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Marine Le Pen : Matignon, ce sera sans Eric Zemmour

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L’étau se resserre pour la candidate du Rassemblement National. Alors que nombreux sont ceux qui se liguent contre elle et appellent à faire barrage contre son parti, Marine Le Pen prend position : si elle accède à l’Elysée, Matignon n’accueillera pas Eric Zemmour.

Pas d’assimilation ! clame cette fois la candidate. Marine Le Pen a tranché et le verdict est sans appel : Eric Zemmour ne siégera pas dans son gouvernement. « Ce n’est pas une possibilité, affirmait la candidate au micro de France Inter face à Nicolas Demorand mardi 12 avril. Il n’en a pas le souhait, je n’en ai pas le souhait non plus, j’ai exprimé tout au long de la campagne du premier tour les divergences que je pouvais avoir avec Éric Zemmour, même si j’ai toujours considéré qu’il faisait partie du camp de ceux qui croient en la France ». « Il fait partie de ceux qui croient qu’il faut que la France redevienne un pays souverain, ajoutait-elle. […] Il y a ceux qui croient en la France et il y a ceux qui n’y croient plus ». Leurs électeurs s’accordent donc sur l’idée qu’un choix devra être posé entre le mondialisme d’Emmanuel Macron et la politique nationaliste de Marine Le Pen.

Séduire les électeurs de Mélenchon

En 2017, Marine Le Pen avait scellé un accord avec Nicolas Dupont-Aignan en promettant au candidat de Debout la France d’en faire son premier ministre en cas de victoire face à Emmanuel Macron. Cinq ans plus tard, le Rassemblement National adopte une nouvelle stratégie pour tenter de gagner les voix des électeurs déçus de Jean-Luc Mélenchon, ainsi que celles des abstentionnistes d’un premier tour qui ne dit pas ce que pense, ni ce que préfère, la population qui s’est largement abstenue. La candidate n’a d’ailleurs à ce jour pas révélé le nom de son éventuel Premier ministre, pour ne pas réitérer les erreurs de 2017 et se priver d’un électorat encore indécis, notamment des suffrages de ces Gilets jaunes qui ont voté pour le candidat de La France Insoumise et qui boudent le président sortant. Plus que les soutiens malheureux de Valérie Pécresse, c’est donc un électorat de gauche que Marine Le Pen tente désormais de séduire, alertant notamment sur les questions liées au pouvoir d’achat.

La candidate du RN envisage même d’accueillir dans son gouvernement d’union nationale des personnalités issues de la « gauche souverainiste », en listant notamment les points sur lesquels son programme rejoint celui de Jean-Luc Mélenchon. Parmi eux, la défense du système de protection sociale abimé par le quinquennat Macron qui a délaissé les classes populaires, ainsi qu’une série de mesures économiques communes aux deux partis comme l’abaissement de l’âge de départ à la retraite ou le protectionnisme. Stratégie ? La candidate se veut porte-parole de la France des oubliés pour attirer les voix.

Ni Zemmour ni Marion

Dimanche soir, à l’annonce des résultats du premier scrutin, Eric Zemmour appelait quant à lui à voter pour son homologue du RN : « Il y a face à Marine Le Pen un homme qui a fait entrer deux millions d’immigrés, un homme qui n’a pas dit un mot d’identité, de sécurité, d’immigration durant sa campagne, qui fera donc pire s’il était réélu. Je ne me tromperai pas d’adversaire. C’est la raison pour laquelle j’appelle mes électeurs à voter Marine Le Pen ».

Si Marine Le Pen ferme la porte de son gouvernement à Eric Zemmour, elle n’envisage pas non plus de recevoir à Matignon sa nièce, qui a rejoint Reconquête ! début mars dernier. « Non, je ne prendrai pas Marion Maréchal dans mon gouvernement » a tranché la candidate RN lors d’une conférence de presse, mardi 12 avril, à Vernon dans l’Eure. Marion Maréchal affirmait quant à elle avoir « entendu parler au cours de cette élection d’un gouvernement d’union [que Marine Le Pen] souhaitait avec notamment des personnalités de gauche comme Arnaud Montebourg dont on connaît pourtant les positions très immigrationnistes. J’attends maintenant qu’elle puisse tendre la main vers Reconquête ! mais aussi les LR qui n’appelleront pas à voter Emmanuel Macron ». « Demain il y a la question des législatives et le fait d’avoir une majorité parlementaire. Cela ne fonctionne que par des coalitions car aucun parti ne gagne seul. La balle est dans le camp de Marine Le Pen » précisait-elle en début de semaine.

