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La France est-elle condamnée à l’étatisme ?

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Il est très probable qu’en avril 2012, à l’occasion de l’élection présidentielle, les Français auront le choix entre deux étatismes : l’un de droite et l’autre de gauche. Après le deuxième tour des primaires, François Hollande vient d’être désigné le candidat de la gauche socialiste et il sera opposé, selon toute vraisemblance, au président Nicolas Sarkozy.

François Hollande, qui vient de gagner la primaire haut la main face à Martine Aubry, la fille de Jacques Delors, ancienne ministre du Travail, connue sous le surnom de « la Dame des 35 heures », est un personnage atypique. En1981, lors de l’élection de François Mitterrand, il était conseiller économique aux nationalisations. Depuis, il n’a occupé aucun poste de ministre et n’a aucune expérience internationale. Enarque, comme la plupart des politiciens français, il s’est contenté du siège de député, de celui du président d’un département, la Corrèze et de responsabilités au sein Parti socialiste qu’il a même dirigé entre1997 et 2008. Il serait néanmoins illusoire de croire qu’en cas d’élection, il sera le Tony Blair français. Son programme tourne autour de vieux remèdes marxisants et de nouvelles propositions dont les acteurs principaux restent l’Etat et l’argent public. Pour résoudre le problème du chômage, il souhaite embaucher 60 000 personnes dans l’Education nationale, administration pléthorique qui coûte déjà, tous les ans, plus de 60 mds d’euros (7 % du PIB). Il propose aussi des « contrats de génération » dans les entreprises, c’est-à-dire des emplois aidés concernant les jeunes de moins de 25 ans et les personnes à l’âge de la retraite. Grâce à des niches fiscales et sociales, l’entreprise sera encouragée à garder et le jeune et le vieux… M. Hollande l’a dit aussi clairement : il n’aime pas les riches. Ceux qui gagnent plus de 4 000 euros net par mois devraient être taxés davantage. De plus, afin de remporter les élections de l’année prochaine, le candidat socialiste aura besoin de l’appui de ses anciens adversaires au sein du Parti socialiste : Martine Aubry, Ségolène Royale ou bien Arnaud Montebourg, tous avec des programmes encore plus étatistes que le sien. En préconisant la fermeture des frontières et la nationalisation des banques et des entreprises, M. Montebourg est même le chevalier de la « démondialisation »…

Le plus inquiétant c’est que face à la gauche incarnée par M. Hollande, le candidat de la droite n’est pas très différent. Pour M. Sarkozy, l’Etat reste le meilleur médicament contre la crise. Pour cela, il a instauré une nouvelle taxe sur les hauts revenus (Faire payer les riches est une constante de gauche et de droite !) et une autre sur les boissons gazeuses (sodas), il a augmenté la taxe sur les plus-values immobilières et s’est battu pour l’adoption de la taxation des transactions financières. Sous M. Sarkozy, le taux des prélèvements obligatoires sera plus près de 44 % fin 2011 alors qu’il était de 42.8 % en 2008 (le taux moyen dans les pays membres de l’OCDE est de 36.5 %). Au total, les impôts augmenteront de 7.6 % en 2012 (de 13.3 % uniquement pour l’impôt sur le revenu). Le comble c’est que ces augmentations seront insuffisantes pour assurer les dépenses (366 Mds d’euros) de l’Etat français en 2012 qui affiche un déficit de 82 Mds d’euros et une dette d’environ 1 700 Mds d’euros (85 % du PIB). Les rentrées fiscales de l’impôt sur le revenu couvrent pratiquement que les intérêts (43 Mds d’euros) de la dette publique. Malgré cette situation désastreuse, la politique de M. Sarkozy continue à engraisser l’Etat : la masse salariale de la fonction publique d’Etat progresse de 1 % par an. La France a pratiquement deux fois plus de fonctionnaires (90 pour 1 000 habitants) qu’en Allemagne ou aux Pays-Bas où il y a 50 fonctionnaires pour 1 000 habitants. Et aucune vraie réforme ne se profile alors que d’autres pays européens – Grande-Bretagne, Irlande, Espagne, Portugal… – viennent d’annoncer des coupes drastiques dans les dépenses publiques.

Avec les élections qui approchent, l’avenir s’annonce très sombre pour les Français. Ils auront le choix entre un étatisme de droite et un étatisme de gauche.

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