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Comptes de la Sécurité sociale : des déficits en cascade

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Cinq ans après la crise sanitaire où son déficit avait atteint le niveau record de 40 milliards d’euros, la Sécurité sociale devrait encore connaître un déficit significatif en 2025 : 16 milliards d’euros. L’an dernier, il avait déjà été de 18 milliards d’euros, soit presque le double de ce qui avait été initialement prévu au moment de l’adoption de la loi de financement (10,5 milliards d’euros). Dès 2026, il devrait repartir à la hausse, pour atteindre près de 20 milliards d’euros en 2028.

Le « trou » en 2024 s’explique, comme pour le budget de l’Etat, par des recettes inférieures de plus de 6,6 milliards d’euros à des prévisions trop optimistes, ainsi que par des dépenses supplémentaires non financées (en bonne part consécutives au « Ségur de la santé ») et par le dépassement de l’objectif national de dépenses d’assurance maladie (ONDAM). La revalorisation des prestations sociales en fonction de l’inflation avait de son côté induit une dépense publique de plus de 15 milliards d’euros. Ici aussi, sans réformes de structure, les dépenses sociales continueront à dériver, sans espoir de retrouver un solde budgétaire positif ou même nul.

L’année 2025 devrait encore être marquée par un effet ciseaux : d’un côté, les recettes progresseront moins rapidement en raison d’un ralentissement de la masse salariale du secteur privé ; de l’autre, l’objectif de dépenses continuera d’augmenter. Pour augmenter les recettes, le Gouvernement rogne les exonérations de cotisations sociales comme on administre un médicament qui soulage et permet de passer la nuit, mais finit tôt ou tard par tuer le malade. Des mesures d’économies budgétaires sont certes proposées, mais elles sont d’un effet relativement limité (1,6 milliard d’euros) au regard de l’ampleur du déficit, passant notamment par l’augmentation du ticket-modérateur des consultations de médecin et de sage-femme.

S’agissant de la branche vieillesse, l’impact net de la réforme devrait être moindre qu’espéré (7 milliards d’euros à l’horizon 2030). Le rapport sénatorial pour avis du sénateur de l’Essonne, Vincent Delahaye, est sur ce point particulièrement instructif. Il rappelle en effet que les cotisations ne suffisent pas pour couvrir les pensions de retraite, en particulier dans les régimes de la fonction publique où l’Etat comble chaque année les déficits en augmentant artificiellement les taux de cotisation employeur. Les cotisations dites « normales » et les impôts et taxes affectés couvrent à peine plus de 80 % des pensions versées par l’ensemble du système de retraite. En 2023, les administrations publiques ont ainsi comblé les besoins de financement du système de retraite à hauteur de 72 milliards d’euros. « Depuis 2014, écrit ainsi le sénateur Delahaye, le montant des subventions des administrations publiques au système des retraites, hors cotisations jugées “normales”, oscille entre 66 et 75 milliards d’euros » (voir page 54).

Sommes-nous toujours dans un système d’assurance vieillesse par répartition quand le déficit et la dette financent une part aussi importante des dépenses courantes ? La logique d’un système par répartition implique normalement d’ajuster le niveau des pensions aux rentrées de cotisations. Nous, nous les finançons à crédit sur le dos des générations futures. Les discours compatissants pour les retraités d’aujourd’hui dissimulent de plus en plus mal une très grande injustice pour les retraités de demain. Vite, une dose de capitalisation collective complémentaire !

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6 commentaires

Broussard 29 novembre 2024 - 9:38 am

16 milliards d’euros de déficit prévu, n’est-ce pas beaucoup moins pire (sic) que 40 précédemment ?
heureusement que nos (très) chers sénateurs ont voté, hier ou avant-hier, une augmentation de la TVA
sur les bouteilles d’eaux de source pour inciter le clampin moyen à boire celle du robinet !

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Junior 29 novembre 2024 - 9:48 am

je suis résident à l’étranger et j’ai pu voir des cartes Vital a des « habitants »‘ qui n’ont jamais mis les pieds en France …ils ont une adresse en France et entre autres, la Carte Vital…:
LA FRANCE… LA FLEUR AU VENT…!

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Jean-Aymar de Sékonla 29 novembre 2024 - 10:20 am

On ne leur a pas appris à faire une règle de trois?
Le budget devrait être en équilibre par définition. C’est le type et le montant des prestations qui devraient être les variables d’ajustement. Trouvez vous normal qu’un « changement de sexe » ou un avortement soient remboursés à 100% alors que des français ne peuvent même pas se faire soigner les dents???
Quant a la retraite, la variable d’justement devrait être le nombre d’enfants élevés, ce qui représente la vrai « cotisation retraite ». Il faut baisser la retraite de ceux qui n’ont pas élevé d’enfant. Coefficient 0 pour ceux qui en ont élevé 2 et plus, coefficient 1 pour ceux qui en ont élevé 1 et coefficient 2 pour ceux qui n’en n’ont élevé aucun. Quand on sait ce que coûte d’élever des enfants, les économies réalisées par ces derniers devraient leur permettre de compenser.

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Nath10 29 novembre 2024 - 10:26 am

Il faut augmenter le taux de cotisation retraite des fonctionnaires afin que le privé ne soit pas obliger d’éponger le déficit de la retraite des fonctionnaires.

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Nemouk 29 novembre 2024 - 10:52 am

Je viens de changer de lunettes, la Sécu prend généreusement en charge 0.03 € pour la monture et autant pour les verres.
Si je compare avec le montant de mes cotisations, je sens que je vais grave déprimer. C’est pris en charge ?

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Régis 29 novembre 2024 - 11:49 am

ce qu’il oublie ce sénateur, c’est qu’en plus les fonctionnaires leur retraite est calculée sur les six derniers mois (sans compter les retraites chapeau) de salaire ; alors que dans le privé ce sont les 20 ou 25 « meilleures années ». Donc au final, c’est beaucoup plus couteux. Et on ne parle même pas des régimes de retraites des élus, car c’est encore bien pire !!!

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