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Comme Macron, Michel Barnier dénonce un ultralibéralisme imaginaire au lieu de combattre un ultra-étatisme bien réel

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En novembre 2018, lors d’une intervention sur une grande radio, Emmanuel Macron s’en est pris à l’« Europe ultralibérale » et « ouverte à tous les vents ». Déjà, en mai de la même année, à l’occasion de la Journée de l’Europe, il avait critiqué indirectement l’Union européenne et les vertus du contrôle des dépenses budgétaires. Dans une interview qu’il vient d’accorder à La Tribune Dimanche, Michel Barnier, soutient, lui aussi, qu’on a commis pendant trente ans une faute en défendant « l’ultralibéralisme et la dérégulation ». On se demande dans quel monde vivent ces politiques. Michel Barnier a été Commissaire européen, il devrait savoir de quoi il parle ! Si l’Europe peut porter quelques réformes libérales comme les privatisations et l’ouverture à la concurrence dans certains secteurs – qui profitent d’ailleurs largement aux consommateurs – ou la discipline budgétaire, pas vraiment respectée par la France, elle est d’abord une source de subventions pour les pays membres, en particulier dans le domaine agricole. Pour la période 2021-2027 par exemple, 386,6 milliards d’euros (en prix de 2021) seront mis à disposition des bénéficiaires de la PAC (politique agricole commune). Les agriculteurs français en sont les principaux bénéficiaires avec plus de 9 milliards d’euros par an, représentant 22 % de leurs revenus. Les fonds structurels européens (Fonds social européen, FSE ; Fonds de cohésion, FC ; Fonds européen agricole pour le développement rural, FEADER ; Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche, FEAMP) profitent à tous les membres et leur dotation financière pour la période budgétaire 2021-2027 est de 392 milliards d’euros, auxquels s’ajoutent des cofinancements nationaux, pour un total de 500 milliards d’euros.

L’Europe, c’est aussi des centaines de normes et de réglementations dont on ne peut pas vraiment dire qu’elles sont la conséquence d’un ultralibéralisme de la Commission et/ou du parlement européen. Ou alors ce libéralisme sauvage est bien dissimulé. M. Barnier, comme M. Macron, ferait mieux de dénoncer… l’ultra-étatisme français t l’ultra centralisme européen.

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2 commentaires

jean cossin 30 avril 2024 - 2:17

attention, certes la France touche la plus grosse part de la PAC, mais le budget global européen, lui, profite de la contribution nette de la France. Il faudrait se souvenir du célèbre « I want my money back »…

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Nicolas Lecaussin 30 avril 2024 - 4:35

Tout à fait et c’est normal, la France étant plus riche que d’autres, comme les pays de l’Est par exemple. Mais ce n’est pas le sujet du papier
Cordialement

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