Georges Pompidou a été le deuxième Président de la Ve République après le Général De Gaulle dont il a été le Premier ministre de 1962 à 1968. 50 ans après sa mort, Christophe Tardieu et le maire de Cannes David Lisnard décident de rendre hommage à son action d’homme d’Etat dans ce livre.
Georges Pompidou n’est pas uniquement le successeur du général de Gaulle à la tête de l’Etat, mais son fils spirituel et politique. S’il continue l’action gaulliste qu’il a lui-même mené en tant que Premier ministre, sa vision, selon les auteurs, est éloignée des systèmes et des idéologies que Pompidou abhorre. Ce que souhaite relever ce livre, c’est la clairvoyance, l’avant-gardisme, la modernité de ce président. Pour les auteurs, Pompidou était un visionnaire. Réformateur, de par sa politique industrielle et sociale, il est clairement affiché en modèle.
Continuateur de la politique international de De Gaulle, il s’en éloigne légèrement en promouvant par exemple l’entrée du Royaume-Uni dans la CEE dans le but d’occidentaliser l’Europe politique. Contrairement à De Gaulle, il se montre plus méfiant vis-à-vis de l’URSS et déclare publiquement son anti-communisme. Selon les auteurs, la France pompidolienne entretient des relations avec l’URSS par « réalisme », Pompidou espérant que les peuples sous le joug communiste « s’éveillent » et fassent reculer le régime.
Si Georges Pompidou n’a pas été le chef d’Etat le plus libéral du XXème siècle, en particulier si on le compare à Margareth Thatcher, il n’en demeure pas moins que sa politique en tant que Président de la République est celle qui a laissé la plus grande place à la liberté économique en France ; une sorte d’ordo-libéralisme tel que défini par Wilhelm Röpke, cité dans l’ouvrage : « L’Etat doit lier liberté et ordre, permettre le libre développement de l’homme dans la communauté, permettre aux forces de la culture de se développer et assurer à l’organisation de l’Etat stabilité et durée. » (p. 157). On pourrait classer Pompidou à équidistance du planisme (gaulliste) et du libéralisme : « Pompidou est libéral par nécessité, adepte du plan par besoin. » (p. 164) S’il connait les bienfaits du libéralisme pour l’économie, il souhaite que les bénéfices de la liberté économique promeuvent une politique sociale, ce qui n’empêcha pas les gaullistes sociaux de présenter des candidats dissidents pour les législatives de 1973 (p. 199). La doctrine économique de Pompidou se résumerait en trois axes : « une croyance forte dans les mérites de l’économie libérale, un intérêt marqué pour la planification indicative et une critique parfois vive du ministère des Finances. » (p. 161) Celui qui « agit en chef de projet » selon David Lisnard, s’est opposé à la technocratie française, son « arrêtez d’emmerder les français » étant un des slogans.
Président des grands projets comme la création du TGV, ou bien dans l’aéronautique et le spatial, il est surtout le Président qui permis le déploiement de l’énergie nucléaire en France, via le plan Messmer du nom de son Premier ministre.
Aménagement du territoire, culture et éducation sont également au sommaire de ce livre qui résume l’action de Georges Pompidou. L’éducation est d’ailleurs un point où, dans sa pensée, Pompidou se montrait libéral. Dans le Nœud Gordien, livre souvent cité dans cet ouvrage de Lisnard et Tardieu, il se montre en faveur de la libéralisation et de l’autonomie des universités.
Est-ce que David Lisnard se rêverait en Pompidou ? C’est la question que doit se poser chaque lecteur de ces leçons. Nul doute que cela changerait de l’étatisme actuel des Républicains. Mais dans une France sclérosée par le socialisme, ce n’est pas un gaullisme à moitié libéral qu’il faudrait pour relever la France, mais bien une révolution libérale. Pour cela, Thatcher ou Milei seraient de meilleurs exemples. Pour autant, serait-ce possible en France ? Quoi qu’il en soit, chaque pas (même limité) vers la liberté est bon à prendre et doit être encouragé.
2 commentaires
Les français ne sont pas assez pauvres pour accepter un traitement économique comme ce que fait Milei. On est même très loin de la situation de l’Argentine.
Bonjour,
Dans ce bilan du Président Pompidou, il n’est pas fait mention d’une loi qu’il a fait adopter le 03 janvier 1973 au sujet de la création monétaire, loi qui est à l’origine du déficit budgétaire annuel depuis 1974 et de la dette actuelle de 3.000 milliards d’euros. Cette loi a interdit à la Banque de France d’avancer des crédits sans intérêt et et sans dette au Trésor public pour le financement des investissements et du fonctionnement de l’Etat. Dès lors, le Trésor ne pouvait plus qu’emprunter ces crédits sur les marchés financiers avec intérêt. Ce faisant, l’Etat a abandonné sa souveraineté monétaire, son droit régalien de battre monnaie et d’en régler la valeur. Le mécanisme des intérêts composé a peu à peu crée une dette de plus en plus importante, d’une croissance exponentielle. Pompidou était banquier chez Rothschild, avant d’entrer en politique. En faisant adopter cette loi, il était à la fois juge et parti du fait de son parcours, l’Etat devenait entièrement dépendant de la finance internationale.
La solution vers le retour à une finance saine et efficace existe : il s’agit de la doctrine économique du crédit social (encore appelée démocratie économique) inventé en 1918 par Clifford Hugh Douglas, un ingénieur écossais. Cette doctrine s’articule autour de trois axes indissociables: 1°) les nouveaux crédits en rapport à une nouvelle production sont crées sans intérêts ni dette. 2°) L’application d’un escompte compensé sur tous les prix au détail de la consommation. 3°) le versement d’un dividende périodique à chaque citoyen, employé dans la production ou non. Elle nécessite le retour à une banque indépendante, la Banque de France ou la BCE, qui gère la création monétaire, le taux de l’escompte compensé. Elle ne requiert aucune nationalisation, les banques et les entreprises restent privées. Le mécanisme de l’escompte compensé supprime toute possibilité d’inflation et de déflation. Le dividende assure un revenu minimum de subsistance qui rend caduque toute aide sociale. Et enfin l’impôt n’est plus nécessaire pour fiancer les équipements publics.
A ce jour, aucun parti politique ne propose cette réforme du crédit social, qui est la base d’un retour vers une économique qui atteint ses objectifs : produire des biens et des services qui répondent aux besoins et mettre entre les mains des consommateurs les moyens financiers d’acquérir cette production.