La victoire du Rassemblement National ne se fera pas sans sceller des coalitions et des alliances à droite : le seul ralliement aux quelques insoumis déçus et à la gauche populaire souverainiste ne suffira pas à garantir la défaite du président sortant. Une prise de position contre laquelle s’insurgent le bon sens et les soutiens d’Eric Zemmour. Damien Rieu, ex RN ayant rejoint Reconquête !, s’interrogeait en début de semaine : « Donc le ‘‘Gouvernement d’union nationale’’ de Marine Le Pen c’est OK avec Mélenchon et Montebourg mais c’est non avec Marion et Zemmour ? Pourquoi ? ».

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8 commentaires

Dallot 19 avril 2022 - 5:00

Ce n’est pas plus mal si EZemmour & Marion Maréchal ne soient pas associés dans l’hypothèse d’une victoire de MLePen
L union des droites rêvée est plutôt avec l’aile droite de LR & modérée du FN septique sur le programme socialiste de MlePen en cas de victoire RN le rejet sera sans doute violent & l’héritage de la situation économique très rude Reconquête pourra préparer le terrain et son avenir plus sereinement. Il existe un gap important entre l’électorat RN & Reconquête qu’il faut prendre en compte pour préserver ce qu’a ébauché ZEMMOUR et son équipe

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Jean Guicheteau 19 avril 2022 - 5:58

Sa position revancharde est suicidaire, car un accord de gouvernement serait nécessaire si elle est élue (et même si elle ne l’est pas) avec RECONQUETE et autres LR afin de créer une coalition pour les législatives avec un CANDIDAT UNIQUE dans chaque circonscription pour espérer avoir la majorité des sièges. Le système électoral majoritaire impose ce type de configuration sans lequel il est vain d’espérer gouverner. Mais elle ne le veut peut être pas tant pis pour les électeurs.

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poivre 19 avril 2022 - 6:31

MLP ferait bien mieux de se taire sur ce sujet. Rien ne l’oblige à dévoiler la composition de son futur gouvernement. Et taper sur ceux qui la soutiennent est d’une rare inélégance.

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Pierre Segura 19 avril 2022 - 6:48

Que Marine Le Pen ne veuille pas prendre Éric Zemmour ou sa nièce présente l’avantage de laisser les coudées franches pour la Reconquête et malheureusement montre un manque d’ouverture qui va lui être préjudiciable et on n’a pas le droit de prolonger Macron.

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Arlet 19 avril 2022 - 9:42

En appelant à voter M.Le Pen , Zemmour fait preuve d’intelligence et de son désir d’éviter un deuxième quinquennat ,
comme le souhaitent de nombreux français .
Le Pen – grisée par son score – s’entête stupidement , alors que si elle parvient à évincer Macron , elle aura besoin d’appuis solides .
C ‘est à la fois déconcertant et dommage .
L’intérêt de la France exclue les rancoeurs ….

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Bernard GUILHON 19 avril 2022 - 12:45

La candidate du RN envisage même d’accueillir dans son gouvernement d’union nationale des personnalités issues de la « gauche souverainiste ». Au secours, Sarkozy revient!

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Obeguyx 19 avril 2022 - 10:47

Bonne chronique. Enorme précision sur le dernier commentaire: Sarkosy n’a jamais été un souverainiste, à moins que vous l’appeliez au secours de la France. Ce serait consternant car il a été le grand précurseur et fossoyeur de notre indépendance.

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Dudufe 26 avril 2022 - 9:46

Je ne suis pas forcément d’accord avec toutes les idées de Madame Le Pen mais je trouve anormal que dans notre pays « démocratique » il soit fait un tel bashing contre un candidat. Même si il était prévu qu’elle ne gagnerai pas,c’est anormal. Comme si on faisait courir un marathon à un handicapé avec un sac de sable de 20kg sur le dos.
!

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