L’article « Réduire les impôts et sortir enfin de l’impasse Keynes » de Jean-Philippe Delsol est publié par le quotidien Les Echos dans son édition du jeudi 15 novembre. Vous pouvez lire l’article en ligne ou en téléchargeant le document joint.
L’article « Réduire les impôts et sortir enfin de l’impasse Keynes » de Jean-Philippe Delsol est publié par le quotidien Les Echos dans son édition du jeudi 15 novembre. Vous pouvez lire l’article en ligne ou en téléchargeant le document joint.
Abonnez-vous à la Lettre des libertés !
3 commentaires
Bravo M. Delsol
Il n’est pas rare d’entendre des propos frappés de démagogie et j’ai presque fini par m’en lasser. Mais pour une fois l’envie me prend de rétorquer.
D’abord, sur l’efficacité des mesures keynesiennes, que vous contestez. Peut-être devriez-vous lire une étude récente du FMI qui dit exactement le contraire de ce que vous racontez. Je vous laisse chercher.
Ensuite, concernant l’exemple américain de Kennedy et Reagan. Votre argument ? une citation tirée d’un discours politique… très scientifique comme démarche. Relisez votre histoire et vous verrez que ces 2 gouvernements ont largement augmenté les dépenses publiques. La planche à billets fut d’un grand secours à Kennedy, à tel point que quelques années plus tard, l’étalon-or devait être abrogé sous Nixon. Ca ne vous dit peut-être rien ?
Quant à Reagan, il a certes réduit les dépenses régaliennes… mais terriblement augmenté les dépenses militaires, ce qui revient à une forme de keynesianisme très morbide. Apparemment, vous et l’IREF – ce sympathique groupe de pression – n’êtes pas au courant. J’imagine que la parole d’un homme aussi honnête que Kennedy vaut bien plus que toutes les preuves du monde !
Ah oui, j’aime beaucoup vos citations du XVIè siècle, quelle classe ! quel effet ! je suis sûr que beaucoup se laisseront impressionner !
Dans le fond, je me fiche pas mal de savoir ce qu’ont fait Reagan ou Kennedy. Mais c’est le seul moyen de montrer que vous – et les courants que vous représentez – n’êtes PAS dignes de la respectabilité intellectuelle dans laquelle vous vous drapez.
Proposition?
Pourquoi ne pas proposer un nouvel IR?
Si on supprimait l’IR(et l’ISF),et que dans le même temps on votait une amnistie fiscale(avec un taux bas pour les pénalités,5% par exemple),de combien faudrait-il augmenter la CSG(nouvel IR,flat tax sans niches…),à recettes constantes(ou mieux avec bénéfices,parce que évidemment un clearing serait fait sur les allocations familiales des plus « riches »…)?
Probablement de quelques malheureux points(puisque évidemment la formidable stimulation économique doperait l’économie,in fine les recettes,des économistes, sérieux,affirment bien que l’ISF nous coûte 15 ou 20 milliards par an…),quitte à compenser un peu avec une baisse de la dépense publique si nécessaire.
Un IR à 17%(?),et 20% sur le capital(on est en France…).
Ce sont bien les « riches »(les « riches » incités à être encore plus productifs,et ceux de retour…)qui paieraient les baisses d’impôts des moins « riches »,de la classe moyenne(de l’utilité du riche!).
Evidemment ce programme est perfectible(quelque chose m’échappe?),mais l’idée est là.
Je ne vois qu’un obstacle(politique),c’est qu’il faudrait compenser l’augmentation d’impôts des plus « pauvres »,de ceux qui verraient la CSG augmenter sans profiter de la suppression de l’IR(qu’ils ne paient pas).
Un peu dans la même veine que se passerait-il si on supprimait les impôts locaux(TH,TF,et Droit de mutation,de mémoire près de 40 milliards),contre la suppression des niches TVA(avec si il le faut une compensation pour les plus modestes,pour l’augmentation des prix alimentaires)?
Je ne suis pas loin de penser que la proposition est win/win(et létale pour « Bercy »,pas pour les recettes mais pour l’Etat dans l’Etat!)…
?
Reste l’IS.
Suppression des niches,taux 20% et puis baisse d’1 point par an pendant 5 ans(Saint Etienne propose lui 15% sur les bénéfices « conservés » et 23% sur ceux « distribués »,une proposition selon lui bénéfique pour les recettes dès la 1ère année…).
Ensuite,une fois la croissance retrouvée,baisse d’1 point de TVA par an(à terme IR 15%,IS 15%,capital 20%).
Le socialisme est une sinistre imposture(!),les Français sont libéraux,simplement il faudrait qu’ils le sachent(!),qu’on leur explique(qu’on leur propose…).
Marc.
