Pendant que les députés du camp présidentiel font un tour de France à la recherche d’économies, l’Exécutif s’évertue, chaque jour que Dieu fait, à multiplier les dépenses. Une des dernières en date est l’uniforme scolaire.
Car, bien évidemment, cette nouvelle lubie présidentielle ne doit pas coûter un sou aux parents d’élèves. L’État mettra donc la main à la poche si l’on m’autorise cette expression (car l’État ne peut puiser que dans les poches des contribuables) et demandera aux collectivités locales de participer à hauteur de 50 % (ce qui revient à reporter la dépense sur les propriétaires et les entreprises).
Maire de Sautron, en Loire-Atlantique, Marie-Cécile Gessant vient de découvrir le pot aux roses et s’insurge dans Le Figaro. « Les communes ne sont pas des vaches à lait », s’exclame-t-elle. Faudra-t-il, se demande-t-elle, après l’uniforme, acheter demain « des sous-vêtements » ? Pourquoi, en effet, faudrait-il s’arrêter en si bon chemin ?
Avec un uniforme qui coûterait environ 200 € par élève, la commune de Sautron, avec ses 900 écoliers, devrait donc dépenser 90 000 €. Une paille !
Marie-Cécile Gessant rappelle que les familles perçoivent une allocation de rentrée scolaire qui était de près de 400 € pour un enfant âgé de 6 à 10 ans en septembre 2023. De quoi couvrir largement l’achat de fournitures… et celui de l’uniforme.
Comme l’a écrit Nicolas Lecaussin il y a un an, ce n’est pas l’uniforme qui va régler les problèmes de l’école : « Il ne mettra pas fin aux violences dans les établissements ni à l’extérieur, il n’améliorera pas le niveau des élèves, ni les compétences des enseignants. L’uniforme ne sortira pas l’école du carcan idéologique gauchiste et ne la libérera pas de l’emprise des syndicats marxistes ».
En août 2022, devant les recteurs, Emmanuel Macron expliquait qu’il fallait « moins de verticalité », qu’il voulait « une vraie révolution copernicienne » avec « des projets qui partent du terrain, plus d’autonomie et moins de circulaires », rapportaient alors Les Échos.
Si les directeurs d’écoles étaient vraiment autonomes et responsables, ce serait à eux d’imposer ou non l’uniforme dans leur établissement. Et ce serait aux parents de l’accepter ou non en mettant leurs enfants dans l’école de leur choix.
Il est probable que l’uniforme ne soit qu’un cache-misère, en particulier celui des injonctions paradoxales présidentielles. Ce n’est pas avec le « en même temps » macronien – souhait d’autonomie des établissements ET décision arbitraire de l’Élysée, demande d’économies de la part des collectivités ET imposition de nouvelles dépenses – qu’on réformera vraiment le pays. Mais ça, nous le savions déjà, non ?
4 commentaires
Il n’y a qu’à CUBA en 1982 que j’ai vu des uniformes scolaires.
Il n’y a pas si longtemps encore on mettait des blouse que l’on trouvait dans tous les commerces aujourd’hui cette ignoble politique Républicaine se sent obligée d’habiller tous les élèves selon le goût des uns ou des autres mais et c’est l’essentiel avec un grand écusson Républicain pour bien identifier les élèves comme on le fait avec les animaux.
Reste que j’ai un petit fils qui a 14 ans chausse déjà du 46 ou + selon la marque et les habits sont à l’avenant comment vont-ils faire toute cette ignoble bande de guignols qui s’enfournent dans la politique là ou l’argent continue à couler à flots et surtout sans aucune responsabilité de leurs actes quoi qu’ils fassent.
Si ce n’est pas une erreur comme je les soupçonne tant ils sont tordus, c’est une grossière mauvaise manoeuvre que subitement, et quand tout s’échauffe sur le territoire, d’imposer une « tenue vestimentaire uniforme », c’est totalement stupide, et n’aboutira pas, mis à part dans les établissements cossus.
L’obligation de porter une blouse suffisait parfaitement à faire ce premier pas vers une uniformisation vestimentaire.
Je suis pour ma part convaincu que cette démarche est réfléchie consciencieusement par les politicaillons du gouvernement, afin de faire échouer cette idée qui ne leur appartient pas !
S’ils n’avaient pas cet uniforme, les enfants iraient tout nu?… je ne vois pas de dépense supplémentaire pour les parents. On peut même y trouver matière à économies car cela créera un marché de seconde main qui incitera au bon entretien des vêtements et à leur recyclage.
Si c’est « gratuit » ce sera saccagé et payé deux fois par les parents: une fois par leurs impôts et une 2é fois par le coût de l’administration qui gérera la « gratuité ».
Par contre, habiller pour cacher la misère, ça, nos gouvernants savent faire!