Gabriel Attal s’est réjoui à Matignon le 9 janvier que « le plus jeune président de la République » ait nommé « le plus jeune Premier ministre de l’histoire ». Il s’agirait selon lui d’un « symbole de la confiance accordée à la jeunesse ». Mais faut-il vraiment s’en réjouir ?
Certes, d’aucuns diraient que mieux vaut un Premier ministre ou un chef de l’État jeune qu’un vieillard grabataire (nous ne visons évidemment aucun président en exercice). Certes, d’aucuns diraient que la valeur n’attend point le nombre des années. Nous regrettons toutefois la désignation de Gabriel Attal comme Premier ministre Non pas tant parce qu’il a été militant socialiste que parce qu’il vient d’être nommé à 34 ans sans avoir exercé de fonctions dans le secteur privé.
Son parcours apparaît à l’évidence remarquable : jeune conseiller ministériel, jeune élu local, jeune député, jeune membre du gouvernement qui a gravi de manière accélérée toutes les marches ministérielles ou presque (on allait écrire le cursus honorum, si ce n’est qu’à Rome il était un peu plus long…), et maintenant jeune Premier ministre. Son expérience de la sphère publique est indéniable. Mais son expérience de la société civile est inexistante. Gabriel Attal a pour métier d’être un homme politique professionnel. Cela nous apparaît regrettable à tout le moins pour une personne jeune.
Il est vrai, nous rétorquera-t-on, que l’on peut avoir une excellente connaissance du secteur privé et pour autant ne pas être versé dans la chose publique. Néanmoins, ne pas savoir comment fonctionne une entreprise (privée), comment l’on crée des richesses, ne pas savoir que la société civile ne se dirige pas comme une administration est un grave handicap. Cela favorise les décisions « hors sol », l’accroissement des dépenses publiques, de la réglementation, de la bureaucratie et de l’interventionnisme. Dans un pays comme la France, déjà au firmament des Etats-providence, il est permis de s’en inquiéter.
Plutôt que de chercher à tout prix, de manière sincère ou publicitaire peu importe, le « jeunisme », on ferait mieux de chercher la compétence.
10 commentaires
Votre questionnement est légitime, cependant on peu se demander si les problèmes dans lesquels les 6 derniers présidents nous ont plongés ne relèvent pas tout simplement d’un manque de bon sens et d’intelligence… pas d’expérience. Une expérience de terrain est certes toujours très utile… à ceux qui savent en tirer partit. Les problèmes que rencontre la France ne sont pas d’une grande complexité. Ne sous estimons pas son action contre l’abaya, toutes ces zelites encravatées ne savaient pas comment régler un problème aussi simple… lui l’a fait « en 2 coups de cuillère à pot »!
En parodiant Brassens:
« Le temps ne fait rien à l’affaire
Quand on est intelligent, on est intelligent. »
Espérons qu’il ne s’agisse pas seulement d’intelligence « politicienne »…
Ne vous bandez pas les yeux, s’il est élu par Macron, il filera comme un toutou et rien ne changera, d’ailleurs c’est déjà Macron qui choisit ses alliés, ça veut tout dire, hélas … A moins qu’il ne se réveille vite et qu’il s’affirme il fera comme les autres un feu de paille.
On est d’accord, attendons les faits!
Un homme bien né, sans doute très intelligent, comme son mentor…
Ces institutionnels ont appris à communiquer sur n’importe quel sujet, ils sautent d’un poste à l’autre sans expérience de la vie, ils écrasent la France pour monter toujours plus haut dans les palais dorés de la République.
Il est temps de donner nos voix à de vrais hommes politiques qui anticipent, ont un programme, ont le souci du bien du pays. Mais où sont-t-ils passés, alors que l’on recrute dans les crèches au Gouvernement ?
ELYE Il y en a quelques uns, mais ils leur barrent le chemin car se sont tous des vampires …
Je suis pleinement d’accord avec votre analyse, à laquelle j’ajouterais le fait qu’aujourd’hui les deux premiers personnages de l’Etat, sans descendance, ne peuvent pas sentir la réalité des besoins de la jeunesse, ni ce sentiment viscéral qu’a un père de famille pour le bonheur futur de ses enfants. Pour eux le « quoi qu’il en coûte » sera sans conséquences désastreuses. Pour nos enfants hélas!!!!
Je suis tout à fait d’accord avec vous, de toutes façons tous ces gens là ne peuvent pas se rendre compte de l’état de la France et ne s’en inquiètent guère car ils ne subissent pas les pressions , les risques etc… ils vivent dans un cocon, une bulle, pas de soucis de fins de mois, pas de soucis de risques car ils sont tellement bien protégés, pas de soucis de la vie communément vécue des larbins à tous niveaux pour les servir comme des princes. Ils ne connaissent même pas le prix d’une baguette car tout leur est apporté sur un plateau d’argent !
Ça c’est bien vu!
Je constate seulement qu’ils sont déjà en campagne électorale et que leur principale préoccupation n’est pas le sort des Français mais celui du RN et de la conservation des privilèges des Enarques.
Les problèmes dont souffre la France ne nécessitent pas une grande expérience, mais relèvent du plus élémentaire bon sens. C’est ce qui manque à nos imbeciles instruits que l’on baptise « elites « . L’expérience n’a pas que des effets positif, elle peut aussi conduire à l’immobilisme… ça ne vous évoque rien ?
Ce jeune semble avoir du bon sens. Attendons la suite…
La citation du jour:
« Un pessimiste est un optimiste qui a de l’expérience «