PS:Est ce qu’il existe sur internet des sites qui permettraient de « backtester » ce type de plan(un peu comme le simulateur de Pikettoto),ou au moins d’avoir une idée du résultat sur le rendement fiscal(baisse d’impôts hausse des recettes de TVA par exemple)et sur l’efficacité économique(si on baissait les impôts des ménages de 30 milliards que se passerait-il?Et l’IS des TPE/PME de 15 points?).
Il est probable que seul Bercy pourrait présenter le bilan de ce type de révolution.
Merci de me répondre,même brièvement,même avec dédain si je suis un hurluberlu.
🙂
Réponse par Jean-Philippe Delsol
Vous n’êttes pas un huluberlu. Tout au contraire. Je partage globalement votre avis. Bien sur il serait souhaitable d’avoir le concours de Bercy pour faire des calculs exacts et je ne connais pas de site permettant de faire des simulations en matière d’IS Mais je vous renvoie notamment au chapitre 8 de notre livre A quoi servent les riches dont je vous donne ci-après un extrait à titre de réponse/
À titre d’exemple, et sur la base des chiffres
du budget 2010, l’IREF
a imaginé un système fiscal français au travers
de trois taux d’impôts :
— 15% pour l’impôt sur le revenu au-delà
de 8 000 euros par an et 2 % en deçà pour
que chaque foyer fiscal soit imposé, même a
minima, et que du fait du taux sensiblement
plus bas en dessous de 8 000 euros, l’impôt
conserve une certaine progressivité. Sur la base
du logiciel de Piketty bâti avec les données
2008, l’impôt sur le revenu rapporterait ainsi
2,5 milliards de plus que le barème en
vigueur ;
— 20 % pour le taux normal de TVA, soit
0,4 % de plus que le taux actuel, et la même
augmentation pour les taux inférieurs. Le gain
serait de 4 milliards d’euros ;
— 25 % pour l’impôt sur les sociétés afin
de se rapprocher des standards européens, ce
qui correspondrait à une perte de ressources
de l’ordre de 14 milliards d’euros ;
Par ailleurs serait supprimé l’ISF et le bouclier,
soit un coût de 3,4 milliards d’euros.
Dans le cadre d’un impôt simplifié de type
flat tax, la suppression des niches serait naturelle.
Elle serait facilement acceptée en
échange du taux uniforme de 15 %. Il n’est
pas aisé de déterminer exactement le gain que
représenterait la suppression de toutes les niches fiscales, car leur économie serait ellemême
affectée par la réforme. Mais il est raisonnable
de penser que le gain lié à l’annulation
de toutes les niches fiscales et sociales ne
devrait pas être inférieur à 80 milliards
d’euros.
Au total, les surplus financiers attendus de
cette réforme pourraient être estimés à
69,1 milliards d’euros :
— Niches fiscales et sociales : + 80 milliards
— Flat tax : + 2,5 milliards
— TVA : + 4 milliards
— Impôt sur les sociétés : – 14 milliards
— ISF et bouclier : – 3,4 milliards
TOTAL + 69,1 milliards d’euros
Ces surplus de recettes pourraient alors
servir notamment à une baisse des charges
sociales, en particulier par la prise en charge
par la collectivité des coûts liés à la solidarité
nationale : allocations familiales, prise en
charge des non assurés…
Mais surtout, la simplification des régimes
fiscaux et sociaux permettrait de redynamiser
la société et l’économie. Lorsque l’impôt est
de 15 %, l’artisan n’a plus envie de faire du
noir. Lorsqu’il n’y a plus de niches, le contribuable arbitre ses investissements en fonction
de leur intérêt et de leur rentabilité effective
plutôt qu’en fonction d’avantages fiscaux souvent
prétextes à cacher la médiocrité des projets
et/ou leur absence de rendement. Cette
dynamique contribuerait très certainement à
une forte croissance de l’économie et par là
même à une augmentation de l’assiette de
l’impôt permettant de consentir de nouvelles
baisses. Ainsi s’amorcerait un cercle vertueux.
Cette réforme consoliderait la démocratie
en faisant participer tout le monde à l’impôt
direct. À cet égard pourrait être instituée la
règle selon laquelle toute augmentation d’un
taux doit être pratiquée pour tous les autres
taux du même impôt, voire des trois grands
impôts (IS, IR, TVA). Plus personne ne pourrait
ainsi essayer de faire voter des hausses
d’impôts seulement à la charge des autres.
Il reste que toute réforme fiscale passe aussi
et sans doute d’abord par un effort drastique
de réduction des charges publiques tant
d’entre elles étant susceptibles d’être réduites
sans que la société en souffre ainsi que précisément
la comparaison avec l’Allemagne le
démontre, celle-ci supportant des dépenses
publiques, rapportées à la taille de la population
françaises, inférieures de 165 milliards d’euros à celle de la France sans que les
services publics allemands apparaissent de
moindre qualité que les services publics français