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Du « droit aux vacances » au « service public des départs en vacances » ?

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Les droits dits économiques et sociaux sont un puits sans fond. Illustration avec les congés payés.

L’Humanité (27-29 juin 2025) organise un débat sur plusieurs pages intitulé « Droit aux vacances : l’Etat doit-il en être le garant ? ». Sont invitées à s’exprimer trois personnes idéologiquement très proches : Nicolas Cano, le président de l’association Ancav, créée entre autres par la CGT ; Michelle Demessine, l’ancienne secrétaire d’État communiste au Tourisme ; et Henriette Steinberg, la secrétaire générale du Secours populaire français.

Michelle Demessine chante les louanges du « droit aux vacances », une « conquête sociale » de 1936, « structurée après la Libération par le Conseil national de la Résistance ». Un droit devenu « un véritable service public du départ, avec des villages conçus pour les classes populaires ». Nicolas Cano rappelle qu’à la CGT, on défend le « droit aux vacances », auquel malheureusement l’Etat (sous-entendu capitaliste) a porté atteinte, de manières directe et indirecte, « à travers ses choix économiques et sociaux » et du fait de l’affaiblissement des comités d’entreprise (aujourd’hui les comités sociaux et économiques).

Question : « Comment l’État pourrait-il en faire davantage ? ». Réponse de l’ancienne secrétaire d’État : « relancer une vraie politique publique ». Autre question, qui est au cœur du débat : « Serait-il utile de créer un service public dédié aux départs en vacances ? » Les réponses divergent quelque peu. Le cégétiste veut que « l’État impulse (sic) une vraie politique de départ en vacances » et qu’il joue « son rôle de force publique en imposant une meilleure répartition des richesses, notamment en direction des salariés ». Il ajoute : « Si on obtenait que les entreprises soient contraintes de financer correctement les comités d’entreprise, ce serait une victoire. Si l’Etat soutenait le tourisme social, ne serait-ce qu’à 20 % du niveau de soutien accordé aux entreprises du CAC 40, ce serait déjà énorme ». Tandis que Michelle Demessine parle d’une « vraie bataille politique » à mener, la secrétaire générale du Secours populaire est plus enthousiaste : « Dès lors qu’un sujet relève de l’action publique, il doit couvrir tous les besoins ».

Nul ne sera surpris par ces propos qui démontrent combien à l’extrême gauche et au Parti communiste, l’étatisation complète de la sphère économique et sociale repousse paradoxalement à un futur très lointain le prétendu dépérissement de l’État et par conséquent prolonge indéfiniment la « dictature du prolétariat » (en fait la dictature menée par un seul ou par quelques-uns au nom du « prolétariat »)…

Mais surtout, dans la société « capitaliste » présente, on voit combien la notion de besoins est un puits sans fond car, à l’image de l’égalitarisme brocardé par Alexis de Tocqueville, les besoins sont infinis et ils s’auto-alimentent. Le « droit aux congés payés » imposé par l’Etat central (grâce à la prospérité créée par le capitalisme…), les comités d’entreprise organisés par l’Etat, les services publics de l’État et des collectivités locales pour organiser le « droit aux vacances », le ministère du Temps libre, etc.

Plutôt que de créer des « faux droits » (et pourquoi pas le « droit aux congés payés de l’Abominable homme des neiges », dixit Friedrich Hayek ?), l’État devrait plutôt s’attacher à libérer les énergies. Les individus s’en porteraient mieux, au travail comme en vacances.

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5 commentaires

fm06 1 juillet 2025 - 7:33 am

“quoi de plus mauvais pour l’environnement et pour le bien-être des travailleurs que tous ces bouchons sur la route des vacances ? Et quel gaspillage de ressources que ces centres de vacances vides la plupart du temps ! Rien de mieux qu’un service public des vacances pour y remédier.”

https://www.contrepoints.org/2022/01/20/419603-sos-bonheur-une-vision-prophetique-du-covid

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Val Guillaume 1 juillet 2025 - 8:17 am

Je suis persuadée que nous ne ferons pas l’économie d’un détour par un régime communiste. En effet une grande partie de nos concitoyens vouent un culte immodéré à l’Etat. Une grande partie vit intégralement de sa manne. Une grande partie rêve du communisme parfait, pas celui qui a raté ailleurs, celui qu’Ils arriveraient à faire marcher . Pour eux le communisme a comme une aura de paradis sur terre. Le plus grave étant que ces grands groupes de personnes ne coïncident pas totalement, nos concitoyens sont donc majoritairement favorables au communisme . Je me rassure ,nous n’avons pas de pétrole , un tel régime ne pourrait subsister longtemps et je m’inquiète un tel régime pourrait parfaitement vivre sur l’argent de la drogue et les ponts sont déjà là. C’est ici qu’il serait utile de regarder comment la Chine a sorti sa population de l opium … c’est le régime communiste de Mao qui les en a sortis … mince !

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JP Bariteau 1 juillet 2025 - 11:36 am

Peut être. Vous noterez cependant que le candidat du PCF fait désormais moins de 2% aux élections . Les gens ne sont pas fous!

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PHN1250 1 juillet 2025 - 8:27 am

L’Humanité, un journal gorgé de subventions publiques aussi libéral et ouvert que la Prada , aime bien organiser des débats contradictoires entre “bretteurs” de la pluralité, mais qui partagent le même avis !

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Michel GAUTRON 2 juillet 2025 - 5:48 pm

Si les vacances étaient adossées à l’efficacité et à la productivité au travail, le problème de leur financement n’existerait pas car la quantité et la qualité de travail des services publics est proche du néant.

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