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La corruption diffuse et endémique contre le progrès

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Il y a l’affaire Cahuzac bien sûr, cette comédie dramatique au sommet. Mais elle n’est en définitive que le symptôme d’un mal endémique. C’est le bouton de fièvre d’une société corrompue par le rôle croissant de l’Etat, par son excroissance.

Car il y a aussi les comptes Off Shore de Jean-Jacques Augier le propriétaire de la revue homosexuelle la plus connue et surtout trésorier de campagne de M. Hollande. Il y a le grand Rabin Bernheim, pontife en matière de morale au moins autant que Hollande et Cahuzac réunis, si c’est possible, et qui vient d’être pris les doigts dans la confiture pour avoir écrit un livre emprunté à un autre en même temps qu’il aurait usurpé le titre d’agrégé de philosophie. Et puis il y a tous les autres qu’on ne connaît pas ou pas encore. Et plus ils donnent de leçons de morale, plus il faut craindre qu’ils soient bientôt sur la liste.

Mais il y a aussi la société toute entière qui, à son petit niveau, profite de l’Etat tous les jours, c’est-à-dire profite des autres. Il y a les faux malades et ceux qui usurpent la carte Vital d’un autre. Il y a ceux qui utilisent indument la rupture conventionnelle pour prendre deux ans de vacances, et notamment de jeunes bourgeois qui s’en vont ainsi au tour du monde ou prétendent s’engager dans l’art à la charge des contribuables. Il y a ceux qui se font payer en partie au noir pour ne pas perdre tel ou tel avantage fiscal ou social, ceux qui occupent un logement HLM aux critères desquels ils ne répondent depuis longtemps. Il y a les entreprises chasseuses de primes plus que de clients, les agriculteurs qui se battent pour conserver une PAC moribonde, les associations dont le principal objet est la recherche de subventions publiques, les députés qui se servent dans leur enveloppe de frais sans en justifier …

Oui, bien sur j’exagère…un peu. Il y a aussi plein de gens sains et dévoués, honnêtes et travailleurs. D’ailleurs, la France n’est sans doute guère atteinte par la corruption classique qui consiste à devoir payer le douanier, le contrôleur fiscal, le fonctionnaire donneur de tampon ou autre bureaucrate. Mais elle est dévorée par un laxisme ambiant, gangrenée par les mille et un petits avantages accordés à tous ceux qui se donnent la peine de se couler dans l’une des catégories de bénéficiaires d’où aucun contrôle n’ose les déloger au risque d’attenter à leurs droits acquis d’allocataire. Même des gens sains, honnêtes et travailleurs trouvent désormais normal, sans se rendre compte que cette normalité est de l’ordre de la normalité hollandienne,- c’est-à-dire de l’anormalité-, de pouvoir vivre ainsi aux crochets de la collectivité. De plus en plus et pour la plupart, comme le disait Bastiat, « L’Etat, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde ». Mais précisément, c’est une fiction et ça ne peut pas durer autant que les impôts, car un jour, il faut payer et même les riches n’y suffiront plus, d’autant que tout est fait pour qu’il n’y ait plus de riches.

Cet état de fait, cette déliquescence morale sont le fruit d’une société devenue un maquis de normes idiotes, de règles impuissantes et de privilèges catégoriels au milieu desquels chacun peut cacher ses petits arrangements. Certes, l’Etat veut précisément réduire le nombre de normes, supprimer des comités trucmuche, réduire les déclarations exigées par les administrations. Ca va dans le bon sens si c’est suivi d’effet. Mais il faut craindre le pire en entendant la ministre en charge de la fonction publique qui considère qu’il faut d’abord « restaurer la confiance entre l’Etat et les agents [traduction : les fonctionnaires] » !

La corruption latente qui sourd en France est due en fait à un excès d’Etat, à l’ingérence publique dans les rapports sociaux qui vient entraver les comportements individuels et les dévier. Et chaque acte de corruption, grand ou petit, contamine la société toute entière, chacun entrainant l’autre et semblant le justifier : s’il le fait, pourquoi pas moi. Et cette corruption, des petits et des grands, mine la société toute entière en détruisant les ressorts de l’initiative et de la création autant que les réflexes moraux des individus et en obviant les comportements économiques favorables au progrès.

