Sylvie Germain offre deux arrière-fonds à l’inéluctable solitude. Le premier est un square où une kyrielle de personnes atypiques se croisent et se recroisent, s’observent à la sauvette, se suspectent ou se haranguent.
Chacune d’elles est venue chercher un havre de paix à travers des présences rassurantes, un simple sourire ou une inspiration pour écrire un livre ou résoudre des mots croisés. Mais les cris d’enfants résonnent, les ballons bousculent, le SDF fait peur, les souvenirs d’un élève suicidé hante le vieux professeur et la vieille femme au cabas paraît bien étrange. Chacun retourne chez soi avec la même déception qu’à l’arrivée jusqu’au jour où le confinement à cause de la covid est imposé. L’arrière-fond n’est plus le square mais la chambre étroite de l’étudiante avide de liberté, la porte fermée de l’ehpad au fils fidèle, les blagues de mauvais goût d’un demi-frère ou les ovations incompréhensibles de l’enfant à sa mère aide-soignante toujours absente.
Confinement ou non, la solitude rôde, règne, persiste, engouffre, enferme jusqu’à ce qu’elle devienne apprivoisée, où les erreurs commises et les désillusions, les souffrances de la maladie ou de l’amour trouvent leur apaisement dans la pâleur du clair de lune semblable au visage vieillissant du miroir. Sylvie Germain est fidèle à elle-même. Bien que réaliste et humoristique, son style poétique est depuis toujours sa délivrance, son imagination une échappatoire aux vicissitudes et sa mission un souffle de bonheur apporté à ses lecteurs.
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« Brèves de solitude » par Sylvie GERMAIN
Bonjour,
Juste un petit message pour vous dire que j’ai lu le livre de Sylvie Germain au mois de mai et je l’ai beaucoup apprécié.
Avec poésie, finesse et inventivité Sylvie Germain nous donne à lire des remarques de vérité sur la crise que nous avons traversée avec le confinement du Covid. La description de notre monde s’applique surtout à ce qui a été vécu à Paris et grandes villes.
Un livre plein d’espérance malgré la morosité et la banalité désespérante de certains personnages victimes des effets de mode.