Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par Poutine, par l’aide humanitaire qu’elle apporte ou son soutien militaire, la république de Pologne se positionne comme le leader de l’Union européenne contre l’impérialisme russe. Interrogé par Laure Mandeville pour Le Figaro, son président, Andrzej Duda, n’y va pas par quatre chemins pour expliquer son engagement : « Les Polonais n’ont pas oublié ce qu’est l’occupation russe, ce qu’est une invasion russe, et comment l’armée russe se comporte. Son arrivée signifie la mort, la brutalité, une lutte sans merci. »
Saluant l’attitude de ses concitoyens, qui ont massivement secouru et hébergé les réfugiés ukrainiens, à tel point même qu’aucun camp n’a dû être construit pour eux, le président polonais parle de sa « grande estime » pour Volodymyr Zelensky, « car il est prêt à donner sa vie pour l’Ukraine ». Malgré un lourd passé entre les deux pays, Andrzej Duda souhaite que la Pologne et l’Ukraine établissent « des relations de bon voisinage ». Il affirme notamment que « soit nous sommes ensemble en cette heure décisive, soit nous perdons notre liberté. » Les deux pays ont déjà lutté main dans la main contre l’impérialisme de l’URSS : en 1920, 14 000 soldats de la République populaire ukrainienne commandés par Symon Petlioura ont combattu aux côtés de l’armée polonaise contre l’Armée rouge.
Par ailleurs, le président Duda ne ménage pas ses critiques envers l’action passée de l’Allemagne, notamment d’Angela Merkel, en ce qui concerne le gaz russe. A l’époque, il l’avait avertie du danger qu’une telle politique représentait. Aujourd’hui, il espère un sursaut de l’Europe occidentale et rappelle que lorsqu’elle « fêtait la victoire sur Hitler, nous, en Pologne, nous tombions sous une autre occupation, celle de l’armée de Staline ».
La Pologne, pleinement engagée dans l’OTAN, se réarme. En 2023, elle va dépenser plus de 4 % du PIB pour la défense. Selon son ministre de la Défense Mariusz Blaszczak, le pays a pour ambition de posséder bientôt « les forces terrestres les plus puissantes d’Europe ». C’est le prix à payer pour défendre sa liberté face à la Russie impérialiste. Le président Duda le souligne justement : « Rien n’a changé depuis les tsars. Pendant le communisme, c’était la même chose, c’est juste l’idéologie qui était différente ». Alors que l’UE applaudit Volodymyr Zelensky mais ne veut rien faire, qu’Emmanuel Macron se demande s’il doit retirer la légion d’honneur à Poutine, Andrzej Duda l’affirme avec force : « l’unique chose à faire pour arrêter la Russie, c’est de soutenir l’Ukraine ».
2 commentaires
Agir avec fermeté .. le dire haut et fort!
Je ne comprends pas la timidité de l’Europe ..et le retard des décisions .. comme si nous voulions aider l’impérialisme russe .. on ne ferait pas mieux ! Bravo la Pologne !
Les Polonais ont raison de prévoir un impérialisme russe dans les années prochaines, car poutine est un impérialiste notoire, il est un nostalgique de l’URSS, si par malheur il vient à gagner en Ukraine, il est probable qu’il continuera par la Moldavie, la Bulgarie, ensuite par le nord.