Joe Biden, bien qu’il soit dangereusement bas dans les sondages, a toutes les raisons d’être optimiste. L’adversaire indispensable à sa réélection est bien parti pour remporter l’investiture du Parti républicain.
Ce paradoxe inquiète néanmoins les activistes démocrates : le fait que sans Donald Trump face à lui, Joe Biden ne semble pas pour l’instant en mesure de mobiliser son électorat de base, n’est pas de bon augure. Le président sortant, en revanche, pense disposer d’un puissant thème mobilisateur s’il se retrouve à nouveau défié par son adversaire de 2020. L’octogénaire se voit triompher le 5 novembre, en convainquant les électeurs qu’il est seul capable de sauver la démocratie américaine d’un « dictateur » nommé Donald Trump.
La presse démocrate (pardonnez le pléonasme) est ravie d’abonder dans ce sens. Elle fait tout pour accréditer l’idée que le promoteur immobilier narcissique qui a détourné le Parti républicain de sa tradition reaganienne, serait en mode « déglingo » durant un second et dernier mandat. Comprenez par là , que Donald Trump serait encore plus égocentrique, méprisant des lois, des juges, des femmes, des immigrés, des Européens et pour tout dire, de la planète entière…
Au cours des prochains mois, le New York Times, fidèlement repris par la presse française comme évangile, va multiplier les articles expliquant que Donald Trump va suspendre les libertés, rendre impossible l’avortement, signer une alliance avec Moscou, et écraser les minorités.
Pour sauver Joe Biden, Donald Trump doit donc impérativement être défini comme un repris de justice en puissance, sans programme autre qu’éviter la prison, glorifier sa place dans l’histoire et punir ceux qui depuis 2021 le persécutent devant les tribunaux, au civil comme au pénal.
« L’ancien président est tellement toxique, tellement polarisant, que sa présence sur le bulletin en novembre, du point de vue des conseillers de M. Biden, serait l’incitation la plus forte possible pour attirer les Démocrates déçus, les modérés et les indépendants, dans le camp du président qui est en difficulté dans les sondages » résume parfaitement Peter Baker, correspondant à Washington du très démocratiquement correct New York Times.
Joe Biden distancé dans des États clés
Les sondages qui se succèdent sont pourtant alarmants. Joe Biden continue notamment de perdre son soutien auprès des jeunes et des noirs. Les uns probablement parce qu’ils sont sensibles à la campagne anti-israélienne dans les collèges et universités ; ils ont peut-être aussi du mal à s’identifier à un homme qui paraît de plus en plus son âge, s’exprime les yeux quasi-fermés, articule difficilement et doit se faire accompagner sur les podiums pour ne pas tomber. Les autres sont pour leur part moins séduits qu’auparavant parce qu’ils se sentent victimes de l’inflation, de la montée de la criminalité et de l’immigration clandestine. Dans des États indispensables à une reconduction de Joe Biden à la Maison-Blanche, comme la Géorgie, l’Arizona, la Caroline du nord et le Michigan, Donald Trump est désormais en tête.
À neuf mois de l’ouverture des votes par correspondance, rien n’est joué, bien entendu. Donald Trump n’a pas encore totalement vaincu Nikki Haley dans les primaires. Des condamnations au pénal sont possibles au cours des prochains mois, en raison des multiples procédures dont il fait l’objet. L’impact électoral de ces éventuels verdicts est toutefois incertain.
Pour le moment, on note que la multiplication des poursuites par de zélés procureurs démocrates, a au contraire favorisé le candidat qui se présente en victime d’une machination de la gauche pour l’empêcher de se présenter. On s’interroge aussi sur la position que la Cour suprême pourra prendre à propos de la constitutionnalité des interdictions de candidature déjà prononcées dans le Colorado et le Maine.
Peut-on vraiment arguer qu’il faut, « pour sauver la démocratie », laisser des juges interdire au peuple américain de voter pour un candidat qui a déjà été jugé au Congrès à deux reprises (en « impeachment ») et acquitté ?
L’énorme problème des activistes démocrates est qu’ils ne comprennent pas que les délits dont ils accusent Donald Trump sont largement connus depuis des mois. Ces procédures n’ont jamais révélé grand-chose de bien nouveau. Or pour le moment, l’Américain moyen semble prêt à passer l’éponge. On peut le déplorer. Mais il en est ainsi à ce jour.
