Des records de dépenses militaires, d’investissements et de dette : le gouvernement allemand a présenté mardi sa trajectoire budgétaire sur cinq ans, rompant avec le dogme de la rigueur pour se réarmer, objectif légitime et urgent, mais aussi relancer son économie, selon les vieux principes keynésiens dont l’inconvénient majeur est qu’ils ne fonctionnent quasiment jamais ;
Un mois et demi après son arrivée au pouvoir, la coalition du chancelier Friedrich Merz a approuvé en conseil des ministres le projet de budget 2025 et les grandes lignes des finances publiques jusqu’en 2029. Ce programme sera soumis au Parlement après l’été. Il traduit le spectaculaire virage annoncé, depuis sa victoire électorale en février, par le dirigeant conservateur. Il fait le pari d’un endettement inédit pour essayer de sortir, par des dépenses publiques à effet de levier, la première économie de la zone euro de la récession et remettre à niveau ses infrastructures.
Son ministre des Finances social-démocrate (SPD), Lars Klingbeil, a livré mardi une charge virulente contre le dogme de l’orthodoxie budgétaire qui a longtemps régenté les finances allemandes : “nous avons économisé pendant des années et cela a détruit le pays. Nous en voyons les conséquences partout : les écoles sont délabrées, les ponts ne tiennent plus debout, les routes sont en mauvais état, il n’y a pas assez d’argent pour notre armée”.
Les chiffres annoncés donnent le tournis : le ministère des Finances prévoit pour l’ensemble de la législature de contracter 847 milliards d’euros de dettes, répartis entre le budget ordinaire – 500 milliards de nouvelles dettes jusqu’en 2029 – et des fonds spéciaux dédiés aux infrastructures et à l’armée. A l’inverse de la France, où les comptes de l’Etat sont dans le rouge chaque année depuis 1974, le taux d’endettement de l’Allemagne s’élève à 63% du PIB, ce qui est nettement inférieur au niveau des autres pays occidentaux. A elles seules, les dépenses militaires allemandes devraient afficher le montant colossal de 162 milliards d’euros en 2029, soit plus du triple de son budget de défense avant l’invasion russe de l’Ukraine. Cela représentera alors le troisième budget militaire de la planète, derrière les Etats-Unis et la Chine.
Cette rafale de dépenses suscite cependant aussi des dissensions parmi les conservateurs dont nombre d’élus sont attachés à la rigueur. Le parti d’extrême droite AfD critique “une orgie de dettes”. L’aile pacifiste du SPD est quant à elle vent debout contre le bond des dépenses militaires.
2 commentaires
Les Allemands à fait vivre tous les pays de UE sous le régime de la rigueur et a affaibli , la Grèce, le Portagal, l’Espagne, la France enfin bref tous les pays de l’union pour privilégier son économie. Sous Merkel, elle a imposé le narratif de l’immigration de masse heureuse en nous culpabilisant ( mise en scène du petit Ilan, sur la plage abandonnée ) . Aujourd’hui elle s’arme en achetant au vilain oncle Sam ses armes ! Où est l’Europe ?
Avec les bénéfices faits sur le dos de leurs voisins, les Allemands, rompant avec la castration mentale acceptée en 1945 et leur profond désintéressement pour le métier de soldat depuis cette date, engrangent les bénéfices de la paix due à l’OTAN où ils faisaient de la figuration sans frais;