L’Europe traverse une crise politique majeure marquée par l’effondrement du centre, analyse le prince Michael de Liechtenstein dans un article pour le think tank GIS. La tendance est particulièrement visible en Allemagne et en France. En Allemagne, la stratégie d’Angela Merkel a conduit à un glissement progressif des chrétiens-démocrates vers la gauche sous prétexte de stabilité, entraînant une stagnation politique. Aujourd’hui, le pays souffre d’une coalition dysfonctionnelle, d’infrastructures vétustes, d’une fiscalité écrasante, d’une insécurité grandissante et d’une industrie affaiblie par des politiques énergétiques irréalistes. En France, sous couvert d’un programme « social-libéral », Emmanuel Macron a privilégié des décisions opportunistes. Lors des dernières élections, ses manigances électorales ont permis à l’extrême gauche d’obtenir la position la plus forte au Parlement, malgré un vote majoritaire à droite.
Historiquement, les démocraties européennes étaient principalement influencées par deux grands partis : les conservateurs (ou chrétiens-démocrates), avec des bastions dans la classe moyenne et les zones rurales, et les sociaux-démocrates, qui représentaient principalement les ouvriers. L’abandon de leur base historique au profit de calculs électoralistes a affaibli la gouvernance. Plutôt que de défendre une vision cohérente, les partis traditionnels s’adaptent aux tendances du moment et sacrifient une gestion à long terme. Désormais, leur seul point commun semble être leur rejet de formations qualifiées de « droite populiste ».
La montée du socialisme a renforcé l’emprise de l’État et alimenté un système de redistribution clientéliste. Les citoyens, séduits par la promesse d’une protection sociale toujours plus étendue, ont troqué une part de leur liberté contre une part de gâteau et une illusion de sécurité. Parallèlement, l’administration s’est alourdie, étouffant l’économie sous un flot incessant de réglementations et d’impôts. L’État, en négligeant ses missions essentielles – sécurité intérieure, défense nationale et prospérité économique – a encouragé une immigration massive attirée par un système social généreux mais incontrôlé. Les conséquences sont visibles : dette publique croissante, stagnation économique, insécurité urbaine et affaiblissement des capacités de défense. L’interventionnisme excessif, combiné à une taxation punitive, sape progressivement les fondations industrielles et économiques du continent.
Pour Michael de Liechtenstein, il est paradoxal de voir les partis traditionnels attaquer des mesures de bon sens simplement parce qu’elles sont soutenues par des forces populistes. En Allemagne, le parti CDU propose un contrôle accru de l’immigration et est critiqué dès lors que la « droite populiste » y adhère. Certains membres du parti préfèrent alors faire marche-arrière par peur d’être assimilés à ces mouvements, quitte à s’enliser dans une nouvelle coalition stérile avec les sociaux-démocrates et les écologistes. Si les conservateurs ne renouent pas avec leurs principes historiques, nous dit l’auteur, et si les sociaux-démocrates persistent dans leurs utopies progressistes, l’Europe poursuivra son déclin. Seule une refonte des partis traditionnels, recentrée sur les attentes des citoyens, pourra inverser cette trajectoire et restaurer la compétitivité économique et politique du continent.
2 commentaires
Il me semble qu’il serait souhaitable d’écrire utopies « progressistes ».
Comment !
c’est devenu ça, l’Allemagne ?
alors que pendant des années on nous l’a présentée comme bien supérieure à la France sur bien des domaines…