Invitée sur France Inter, Astrid Panosyan-Bouvet, la ministre du Travail a fait preuve d’une grande pusillanimité sur la question de la réforme des retraites.
Nul doute que la ministre du Travail, dotée d’une longue expérience dans le secteur privé, maîtrise techniquement ses dossiers. C’est du moins ce qu’elle veut nous faire accroire avec l’utilisation d’un certain jargon et de force acronymes. Nul doute non plus que son corps de doctrine est trop défaillant pour qu’elle puisse prendre la mesure du dossier des retraites. Issue du Parti socialiste dans sa tendance social-démocrate, Astrid Panosyan-Bouvet appartient à l’aile gauche du macronisme. Son entretien sur France Inter le 5 janvier l’a bien confirmé.
Interrogée assez longuement sur la question des retraites poussée par le PS (en fait de réforme, il s’agirait de revenir sur la réformette d’Emmanuel Macron), la ministre du Travail a immédiatement déclaré que toute réforme supposait :
- « d’abord un diagnostic partagé » (expression creuse utilisée à deux reprises, mais qui se comprend par le second point)
- et « des discussions à avoir avec les partenaires sociaux » ou une « part importante donnée » à ces derniers (mots répétés à trois reprises).
Autrement dit, pour réformer, il faut discuter avec des syndicats qui veulent entraver toute réforme pour réformer ! Rappelons qu’aucun syndicat national de salariés n’est favorable à la retraite par capitalisation et que seule la CFDT soutient le système de retraite par points.
Interrogée justement sur la retraite par points (pas sur la capitalisation, ne rêvons pas : nous étions sur le service public…), la ministre a vaguement répondu : « Pourquoi pas, une perspective, un système cible ». Elle a tout aussi évasivement ajouté que la Suède avait « mis 15 à 20 ans à mettre le système à points », mais sans mentionner le système par capitalisation et la méthode utilisée puisque les syndicats suédois avaient été écartés des discussions (l’IREF l’a souligné à plusieurs reprises) !
Astrid Panosyan-Bouvet a cru devoir clore la discussion ainsi : « Le sujet, c’est autour des carrières pénibles. C’est le vrai problème ». Sans verser dans le pessimisme, avec de telles femmes politiques, on n’est pas près de voir le début du commencement d’une réforme des retraites…
Par la suite, la ministre a relevé que le coût du travail était « très élevé pour l’employeur » et que « le salaire net dans la poche du salarié » était très faible et ce, en raison du « salaire différé qui (partait) en particulier dans les retraites ». Ce qui est stupéfiant, c’est qu’elle n’ait pas compris que c’était le « modèle social » français qui était ruineux et que la seule solution viable tenait à la capitalisation.
La pusillanimité n’est pas le seul point commun de la ministre du Travail avec Emmanuel Macron. « On a appris dans la presse que vous avez été maintenue au gouvernement grâce à Bruno Retailleau », s’étonne une journaliste. Astrid Panosyan-Bouver s’en défend : « Je pense pas que c’est que grâce à Bruno Retailleau que j’ai été maintenue au gouvernement, je pense que c’est à mon talent ». Humble en plus !
10 commentaires
La marcheuse A.Paosyan,déclare 6.1 million de revenu sur la période de 2017 à 2021,parle le “petit- nègre” ex:”je pense pas que c’est que grâce à ” Quel talent!! Reflet du macronisme.
Bon, eh bien, pour madame ASTRID etc. c’est reparti pour un siècle de “discussions” creuses et vaines. Il est vrai que son statut lui permettra de supporter le coût occasionné par la diminution du montant des retraites des vrais salariés…
Macron l’incapable immature ne choisit que des ministres à son image. D’ailleurs, la France n’a pas besoin de 39 ministres généralement bons à rien comme lui.
Sauf erreur , je crois que seuls les salariés de la Fonction Publique ont la possibilité de souscrire a un systéme de retraite par capitalisation . Les syndicats de la Fonction publique attestent de l’existence de cette possibilité mais évoquent dans la foulée l’impossibilité pour les agents d’y adhérer étant donné leurs faibles rémunérations / émoluments ……….Faut mieux en rire
Le régime par répartition coule car on ne fait pas assez d’enfants. Cela ils l’on compris. Mais la solution qui consiste a ne pas verser de retraite à ceux qui n’ont pas cotisé (élevé d’enfants), ça ils ne veulent pas le voir car ce serait l’amputation d’un système qui leur permet d’avoir le contrôle sur la masse financière des retraites, ce qui ne serait plus le cas dans la capitalisation: conflit d’intérêt!
La solution:
-2 enfants élevés = 1 retraite par répartition.
-1 enfant élevé = 1/2 retraite par répartition + 1/2 retraite par capitalisation.
– 0 enfants élevé = 0 retraite par répartition + 1 retraite par capitalisation.
Le glissement vers ce système se fait sans douleur avec l’incitation démographique en prime.
… mais il faut cesser d’attendre la solution de la part d’imbéciles en conflit d’intérêts!
Précisons que c’est l’argent économisé en n’élevant pas d’enfants qui sert à alimenter la capitalisation.
Pour son énièmes diagnostic elle peut consulter les membres syndicalistes du CESE payés par nos impôts et qui ne servent pas à grand-chose.
Que vaut il mieux, se payer sa propre retraite ou la faire payer par ses enfants ou petits enfants
Que je sache, les systèmes AGIRC ARRCO – qui sont des systèmes à points – sont loin d’être déficitaires, du reste à un niveau tel que l’Etat a tenté de faire main basse sur les excédents accumulés. Qui plus est systèmes gérés paritairement par le patronat et les organisations syndicales.
Je ne comprends donc pas les raisons de ces oppositions systématiques à un système de retraites par points d’une part, et à un système par capitalisation d’autre part puisqu’un tel système est aujourd’hui proposé aux fonctionnaires (PREFON).
Il est fort regrettable que Mme Astrid Panosyan ne puisse que briller par sa médiocrité. Il eut été préférable de l’entendre dominer le sujet avec de l’intelligence et du bon sens plutôt que d’entrer en rampant devant le spectre du désaccord syndical.
Plutôt que d’imposer comme cherche à le faire Macron et ses followers ( ils ne méritent pas d’autre qualificatif ) devraient dire que toute personne peut prendre sa retraite à sa convenance et que la durée de cotisation définira le montant de la retraite . De même pourquoi ne pas permettre à chacun d’opter pour une capitalisation partielle ou non . Il en serait ainsi à chacun selon ses choix et tout le monde ne pourrait que s’en féliciter.
La retraite par capitalisation : danger pour les retraités, ça n’arrangerait que les entrprises. Belle manne à récupérer. Ceux qui veulent prendre des parts dans des sociétés, sont libres de le faire, s’ils en ont les moyens. Je suis d’accord par contre sur la liberté de choisir l’âge auquel on souhaite prendre sa retraite, certains travailleurs épuisés par un métier pénible en ont besoin plus tôt que d’autres qui sont en pleine forme et veulent poursuivre leur activité plus longtemps. Cela pourrait permettre un équilibre financier appréciable.