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Le remaniement à la française, symbole de l’impuissance politique

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Il y a seulement quelques jours, plusieurs médias ont annoncé qu’Elisabeth Borne se déplacerait dans plusieurs régions touchées par les inondations et le grand froid. Les températures en dessous de zéro sont bien là mais Mme Borne ne s’occupera plus des Français qui en souffrent. Elle vient d’être remplacée par Gabriel Attal, l’éphémère ministre de l’Education nationale qui devrait être « la priorité des priorités ». C’est un « bon communicant », selon les journalistes. A part cela, on peut s’interroger sur ses mérites, à l’Education ou ailleurs. A 34 ans, il n’a guère eu le temps d’en montrer encore beaucoup. Ce qui prouve, une fois de plus, que le remaniement à la française n’est qu’un jeu de chaises musicales. Tous les gouvernements, de gauche ou de droite, l’ont pratiqué. Avec les mêmes résultats : grosse excitation médiatique, suspense du mercato, agitation de surface, mais rien qui bouge en-dessous. La ligne gouvernementale reste la même, sans aucune grande réforme, aucune rupture avec la politique du précédent Premier ministre.

Le remaniement est bien une « solution » typiquement hexagonale qui consiste, comme l’écrivait Jean-François Revel, à « trancher la tête du patient pour le guérir de la migraine ». Celui qui tranche la tête est le président de la République. Il se sert de son Premier ministre comme d’un fusible. Critiqué et contesté par les Français, il agit… en se débarrassant à grand spectacle du supposé numéro deux. Notre pays est le seul parmi les démocraties occidentales à avoir un double exécutif, le seul où le président peut ainsi décliner toute responsabilité quant aux revers subis par son camp dans les urnes ou dans les sondages, se permettre de passer outre la Constitution, virer le Premier ministre et en nommer un autre en quelques minutes. En principe, le gouvernement et son chef devraient être l’émanation de l’Assemblée, responsables uniquement devant le Parlement auquel ils rendent des comptes. Mais dans la réalité de nos mœurs politiques quelque peu particulières, c’est le président seul qui nomme le chef du gouvernement et c’est encore lui qui le congédie. Plus encore, c’est à l’Elysée qu’on décide des nouveaux membres du gouvernement. Il faudrait bien d’autres remèdes qu’un remaniement pour sauver la France.

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10 commentaires

breer 10 janvier 2024 - 9:02

Ce que vous dites est tellement évident et pourtant la plupart des médias aux ordres du pouvoir, n’ ont de cesse de noyer le poisson, avec leur cinéma bidon.. ce pays est tombé de plus en plus bas dans un jeu de dupes.. ce système de gouvernance est lamentable et dépassé.. c’est l’ambition individuelle qui prédomine plutôt que le l’envie de servir la population au lieu d’être compétent et d’aller au bout de leur mission.. Macron est une caricature de président à l’ego démesuré résolument dévoué au diktat européen

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Oncpicsou 10 janvier 2024 - 9:48

Très bonne analyse.
Quand à Attal, ce gas là a, dans le regard, comme une étincelle d’intelligence. S’éteindra t elle ou mettra t elle le feux aux poudres?

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Pierdec 11 janvier 2024 - 2:44

Il faut accepter de dire que notre constitution n’est pas bonne, et que mson interprétation est mortelle pour la démocratie.
Oui, il faut en changer !

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Jean-Aymar de Sékonla 10 janvier 2024 - 10:14

Il fallait s’y attendre avec un président fATTAListe !

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Astié J.P. 10 janvier 2024 - 10:31

« ……Tous les gouvernements, de gauche ou de droite, l’ont pratiqué. Avec les mêmes résultats : grosse excitation médiatique, suspense du mercato, agitation de surface, mais rien qui bouge en-dessous. La ligne gouvernementale reste la même, sans aucune grande réforme, aucune rupture avec la politique du précédent Premier ministre.

Le remaniement est bien une « solution » typiquement hexagonale qui consiste, comme l’écrivait Jean-François Revel, à « trancher la tête du patient pour le guérir de la migraine ». Celui qui tranche la tête est le président de la République. Il se sert de son Premier ministre comme d’un fusible…… »

La ‘Solution’ serait pourtant facile à trouver le ‘Coupable’ !!

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Prevost 10 janvier 2024 - 11:07

Tout à fait d’accord avec votre analyse mais je ne vois qu’une seule issue : une nouvelle Constitution. Faut il encore trouver le chemin compatible avec l’actuelle pour se faire démocratiquement !

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Lombled 10 janvier 2024 - 3:05

Si on en revenait aux pratiques de la 4éme la chienlit reviendrait de plus belle, ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut rien changer à l’actuelle constitution. Effectivement une seule assemblée suffirait, mais avec quels élus, et comment. C’est là le problème du pays. Il faudrait peut être aller voir chez les autres comment ça marche.

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Mathieu Réau 14 janvier 2024 - 6:30

Il faudrait déjà commencer par revenir sur tout ce que l’on a déjà changé dans l’actuelle Constitution…
De l’instauration du quinquennat présidentiel qui perturbe le rythme de l’alternance législative à l’extension perpétuelle du champ de compétences des « cours constitutionnelles » qui, pourtant, n’existaient pas dans le Constitution de 1958 mais se fixent aujourd’hui pour devoir de faire la Loi à la place du législateur, en passant, ne l’oublions pas, par la surtransposition du droit européen jusque dans le bloc de constitutionnalité, bien naïf (ou pire encore malhonnête) celui qui prétend que nous sommes encore sous la Cinquième République.
Donc, je ne crois pas qu’il faille une nouvelle Constitution, non. Je pense qu’il faudrait plutôt revenir sur cinquante ans de réformes constitutionnelles qui n’ont fait qu’affaiblir et pervertir nos institutions.

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ElyEe 10 janvier 2024 - 7:27

Evidemment, nous avons bien compris que c’est l’Elisée qui tient les manettes, ils les tiennent comme des gamins tiennent des pantins et les rejettent comme des chiffons, mais ils demeurent quand même à leur botte par soif de pouvoir et de notoriété, alors tant pis pour eux !

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Pierdec 11 janvier 2024 - 2:43

Il faut accepter de dire que notre constitution n’est pas bonne, et que son interprétation est mortelle pour la démocratie.
Oui, il fait en changer !

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