Alors que le ministre de l’Économie française, Bruno Le Maire, fêtait avec joie la mise en place d’un taux minimal de 15% de l’impôt sur les sociétés au niveau international, Victor Orban, Premier ministre hongrois, est venu gâcher la fête. La très libérale Irlande et la très conservatrice Pologne avaient, elles, fini par céder devant les injonctions répétées de Bruxelles et de la diplomatie française. Cependant, la foudre magyare s’est abattue vendredi 17 juin lors de la réunion des ministres des Finances de l’UE. Les dirigeants hongrois cherchaient-ils, en fins analystes politiques, à ne pas faire de cadeau à Macron avant les élections législatives ou, plus cyniquement, à torpiller la fin de la présidence française de l’UE ? Quoi qu’il en soit, le président français, si critique envers les réformes « illibérales » de Viktor Orban, vient de se prendre un retour de bâton des plus cinglants.
Le ministre des Finances hongrois a justifié son opposition par le contexte macroéconomique défavorable. Difficile de ne pas voir, derrière ce veto, une façon d’imposer un rapport de force dont la finalité serait d’obtenir les fonds européens du plan de relance. Au-delà du geste très politique, on peut se réjouir qu’un pays résiste encore et toujours à la mise en place d’un dispositif fiscal qui priverait les Etats de leur liberté à fixer librement leur taux d’impôt sur les sociétés (IS). De nombreux Etats se retrouveraint même contraints d’augmenter fortement leurs taux, à l’instar de la Hongrie où l’IS s’élève à 9%. Relever l’IS de 6 points rendrait assurément la Hongrie beaucoup moins attractive aux yeux des entreprises étrangères, et pourrait se traduire par une perte de recettes fiscales.
Mais combien de temps le premier ministre hongrois résistera-t-il aux dogmes de la non-concurrence fiscale défendus par la France et le reste de l’UE ?
2 commentaires
Pourvu que la Hongrie reste la Hongrie. Sinon il en sera fini de notre nation.
Orban est le poil à gratter de l’UE et d’un niveau bien supérieur au petit Macron. Très futé, il cède seulement après avoir obtenu des avantages et montrer qu’il n’est pas un simple pion.