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« Guerre », de Louis-Ferdinand Céline

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L’écriture semble être pour Céline un but en soi, le seul moyen d’exterminer la souffrance qu’elle soit physique ou psychique. Bien avant le Nouveau Roman des années 1950 qui rejetait les règles du roman classique, Céline a entrepris la révolution littéraire où il n’y a plus de héros, plus de valeurs morales, plus de règles académiques. Les phrases peuvent être aussi brèves que longues, jaillir de l’inconscient comme du subconscient, l’homme paraître aussi bestial et répulsif qu’attirant par sa vulnérabilité. Cet ouvrage inédit de Céline vient confirmer que le nocturne ne se terminera jamais pour son « voyage au bout de la nuit ». La guerre de 14 recouvre le monde d’une nuit éternelle, salit à jamais la terre et les hommes, détruit les corps, les amitiés, les amours. Le franc parler n’est pas avare de détails lugubres et malsains.

Le brigadier Ferdinand au bras et à l’oreille arrachés sur un champ de bataille de Flandre est entouré de poilus morts et ne pourra plus jamais se défaire de la guerre. « J‘ai attrapé la guerre dans ma tête. Elle est enfermée dans ma tête ».  Alors son style se déchaîne, argotique, révolté jusqu’à la vulgarité, assourdi d’acouphènes et de bruits de canons, enlisé dans « une putain de mélasse » n’ayant que du sang pour se désaltérer et L’Espinasse la charogne et Angèle la prostituée pour survivre. On est dans le surréalisme pur, cet automatisme psychique qui permet d’exprimer toutes les pensées sans censure, sans espérance. La folie n’est jamais loin et l’obsession raciste de Céline dénonciateur de plusieurs Juifs à la Gestapo dans les années 40 en est bien la preuve.

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