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La Hongrie fait le choix du nucléaire… financé par la Russie

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Contrairement à d’autres pays de l’Union européenne qui refusent idéologiquement le nucléaire, la Hongrie de Viktor Orban a décidé de se doter de deux nouveaux réacteurs dans l’unique centrale du pays. Un choix d’avenir qui aurait pu profiter à EDF. Malheureusement, en pleine guerre d’Ukraine, c’est Rosatom, géant nucléaire russe, qui sera partie prenante du projet. L’Autorité de régulation nationale hongroise a donné son feu vert pour cette construction ; l’accord avec Rosatom avait été signé en janvier 2014. Qui plus est, la Hongrie ne fait pas seulement appel à une entreprise russe dans un domaine stratégique, mais bénéficie d’un prêt de 10 milliards d’euros de la part de la Russie !

Le Kremlin achète ainsi un Etat au cœur de l’Union européenne tandis que cette dernière impose des sanctions à l’Etat russe. Alors que la Russie menace l’intégrité de l’Europe et de l’Occident, la Hongrie a fait son choix en voulant collaborer avec l’impérialisme néo-soviétique de Poutine, alors qu’elle est membre de l’OTAN. Viktor Orban a même négocié avec Vladimir Poutine afin de bénéficier de plus de gaz que prévu.

Certains diront que c’est le retour de bâton de la politique belliqueuse de Bruxelles vis-à-vis de la Hongrie et de la politique menée par le Fidesz actuellement au pouvoir. Mais cela ne tient pas quand on sait que la Pologne (qui a également un projet de construction de réacteurs nucléaires) est elle aussi sanctionnée durement par l’Union européenne. Pour autant, la Pologne ne tourne pas le dos à l’Occident et sait le rôle majeur qu’elle doit jouer. Elle s’est montrée particulièrement digne en affrontant diplomatiquement la Russie et en se positionnant comme le premier soutien de l’Ukraine en Europe. Les dirigeants polonais se souviennent du mal que peut faire la Russie aux peuples d’Europe centrale. Orban aurait-il oublié l’insurrection de Budapest en 1956 et les conséquences terribles de la répression soviétique ? Ne se souvient-il pas de son discours d’opposant au régime communiste en juin 1989 ? Celui-là même qui propulsa sa carrière politique.

En plus de tourner le dos à ce qu’il a été, Viktor Orban plonge son pays dans l’isolement non seulement au sein de l’Union européenne mais aussi dans le groupe de Višegrad. Les relations polono-hongroises vont en pâtir sérieusement.

Ainsi, l’Union européenne et l’OTAN doivent mettre en œuvre tout ce qui est possible pour faire revenir la Hongrie dans le camp des démocraties libérales occidentales. L’UE doit également mettre de côté son idéologie progressiste et anti-nucléaire si elle souhaite de nouveau paraitre crédible. Si malgré cela rien ne change, la Hongrie devra assumer pleinement son choix.

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4 commentaires

Henri Biezin 1 septembre 2022 - 7:47

La Hongrie a collaboré avec Hitler et collabore avec Poutine-Staline (euh non).
Pour mémoire, la Hongrie a promulgué des lois anti-juives dès les années 1920, donc bien avant les nazis…

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Pelfrène 1 septembre 2022 - 9:21

Il serait temps que la Commission mette cet individu sans scrupules en demeure de choisir une fois pour toutes son camp et ne se goberge plus avec le « pognon » des autres et en plus s’endettant donc devenant ipso facto l’obligé du salaud soviétique qui en profitera pour le tenir par où vous savez et l’intrumentaliser pour saccager encore plus l’ UE.

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Dr Guy-André Pelouze 1 septembre 2022 - 10:36

Excellent article. Une question se pose: VO est il déjà tenu depuis longtemps par Poutine? Si oui par quels moyens? La dette? Les services secrets, il ne faut jamais oublier W Brandt et son secrétaire particulier…
La Hongrie a un énorme potentiel et manifestement choisir la Russie pour le nucléaire ce n’est pas l’intérêt du pays et de son peuple. Et de surcroît en pleine invasion de l’Ukraine.
L’UE doit réagir vite c’est à dire qu’elle aurait du prévenir hier. Car l’exécutif de l’UE devait être au courant depuis longtemps.
Il semble y avoir un tragique amateurisme dans l’UE au niveau du renseignement et surtout un aveuglement idéologique. Borrell s’intéresse au politiquement correct mais pas au politiquement efficace. Or maintenant c’est une guerre c’est à dire que l’histoire devient Churchillienne.
On a atteint les limites du concept d’UE. Une construction non fédérale qui n’a pas de force régalienne. Un type d’organisation politique qui n’a pas pour objet de protéger les citoyens européens.
La Hongrie est membre de l’OTAN, il faut donc que Stoltenberg rappelle à Orban les conditions de son entrée dans le pacte de défense en 99…

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Bernard GUILHON 1 septembre 2022 - 1:41

 » (La Pologne) s’est montrée particulièrement digne en affrontant diplomatiquement la Russie et en se positionnant comme le premier soutien de l’Ukraine en Europe. » Je ne sais pas où est la dignité là-dedans. Certes l’Ukraine a été agressée par la Russie, mais cela demeure une lutte de territoires et d’influence, dans la bonne tradition mafieuse. Et donc très loin de la dignité, dans un camp comme dans l’autre.

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