Sans le savoir les Français en viennent au libéralisme. Une grande majorité d’entre eux est en révolte contre les prélèvements obligatoires, impôts et cotisations sociales. Ils constatent avec amertume que l’argent qu’on leur retient est gaspillé : des dépenses publiques trop lourdes, des bureaucrates trop nombreux et bien payés. A mon sens il ne reste à ces Français que deux petits pas à faire : trop d’impôts c’est trop d’Etat. Et les cadeaux de l’État se payent cher.
François Facchini
La presse et les médias se sont faits les échos de l’idée développée par certains experts (Blanchart 2019) suivant laquelle la hausse de la dette n’était pas un problème. De fait, si le poids de la dette publique a augmenté dans tous les pays développés, le coût du service de la dette a dans le même temps baissé. Plus les États s’endettent et plus les taux d’intérêt de long terme auxquels se financent les États baissent (Figure 1). La conséquence pour un pays comme la France est un recul du poids des intérêts dans la dépense publique. En 2018, la part des intérêts représentait 3,1% des dépenses publiques totales contre 6,6% en 1996. Dans ces conditions, conclut l’économiste du FMI, il n’est pas nécessaire de réduire les déficits et de prendre le risque de freiner la croissance en réduisant la demande. Le gouvernement doit au contraire dépenser plus en éducation, en formation professionnelle et en santé.