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Assises du travail : l’entreprise n’est pas une démocratie

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Les Assises du travail ont finalement débouché sur quelque chose : deux personnalités en charge du projet, Jean-Dominique Senard, président de Renault Group, et Sophie Thiéry, présidente de la commission Travail et Emploi du CESE, ont publié un rapport cette semaine qui comporte 17 propositions. L’objectif est de « reconsidérer le travail » et « restaurer la confiance » (encore faudrait-il savoir ce que cela signifie) à travers des sujets aussi variés que le changement climatique, la quête de sens au travail, le travail hybride, l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, ou la santé au travail. Décidément, on s’amuse bien au ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion. Pour rappel, ce projet nébuleux est le résultat des cogitations du Conseil national de la refondation (CNR) lancé en septembre dernier, un piètre organe censé masquer le manque de démocratie en France, et qui équivaut à des États généraux visant à établir des diagnostics sur différents thèmes (travail, logement, santé, etc.) .

Pendant que la grande majorité des Français travaille dur et espèrent en vain bénéficier des fruits de son travail (que l’État confisque allègrement), nos ministres n’ont donc rien trouvé de mieux à faire que de lancer un projet aussi coûteux qu’inutile en pensant sincèrement qu’il aurait une incidence positive sur l’organisation de la vie économique. Parmi les propositions, on trouve notamment : « Renouveler la démocratie au travail en généralisant le dialogue professionnel sur la qualité et l’organisation du travail » ; « Créer un dispositif simple et lisible permettant de conserver des jours de congé non pris et de les utiliser tout au long de sa carrière » ; ou encore « Favoriser le recours aux droits sociaux acquis ». Mais une entreprise n’est pas une démocratie, et s’il y a lieu de discuter de l’organisation du travail et des congés, c’est précisément en son sein avec les intéressés, et non dans les ministères. Utilisation des droits sociaux, formation professionnelle, reconversion, médecine du travail… Il n’est fait aucune mention de ce qui mine réellement le travail en France, à savoir le poids des charges sociales et patronales. Or on ne peut espérer « concilier le développement économique avec l’épanouissement individuel et collectif » sans évoquer certaines questions telles que le salaire complet, la simplification des fiches de paie, ou la baisse des charges. Mais qui s’étonnera de l’absence totale de critique du modèle français dans un organe piloté par le gouvernement lui-même ?

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