Le cessez-le-feu parrainé par la Maison-Blanche est entré en vigueur mardi matin et semblait tenir après quelques inquiétudes initiales. Il met fin ainsi à une guerre de douze jours assez étrange puisqu’opposant deux pays séparés par 2.000 km et menée exclusivement à coups de missiles.
Son bilan s’avère assez ambigu. Certes, le chef du gouvernement israélien peut se targuer de victoires tactiques impressionnantes ; son aviation a liquidé en quelques heures la défense anti aérienne iranienne, sans perdre un seul avion, et a détruit la moitié des rampes de lancement de missiles balistiques de l’Iran. Pour autant, Benyamin Netanyahou exagère sans doute quand il proclame que ses opérations militaires ont éliminé la « double menace existentielle » du nucléaire iranien et des missiles balistiques. Si ces derniers, en effet, ne font plus peur en raison d’un taux d’interception de 90 % et du fait que, vraisemblablement, les deux tiers du stock de missiles iraniens ont été détruits ou consommés, en revanche rien n’indique que les trois sites clés du complexe nucléaire aient été détruits. Grâce aux bombes perforantes américaines GBU57, celui de Natanz n’est sans doute plus opérationnel. En revanche, le site de Fordo a probablement survécu et surtout le stock d’uranium hautement enrichi à 60 % en isotope 235 a probablement été mis en lieu sûr.
Le régime des mollahs, pour sa part, a sauvé sa peau, mais a subi une déroute militaire ; le caïd de la région ne fait plus peur. Les Etats-Unis, de leur côté, ont certes endossé le rôle de « taulier » de la région, à rebours de la réputation d’isolationnisme de Donald Trump, dont la doctrine internationale est au demeurant très incertaine, mais ils n’ont pas obtenu non plus la destruction des trois sites nucléaires clés du régime, malgré l’emploi de leurs fameuses bombes GBU57. Tout cela peut laisser penser qu’en fait rien n’est complètement réglé et qu’une nouvelle guerre dans quelques années est plausible. Sauf si un commando du Mossad parvient à mettre la main sur le fameux stock de 408 kilos à 60 % d’U235… L’Union européenne, pour sa part, a joué un rôle de figurant multipliant les communiqués appelant au dialogue et à la désescalade.
3 commentaires
Le rôle de l’Union Européenne met en évidence la situation avachie de l’Europe, grâce à ses fonctionnaires, désindustrialisée mais grosse productrice de normes, d’injonctions, de déclarations, désarmée mais sûre d’elle même, ne représentant pas grand chose sur la scène internationale mais vivant dans l’illusion d’une grandeur qui aurait pu être mais qui n’est pas. Quel est le ròle de l’Europe au Moyen Orient ? Rien. Qui se soucie de la position de l’Europe sur les scènes internationales ? Personne. On attend les réactions de la Russie, de la Chine, des Etats Unis bien sûr, des pays du Golfe, sur tous ces évènements, mais de l’Europe ? C’est où l’Europe ?
Le président Trump s’est sans doute un peu pressé d’imposer le cessez le feu aux Israéliens dont la population civile à tout de même reçu quelques missiles iraniens sur le coin de la g….. Lesquels missiles voient probablement leur stocks se renouveler pendant la trêve.
Belle démonstration du Donald et des forces US. Cependant rien n’est définitivement réglé et tout s’est passé un peu à l’amiable puisque les stocks d’Uranium ont été sauvés à temps ainsi que le personnel des deux pays