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Les fonctionnaires encouragés à prendre le train même si ça coûte plus cher que l’avion

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Le Premier ministre Gabriel Attal a une manière bien à lui de faire des économies. Lors du lancement du plan écologique de l’État, jeudi 28 mars 2024, il a déclaré : « Les trajets en train seront priorisés par défaut, même s’ils sont plus chers que l’avion ».

 Pourtant, le Gouvernement annonce vouloir faire des économies sur les déplacements des agents de l’État – qui coûtent 1,2 milliard d’euros (Md€) par an et représentent 46 % des émissions de gaz à effet de serre de l’État – en les réduisant de 20%.

Si le nombre de déplacements sera réduit, la machine à dépenser gouvernementale continuera de fonctionner à plein régime. Par exemple, 5 000 véhicules thermiques seront remplacés par des électriques. Rappelons qu’une citadine électrique coûte en moyenne 35 000 €. Voilà, au bas mot, 750 millions d’euros (M€) dépensés pour remplacer des voitures qui fonctionnent probablement encore très bien.

Le Premier ministre a aussi annoncé vouloir doubler le nombre d’agents touchant le forfait mobilité durable en 2024, pour atteindre 400 000 souscripteurs. Ce forfait est versé aux agents publics qui utilisent des engins électriques pour leurs déplacements domicile-travail, ou utilisent les services d’autopartage avec des véhicules à faibles émissions. Il peut aller jusqu’à 300 € par an. C’est donc 120 M€ qui pourraient être ainsi dépensés.

Mais où seront alors les économies annoncées ? Dans la semaine en quatre jours, pardi ! Elle permettra de « limiter les trajets » a assuré le Premier ministre.

Le ministre délégué aux Comptes publics, Thomas Cazenave, également présent lors du séminaire, a annoncé une dépense de 900 M€ pour rendre les bâtiments de l’État plus sobres. Il n’a pas évoqué la durée d’amortissement des travaux. Mais si elle est de 30 ans – durée estimée par France Stratégie pour amortir la rénovation des logements du parc privé – les économies ne sont pas vraiment pour demain.

Mais Cazenave a une astuce : diminuer de 25% les surfaces des locaux de l’État. Et c’est ainsi que la semaine en quatre jours refait son apparition.

Enfin, le ministre délégué aux Comptes publics a invité les fonctionnaires qui l’écoutaient à opérer une « profonde transformation de la politique des achats de l’État ». Elle doit se concrétiser par l’inclusion d’une clause environnementale dans 80% des marchés en 2024, et 100% en 2025. Une clause qui aura deux effets assurés : renchérir les achats de l’État (un produit bio, par exemple, peut coûter 45% plus cher que le conventionnel), et ajouter des charges sur les fournisseurs qui auront immanquablement des tas de paperasses à remplir pour prouver la traçabilité des produits.

Le « verdissement » de l’État n’a pas de prix, n’est-ce pas ? En réalité, le « quoi qu’il en coûte » n’est pas terminé.

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5 commentaires

ORILOU 30 mars 2024 - 10:32

LA SEMAINE DE QUATRE JOURS : force est de constater qu’avec des semaines de 35 heures, (souvent moins) sur cinq jours, le service public « à la Française » n’est pas satisfaisant. Qu’en sera-t-il avec des semaines de quatre jours ? Doit-on s’attendre à des plages d’ouverture des guichets encore plus réduites ? Les délais d’obtention de cartes d’identités, passeports, dossiers retraites, etc. etc. seront-ils raccourcis ?

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Mathieu Réau 30 mars 2024 - 4:27

Tout ce désastre n’ayant aucun lien avec ce que dénonçait à juste titre l’article de monsieur Lecaussin au sujet de l’évolution de Sciences Po. N’est-ce pas ?

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GALINIER 30 mars 2024 - 6:41

« Le « verdissement » de l’État n’a pas de prix, n’est-ce pas ? En réalité, le « quoi qu’il en coûte » n’est pas terminé ». Quel « quoi qu’il en coûte », personnellement je n’en ai pas vu la couleur!!! Pire mon pouvoir d’achat a diminué ça c’est sûr!! c’est peut être ce qui est arrivé à beaucoup de nos con-citoyens, nos baisses ont dû aider à son financement!!! Hier aux infos, on nous dit que l’inflation a baissé dû à la baisse des coûts de l’énergie!!! Je dois être certainement un idiot car quand il y a une inflation comme en 2022 et qu’ ils nous annoncent le chiffre de 5 à 6% alors que l’électricité fait des bons de 200 à 400 %, ils nous disent » les énergies ne sont pas prises en compte dans le calcul de l’inflation!!! En fait ils font ce qu’ils veulent et nous prennent vraiment pour des cons!! et les meRdias aux ordres se délectent à relayer toute cette fange!!!

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alainD 1 avril 2024 - 10:37

Dans ce gouvernement, on a parfois l’impression que les décisions varient en fonction de la météo…

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Albatros 2 avril 2024 - 2:39

C’est incroyable le nombre d’ânerie crasses qui sont proférées et le nombre d’actions débiles qui sont engagées « pour sauver la planète ».
Et on entend nos fonctionnaires se réjouir que la France a réduit ses émissions de 4,8% en 2022 par rapport à 2021. Les émissions de la France représentant 0,7% des émissions mondiales, elle a donc diminué de 0,034% les émissions mondiales de CO2. Grâce à la France, la concentration atmosphérique de CO2 ne s’est élevée que de 1,9993 ppm au lieu de 2 ppm.
Combien de milliards d’euros de « politique climatique » imbécile pour cela ?

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