Le précédent du « coup d’État » du 6 janvier
Reste l’argument suprême de Joe Biden: Donald Trump, selon lui, a bel et bien tenté un coup d’État le 6 janvier 2021. À ce titre, il serait encore plus enclin à suspendre la démocratie en cas de victoire le 5 novembre 2024.
La réécriture de l’histoire du 6 janvier 2021 est un modèle d’exagération partisane. Des manifestants disparates et désorganisés, dont une poignée étaient armés, sont entrés ce jour-là dans le Capitole pour tenter d’empêcher la validation des résultats de l’élection présidentielle.
Ils ont heureusement échoué, en dépit de l’incompétence totale de la police du Capitole. Il est vrai que Donald Trump, par ses discours enflammés dans les heures qui ont précédé cette effraction, a aggravé les choses. De là à faire croire que des « groupes paramilitaires », formés par d’obscurs conseillers de Donald Trump, ont « donné l’assaut au Capitole », il y a un grand pas.
Pour dramatiser a posteriori ce triste épisode, les amis de Joe Biden ont besoin d’augmenter le bilan des troubles, et d’oublier de dire que c’est Mike Pence, vice-président de Donald Trump, qui a bloqué l’invalidation de l’élection voulue par les protestataires. « Cinq personnes sont mortes » peut-on lire dans la presse obéissante. En réalité, une seule personne est morte par balle tirée par la police (c’est évidemment déjà trop), une autre est morte d’overdose, les trois dernières sont mortes de causes naturelles. Et encore, pour arriver à ce bilan, il faut prolonger de 36 heures la durée de l’événement.
Trois ans plus tard, 1230 personnes ont été inculpées. Parmi elles, 730 ont plaidé « coupable », 750 ont été condamnées. C’est tant mieux. Près des deux tiers l’ont été à des peines de prison, généralement courtes. Beaucoup ont déjà été libérées. Seul Enrique Tarrio, président des « Proud Boys », a écopé de 22 ans de détention pour « conspiration séditieuse ». Est-ce vraiment le bilan d’un putsch paramilitaire raté ?
Donald Trump a-t-il l’étoffe d’un dictateur ? On peut en douter, pour deux raisons. La première est qu’il n’a guère de convictions politiques. C’est un intuitif, un impulsif, qui travaille peu. Sa Maison-Blanche pendant quatre ans a vécu dans une grande désorganisation et dans un climat d’improvisation constante. Qui de compétent voudra travailler dans son administration s’il est réélu ?
Deuxième raison: les pouvoirs propres du président des États-Unis sont extraordinairement limités, par la Constitution et en raison de l’interprétation qui en a été faite au fil des ans. Le chef de l’État américain ne peut même pas imposer au Congrès l’ordre du jour des débats législatifs. Il n’a de pouvoir que sur les polices fédérales, et encore sous le contrôle du Congrès. Les armées américaines ne sont pas politiquement mobilisables comme dans une république bananière. À moins de suspendre la constitution, il ne peut décréter l’usage d’aucun crédit sans un vote du Congrès. Il n’a aucun pouvoir sur la presse. Il ne peut même pas exiger de temps d’antenne aux chaînes de télévisions. Il n’intervient pas non plus dans l’organisation de l’éducation et des universités. Enfin, comme l’a démontré le Watergate, l’indépendance des juges l’empêche d’user de la justice comme d’une arme politique. Bref, il dispose de très peu de leviers par rapport à chef d’exécutif comme Emmanuel Macron par exemple.
Les Européens qui s’inquiètent d’un éventuel retour de Donald Trump, encore plus isolationniste et protectionniste, ont raison. Craindre qu’il tombe dans les pièges de Poutine ? Cela se comprend. De là à le voir « suspendre la démocratie américaine », soyons sérieux.
9 commentaires
L’élection de 2020 a été truquée et volée par Robinette Bidon, poussé par les démocrates et les hauts fonctionnaires d’Etat qui eux, ont installé une véritable tyrannie aux États Unis !