Cette façon pour tous de vivre au détriment des autres est encouragée par l’Etat qui distribue chaque jour plus de prébendes en même temps qu’il multiplie les interdits, chacun cherchant à se jouer de ceux-ci pour mieux profiter de celles-là. Pour y remédier, c’est exactement l’inverse qu’il faut faire, rendre chacun responsable de son comportement, réduire tout à la fois la taille de l’Etat et des administrations sociales et abaisser le niveau des prélèvements obligatoires. Si la France n’était plus un enfer fiscal, il y aurait moins de transfert vers les paradis fiscaux, moins de fausses déclarations, moins d’argent pour distribuer indument du pain et des jeux et moins de combines pour en profiter. Peut-on rêver ?

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2 commentaires

Anonyme 11 avril 2013 - 7:16

Délinquance!
Entièrement d’accord avec votre analyse! Et ce n’est pas parce qu’il y a de la délinquance de haut niveau en col blanc qu’il ne faut pas combattre les petites fraudes que vous dénoncez, et que les Français trouvent ‘normales’. Puisqu’on fraude au sommet, on peut frauder à la base. Oui, mais il s’agit de l’argent des contribuables, de nous tous. Mises bout-à-bout, toutes ces petites fraudes finissent par chiffrer. Allez Mr Cahuzac, un bon geste! Balancez-les tous qu’on rigole un bon coup!

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Anonyme 11 avril 2013 - 7:40

Petite fable étatique
1304 02 syndrome du petit chien

ma voisine hier matin trouva en arrivant devant ma porte,

un petit chien blessé qu’une voiture avait molesté.

N’écoutant que son bon coeur, et touchée par cette souffrance,

elle ramassa le petit animal et le porta chez elle.

Geignant tout doucement, il faisait grand pitié.

Elle le soigna, le pansa, puis le nourrit

tant et si bien que quelques jours plus tard

celui-ci la suivait partout, queue frétillante et poil luisant.

Quelques semaines plus tard une de ses amies,

se trouva dans la même situation : un chiot blessé, abandonné,

qui ne demandait rien à personne sauf un peu de réconfort.

Celui-ci lui fut derechef accordé. Elle le soigna, le pansa, le nourrit.

Les deux amis se retrouvèrent au parc accompagnées de leurs nouveaux protégés :

elles échangèrent, se lamentèrent, se congratulèrent et décidèrent de créer,

l’association des chiens semi- écrasés dont elles se déclarèrent illico, présidente et trésorière.

Un peu de communication, un peu de bouche à oreille, beaucoup de bonne volonté

et l’association fut lancée ! Deux ans plus tard une cinquantaine d’adhérents

avaient rejoint ce cercle bienveillant et l’on institua un règlement intérieur, des statuts,

et une cotisation. On créa une newsletter, puis organisa quelques manifestations,

mais bientôt la trésorière signala l’insuffisance des fonds pour sauver les pauvres chiots.

on avait d’ailleurs pris l’habitude d’aller les chercher de plus en plus loin

par des campagnes de recrutement car certains jours malheureusement,

les voitures ne fournissaient pas leur lot d’innocentes victimes.

ce qui bien entendu augmentait les frais.

Quelqu’un lors d’une assemblée suggéra que l’on demande

à la commune, une subvention. Bien introduit dans les instances,

il se faisait fort de faire entendre la voix de la désormais bien connue

association des chiots écrasés. Ce fut dit, fait et obtenu.

puis on passa à l’étape suivante : la campagne de dons.

Pour la rendre plus efficace ou demanda et l’on obtint le sésame

de la déductibilité fiscale. Donnez âmes sensibles,

une partie du fardeau sera prise en charge par Bercy.

Il paraît qu’à ce jour, le représentant national de ce lieu béni des chiots

milite en faveur d’un sous-secrétariat d’État aux chiots écrasés

partie intégrante du ministère de l’agriculture dont le financement

de l’association deviendrait désormais une ligne budgétaire.

Voici tout doucement, dans un univers pavé de bonnes intentions,

comment l’État s’empâte au même titre qu’un boeuf charolais

et comment le contribuable finit par voir

enfler sa feuille d’impôts, toute bruissante et aguichante.

Ah bon politicien, salut ! (NB : L’école du vélo de La Rochelle en est rendue au stade 3)

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