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Un artiste n’est pas un fonctionnaire, ni un agent public, ni un assisté

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Lors de la 34e nuit des Molières, on a parlé un peu de théâtre et beaucoup de politique. Un concert de casseroles a d’abord salué l’arrivée des gens du spectacle au Théâtre de Paris. Ensuite, sur scène, le rideau s’est levé sur une représentation un peu spéciale nommée « contestation de la réforme des retraites ». Il y a eu des sketchs, écrits par le maître de cérémonie Alexis Michalik et son équipe, suivis d’une « performance » de deux comédiennes, qui avait été négociée entre la CGT spectacle et les organisateurs de la soirée.  Elles ont interpellé la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, présente dans la salle : « Les acteurs ne sont pas des chiens, disait déjà Gérard Philippe. Nous ne sommes pas des chiens ni des chiennes… Tout seul, dans sa bonne logique ultralibérale, il [Emmanuel Macron] a décidé du haut de sa tour d’ivoire, de reporter l’âge de départ de la retraite à 64 ans », et ce « contre un pays, sans même une majorité à l’Assemblée », ont-elles lancé. La ministre ne s’est pas laissé démonter. Elle a fermement rappelé que le ministère de la Culture défend l’exception culturelle française, que l’Etat dépense beaucoup pour subventionner et aider les artistes et que son ministère dispose de 4,2 milliards d’euros de crédits budgétaires en 2023, en hausse de 271 millions d’euros par rapport à 2022 (soit +7%).

Les médias ont salué le courage de la ministre mais ont peu réagi au fait qu’une fois de plus, un événement comme celui-là soit utilisé par des syndicalistes pour faire valoir leurs revendications. Les contribuables, qui contribuent, c’est le cas de le dire, déjà beaucoup pour des spectacles que la plupart d’entre eux ne verront jamais, apprécieraient-ils qu’en plus, les artistes soient fonctionnarisés ? Les intéressés parlent eux-mêmes volontiers du « métier de comédien ». C’est un métier en effet, normalement une vocation, du talent… pas toujours récompensés par la gloire certes, mais plutôt très, très aidés, pour ne pas dire assistés. Même et surtout quand l’intermittence en est le fil conducteur, même quand des « artistes » autoproclamés ne sont connus que du petit cercle de leurs familles et copains ou n’apparaissent que comme une silhouette qui traverse la rue dans un film. Devraient-ils avoir un statut à vie ?

Le statut des intermittents du spectacle est une anomalie qui coûte plus d’un milliard d’euros aux contribuables et garantit des allocations chômage à des  personnes qui peuvent ne travailler que 507 heures dans l’année, soit l’équivalent de quatorze semaines. Les subventions publiques accordées au monde du spectacle ont créé des disparités énormes avec le monde du privé. Oui, les artistes sont « traités comme des chiens » : des chiens aimés et bien nourris par l’Etat.

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7 commentaires

Laurent46 27 avril 2023 - 4:23

Et ce n’est pas fini, il n’y a plus une ville, plus une région voir département et agglomération qui ne veut que des fêtes et des festivals grande usine à intermittents du spectacle qui ne travaillent que 3 mois par année et qui veulent les mêmes revenus que ceux qui triment 365 j/an ! Fainéantises, taxes, dettes, contraintes l’ADN de la nouvelle Ripoublique qui n’a d’ambition que celle des vacances et du tourisme la nouvelle RICHESSE Ripoublicaine.
Mais comme on dit l’exemple vient du haut au regard des promenades du Président et de ses Ministres pour aucune autre raison que la dépense de l’argent public dont ils n’ont aucune responsabilité même s’ils engagent leur responsabilité par le 49.3 ils n’auront ni compte à rendre et moins encore de responsabilité. Une mafia d’escrocs à col blanc qui n’ont d’objectif que leur grosse rente Républicaine pour peu de travail et moins encore de responsabilité même s’ils mettent le pays en faillite. C’est cela la nouvelle génération de Politique.

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CLEMENT 27 avril 2023 - 9:06

Comme cela a été fort justement dénoncé par certains commentateurs avisés, la tirade de notre Ministre de la culture était clairement préparée. Intermittente du spectacle un jour, intermittente du spectacle toujours…

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Duhamel 27 avril 2023 - 1:30

A âge Jacqueline Maillan et Robert Lamoureux ont ils pris leur retraite ?

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JR 27 avril 2023 - 8:46

Bonjour, en fonctionnarisant et en arrosant les pseudos artistes, l’état Macronien s’attire leurs votes. A l’image des black-blocs, les pseudos artistes, sont les idiots utiles. Je suis curieux de connaitre l’histogramme des artistes déclarés comme tels depuis 1950 par exemple, jusqu’en 2020. A cela il faut toujours ajouter les 5,7 millions de fonctionnaires. Cela me rappelle le quetsche de Coluche. Cette affaire est un véritable scandale, encore un. Merci

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Olivier Midler 28 avril 2023 - 6:47

Si les intermittents du spectacle étaient payés par le contribuable, ce serait un moindre mal. On peut arguer qu’ils participent à la politique culturelle. Mais ce n’est pas le cas: ils sont rétribués, à travers l’assurance chômage par les salariés du secteur privé, et seulement par eux. Les fonctionnaires, les professions libérales, les retraités ne payant l’assurance chômage, ne contribuent pas. Or il est certain que c’est plutôt dans ces catégories socioprofessionnelles qu’on trouve le plus de spectateurs des spectacles vivant, objet de la fameuse intermittence (qui n’a rien à voir avec le chômage). Il serait normal que le Ministère des Affaires Culturelles rembourse à l’euro près le cout des intermittents du spectacle à l’assurance chômage.

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maxens 30 avril 2023 - 7:58

« Les contribuables, qui contribuent, c’est le cas de le dire, déjà beaucoup pour des spectacles que la plupart d’entre eux ne verront jamais », tellement vrai, un peu comme les transports publics que beaucoup de ruraux n’utiliseront peu ou jamais…Quand l’Etat va t il arrêter de subventionner ces gouffres pour se concentrer sur les secteurs régaliens???? Pour le reste, que les usages ou spectateurs paient le juste prix, ou que ce soit le mécénat

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Saturne 1 mai 2023 - 7:04

Tout a déjà été dit dans le film : « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ». C’était en 1972. Depuis, cela n’a fait que s’aggraver…

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