La semaine dernière, le chiffre du déficit 2022 des quatre branches de la Sécurité sociale, à savoir 19,6 Mds€, a été dévoilé et s’avère être supérieur de 700 M€ aux prévisions initiales du gouvernement. Même s’il est retombé par rapport à celui des deux ans de crise sanitaire (respectivement 39,7 et 24,3 Mds€), le « trou de la Sécu » demeure supérieur de 1,6 Mds€ à celui de 2019, qui constitue une bonne année de référence pour son étude structurelle.
C’est d’abord la branche vieillesse qui a grevé les comptes sociaux avec un déséquilibre de 3,8 Mds€, à peine amorti par un excédent de 1,3 Mds€ du FSV (Fonds de solidarité vieillesse), soit 500 M€ de moins que ce qui était attendu.
L’assurance maladie est dans une situation extrêmement critique, dont personne ne semble vraiment avoir pris la mesure, avec un déficit de 21 Mds€ que les excédents des branches familles et accident du travail, soit 2,4 Mds€, ne sont absolument pas en mesure de juguler.
Alors que tous les projecteurs sont braqués sur une réforme des retraites qui n’arrivera même pas à assurer le retour à l’équilibre financier, il est urgent de prendre de rapides mesures d’économies touchant la branche maladie de la Sécurité sociale, ce que l’exécutif s’est jusqu’alors refusé à faire (même avant la crise sanitaire), notamment à cause de la réforme du 100 % santé ou du Ségur de la santé qui a couté 12,7 Mds€.
Selon le Sénat, le déficit de la Sécurité sociale tomberait à 7,2 Mds€ en 2023 après l’extinction des dépenses Covid mais repartirait à la hausse l’année prochaine à 12 Mds€ (hors impact de la réforme des retraites mais avec des perspectives de croissance optimistes). Pire, les dépenses progresseraient de 4 % si l’on neutralise la décrue des coûts extraordinaires liés à la pandémie.
La dette sociale, de son coté, continue de se creuser à 160 Mds€, posant la question de sa soutenabilité à long terme et de la viabilité globale du système. Il serait temps d’envisager l’ouverture à la concurrence de l’assurance santé et de laisser aux Français la liberté de choisir en s’inspirant de nos voisins d’outre-Rhin.
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Bonjour Romain
Je l’ai déjà dit « mille fois »
Faudrait prendre deux mesures stratégiques qui pourrait améliorer la situation:
1) Remettre les « gens au boulot » en supprimant toute allocation sans contrepartie.
Les exemples le montrent, un allocataire qui donne quelques heures par semaines de son temps à la société, moyennant contrepartie financières, étant utile et actif, sera mieux dans sa tête, qu’en restant à la maison sur son canapé à déprimer. C’est la voie vers la réinsertion!
Toutes les pistes sont bonnes: mini CDD, bénévolats, etc… mais c’est la société civile qui doit organiser cela!
2) Etendre le régime local d’Alsace Moselle, bien plus proche de l’équilibre que le Régime Général…. à l’ensemble de la France.
PhB