou populistes laissent imaginer, on ne peut pas annuler la dette, même celle qui est liée au Covid.
En France, les dettes sont portées en grande partie par des compagnies d’assurances au travers de contrats d’assurance vie, et par des établissements de crédit. Elle est aussi détenue chez nos partenaires européens par des banques, des fonds de pension et des compagnies d’assurances. Ne pas rembourser la dette française reviendrait à, premièrement, s’accaparer une partie de l’épargne privée via l’assurance vie des Français. Deuxièmement, ce serait faire supporter le non-remboursement par nos créanciers européens, avec le risque de déstabiliser la zone Euro. Ces pays pourraient faire de même, et nous serions deux fois perdants. Troisièmement, une annulation de la dette pourrait créer une inflation défavorable à l’économie, aux petits salaires et aux épargnants. Enfin, si la France ne tenait pas ses engagements envers ses créanciers, c’est sa crédibilité qui serait en jeu. Les prêteurs se feraient alors plus rares, et plus exigeants…
Il faut donc réduire la dette le plus rapidement possible. Ecoutons les Français, ils ont raison : seule une baisse des dépenses publiques et un recul de l’Etat dans la société peuvent nous permettre d’y parvenir et d’en finir avec les déficits. Mais encore faut-il qu’un gouvernement ait la capacité, et surtout le courage, de mener ces réformes vitales pour notre pays.
Source :
Raphaël Legendre, « Annuler ? Rembourser, mais comment ? Ce que pensent vraiment les Français de la dette », L’Opinion, 31 mars 2021, p.5.
6 commentaires
Plus éclairés que leurs gouvernants, les Français veulent moins de dépenses publiques !
Que l’État se « recentre » sur ses missions réelles et qu’il cesse de faire la charité visible (aides en tout genre, prises en charge, etc…) et invisible (emplois publics inutiles par ex) avec notre argent!
Les dépenses baisseront et l’initiative privée s’en trouvera renforcée.
Sortons du tout état et du collectivisme qui nous étouffe!
Non aux Medias entièrement privées
La privatisation de France Télévision va nous amener encore plus de publicité.
Quand je regarde un documentaire, je n’ai pas envie qu’il soit saucissonné par de la pub!
Même si les médias publiques ne sont pas impartiales, ce sont les seules qui ne sont pas inféodées à un grand patron du Cac 40 avec le muselage que ça génère.
Vous prenez l’Allemagne comme exemple, ARD et ZDF ne fonctionnent pas comme nos chaines privées, même si elles diffusaient de la publicité bien avant nous (Les petits Nains de la ZDF), c’est fait dans le respect des auditeurs et téléspectateurs. Je sui pour le développement de chaines communautaires comme ARTE, qui fonctionnent très bien, présentent des programmes de qualités et sans aucune publicité.
Réduite le millefeuille administratif globalement en commençant par les services de santé oui mais
Arrêtez votre privatisation à tout va!
PhB
Non aux Medias entièrement privées
Bonjour,
Il est possible de garder un service public, ou une à deux chaines de télévision ayant une mission de service public, tout en le privatisant. Cela s’appelle la délégation de service public.
Rien n’empêche l’Etat de privatiser France Télévisions, tout en conditionnant le repreneur privé à la diffusion de certains programmes comme les questions au gouvernement par exemple, ou de lui imposer un quota quotidien d’heures de publicité.
Plus éclairés que leurs gouvernants, les Français veulent moins de dépenses publiques !
Les français n’ont jamais brille par leur cohérence et leur bon sens malheureusement. Quand on pose ce genre de question il faut aussi demander où ils veulent faire des économies…. Sur la police (voire tous les maires qui réclament en permanence plus de présence policière)? Sur l’hôpital ? Sans commentaire. Sur la poste ? Voire toutes les protestations contre la « désertification rurale » et le maintien du service public. Sur la Sncf, voire toutes les protestations sur la suppression des « petites lignes » et encore une fois le maintien du service public.
Alors oui il faut recentrer l’état sur ses fonctions régaliennes et privatiser tout ce qui n’en relève pas Poste EDF Sncf Air France…. Mais ne comptez pas sur les français pour comprendre et aider. C’est une mission suicide pour un politique.
Mais ne dit-on pas qu’on a les politiques qu’on mérite ?
Privatisons
En réponse à PhB:
Il existe sur internet plein de chaînes privées avec du contenu de qualité. Pas besoinde l’état pour ça. Si vous voulez une TV sans pub, prenez un abonnement auprès d’une société sur laquelle vous pourrez choisir vos programmes. Que le gouvernement ait une chaîne, permettant de retransmettre les débats de l’AN et le sénat, pourquoi pas. Mais pour le reste, ce n’est pas son rôle. Exiger de plus une redevance pour un service qu’on ne veut pas, c’est de l’extorsion.
Plus de TV depuis plus de 10 ans, sans regarder pour autant ces chaînes via internet et je survis très bien.
Réponse à Aymeric Belaud et BJ !
Personnellement pour les média généralistes chargés d’informer, je ne suis pas pour les abonnements à un chaîne quelconque.
Cette démarche est adaptée aux férus de sports ou autres domaines bien spécifiques.
Ou, par exemple, la Musique ou pourquoi pas la technique de la Radio, ça ne me choquerait pas alors d’avoir un abonnement pour accéder à ce genre d’informations spécifiques.
Je préfère prendre l’exemple sur les projets de coopération dont nous les alsaciens, sommes bien habitués. L’exemple de la Chaine ARTE, montre qu’il est possible de diffuser des programmes de qualité sans abonnement et sans publicité. Ce n’est pas du Public ni du Privé mais une collaboration entre des institutions régionales.
Bref ça se rapproche plus de projets avec délégation comme le citait M. Belaud.
Beaucoup de chaines privées ayant à rendre compte aux actionnaires, cherchent en premier à faire de l’audience pour attirer les annonceurs publicitaires, au détriment de la qualité souvent.
Sans même citer certaines chaines qui jouent carrément la provocation en invitant des personnes, plus pour présenter des débats sulfureux, (souvent douteux) que pour informer.