Même les esprits les plus brillants et les plus cultivés peuvent avoir tort. Surtout quand ils veulent à tout prix donner leur avis sur les domaines qui ne font pas partie de leur spécialité. C’est le cas de l’académicien Jean d’Ormesson qui vient d’écrire dans Le Figaro (19 août) une tribune dont le titre est très explicite : « L’économie de marché est-elle morte ? ».
D’Ormesson tombe dans le piège tendu par la gauche et une grande partie des médias selon lesquels nous aurions affaire à une crise du capitalisme. Resté sans rival après la fin du communisme, le capitalisme « est-il capable de se transformer pour survivre à la crise qu’il traverse », s’interroge l’académicien. L’économie de marché serait victime de la même ivresse qui a terrassé le marxisme. Et à d’Ormesson de craindre une nouvelle forme d’autoritarisme en faisant une comparaison entre le mouvement Tea Party et le Front national. Outre le fait que les différences entre les associations américaines et le parti d’extrême droite français sont aussi énormes que celles entre le communisme et le capitalisme, Jean d’Ormesson se trompe de crise. Ce ne sont pas le capitalisme et l’économie de marché qui sont malades mais l’Etat providence et les politiques économiques. On voit clairement que ce qui était au début une crise du crédit est devenue une crise de l’endettement des Etats. C’est bien le marché qui a révélé la crise et non pas les Etats. C’est bien le marché qui oblige les Etats à faire des réformes sinon c’est la faillite. Pour ce qui est de la crise du crédit elle a bien été déclenchée par des politiques publiques insensées pour permettre aux gens d’acheter même s’ils n’avaient pas les moyens. Nous assistons à la crise des mauvaises politiques économiques et non pas à celle de l’économie de marché. Dieu merci, c’est justement elle qui nous sauve !