Les 4 ans de Trump au Pouvoir sont caractérisés par les faits suivants : plein-emploi, croissance économique record (avant un arrêt par l’apparition d’un virus artificiel fabriqué par les humains et dénommé « Covid 19. Curieux, non ?), pas de nouvelle guerre, stabilité internationale garantie par la stature de Trump, limitation de l’invasion des Usa par les clandestins venus du Sud, etc .
Les 4 ans de Robinette Bidon sont caractérisés par : inflation à deux chiffres, récession économique, chômage, nouvelle guerre en Ukraine (encouragée et soutenue par les démocrates et les hauts fonctionnaires d’état), arrivée massive de migrants par la frontière sud, insécurité croissante dans toutes les villes us (en particulier celles gérées par les démocrates), harcèlement constant de tous les supporters de Trump, etc
Allez voter !
Biden a plein de défauts mais il n’a pas volé les élections et l’économie se porte plutôt bien..Et l’Ukraine a été envahi par la Russie…
Regardez les faits et les témoignages dans la presse étrangère ; cela évitera que vous ne repreniez que les propos de l’Agence France Propagande :
1- l’élection us de 2020 a fait l’objet de recours dans les « swing states » ; différentes cours de justice ont acté des annulations de vote (renseignez vous) …. sans aller jusqu’à invalider les élections de l’état car cela remettrait en cause toute la démocratie américaine.
2- certes, la Russie a attaqué l’Ukraine. Mais, depuis 2014, l’Ukraine bombarde ses populations de l’Est, notamment du Donbass (renseignez vous). Il est vrai que l’Ukraine est un des pays les plus corrompus au monde (affaire Burisma -Biden : informez vous). L’UE (Merkel, Mollande) censée garantir une évolution paisible des relations entre les deux pays n’a signé les accords de Minsk que pour « gagner du temps » et pouvoir assister l’Ukraine (regardez les déclarations faites en 2023 par Merkel et Hollande). L’Ukraine ne résiste face à la Russie que grâce à l’aide massive de l’Otan et des États Unis de Biden qui feront la guerre à la Russie jusqu’au dernier ukrainien.
Comme toujours, ce sont les civils ukrainiens et russes qui paient le prix de cette guerre.
3- l’économie américaine sous Biden est loin des sommets (emploi, production, investissements) sur lesquels les décisions de Trump l’avaient emmené. L’endettement du pays a atteint de nouveaux records en raison des décisions de type socialiste (distribution de dollars sans création de richesse) de Biden. Non, tout ne va pas bien.
1. Tous les recours ont été invalidés car il n’y a aucune preuve formelle. Même l’équipe nommée par Trump a clairement déclaré qu’aucun élément ne prouve que les élections auraient été truquées. L’analyse du vote par catégories de personnes le prouve aussi. Trump fait fuir les modérés, les indépendants et les femmes. Impossible de gagner dans ces conditions et c’est ce qui risque de se passer en novembre aussi.
2. Non, on ait très bien d’abord que les chiffres des civils morts dans le Donbass a été largement augmenté et que les Russes ont bien bombardé leur propre population. Comme ils ont descendu l’avion civil de la Malaysian et comme Poutine a bien organisé avec le FSB des attentats contre son propre peuple. L’Ukraine se défend héroïquement contre la Russie et il faut l’aider pour qu’elle soit libre. Si elle avait fait partie de l’OTAN, on n’en serait pas là . On voit d’ailleurs que tous les pays autour se pressent pour adhérer.
3. On n’a jamais dit que l’économie se porte très bien sous Biden. Cela dit, elle ne s eporte pas mal non plus. Cet article résume très bien : https://www.wsj.com/articles/gdp-report-consumer-spending-economy-price-index-425deb40?mod=opinion_lead_pos2
Sur quels critères, quelles vérifications vous basez vous pour affirmer que l’élection de Biden a été truquée ? Vous lisez trop de BD…
Bonjour.
C’est la situation en France.
Macron est largement minoritaire ,le candidat RN majoritaire va permettre l’élection par défaut d’un autre minoritaire dans l’opinion .Il sera également « legal »mais non légitime et haira ces français qui ne l’aiment pas.
Macron a été élu… Ce n’est pas parce qu’on est bas dans les sondages qu’on est minoritaire…
Élu par défaut non ?
Ce n’est pas de sa faut si l’opposition est mauvaise