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Les retraités sont dans le collimateur des hommes de l’État

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Michel Barnier fut le premier à tirer. En proposant, dans le projet de loi de finances pour 2025, de ne pas revaloriser les pensions au 1er janvier 2025, mais seulement au 1er juillet, le Premier ministre a mécontenté l’ensemble des retraités.

Dimanche 13 octobre 2024, dans Le Journal du Dimanche, François Bayrou, maire de Pau, président du Modem et Haut-commissaire au plan, soutient cette mesure. Pour lui, « tout le monde doit consentir des efforts » étant donnée la situation qu’affronte le pays, et il est persuadé que « la majorité des retraités sait qu’il n’est pas injuste qu’ils y participent ».

Puis, un tir groupé provint, lundi dernier, du Conseil des prélèvements obligatoires (CPO), appendice de la Cour des comptes « chargé d’apprécier l’évolution et l’impact économique, social et budgétaire de l’ensemble des prélèvements obligatoires, ainsi que de formuler des recommandations sur toute question relative aux prélèvements obligatoires ».

Dans une série de rapports visant à « conforter l’égalité des citoyens devant l’imposition des revenus », le CPO propose notamment de « placer sous condition de ressources les avantages fiscaux accordés aux bénéficiaires de pensions », mais aussi de « réduire le taux du crédit d’impôt “services à la personne” à 40% hors frais de garde et dépendance ».

Concrètement, il s’agit d’une part, de réserver l’abattement de 10% dont bénéficient les retraités aux seuls foyers modestes et intermédiaires et d’autre part, de baisser de 50% à 40% le crédit d’impôt pour l’emploi d’un salarié à domicile (sauf pour les prestations liées à la dépendance), car il se concentre sur les foyers les plus aisés. Le CPO préconise aussi d’accentuer les impôts sur les retraités qui auraient eu la mauvaise idée de faire des investissements mobiliers et/ou immobiliers pour se préserver un certain niveau de vie.

Bref, les retraités sont dans le collimateur des hommes de l’État. Pourtant ceux-ci n’ont pas volé l’argent dont ils disposent. Le montant de leur pension est fixé par l’État lui-même en fonction de ce qu’ils ont cotisé durant leur vie active.

Il semble surtout qu’il y ait pour le CPO des bons retraités – ceux qui ont une petite pension et n’ont pas de biens – et des mauvais – ceux qui ont une pension moyenne ou élevée, ont fait des investissements mobiliers et/ou immobiliers, ont besoin d’employer une femme de ménage et/ou un jardinier.

En fait d’égalité devant l’impôt – ce que permettrait une flax tax large – le CPO promeut un égalitarisme bêta aboutissant à un nivellement par le bas et, par conséquent, à un appauvrissement du pays.

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