La revue Le Nouveau Conservateur vient de publier son numéro 6, avec un dossier sur ce que le magazine appelle « La Riposte russe ». Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la propagande du Kremlin est bien reprise. Ainsi, Thierry Mariani, pro-Poutine convaincu qui expliquait le 23 février que « dire que Poutine poussera ses troupes jusqu’à Kiev est grotesque », excuse l’invasion par le fait qu’un « homme que l’on étouffe se débat toujours ». Reprenant le « I can’t breathe » de Georges Floyd, le membre du Rassemblement National, critique de la culture de l’excuse pour les délinquants, l’applique sans vergogne à la géopolitique pour justifier la guerre. Pour Jean-Frédéric Poisson, directeur de la publication, la Russie n’est pas la seule responsable, reprenant le fameux (et fumeux) engagement des Etats-Unis à ne pas étendre l’OTAN vers l’Est. Enfin, David-Xavier Weiss, premier adjoint LR de Levallois-Perret, parle de… provocation américaine !
Personne ne parle du Mémorandum de Budapest de 1994, où la Russie s’engageait dans un traité signé (et non une prétendue promesse orale) à ne pas user « de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de l’Ukraine ». Traité violé en 2014 ! Aucun texte ne mentionne le fait que les russophones d’Ukraine ne veulent pas de Poutine, que toute l’Ukraine a largement voté pour l’indépendance du pays en 1991, etc. Personne ne dénonce les agissements de l’ex-colonel du KGB à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières et ses réelles ambitions impériales. Surtout, personne n’explique pourquoi les pays d’Europe de l’Est ont demandé, de leur plein gré, à entrer dans l’OTAN !
Rien de moins étonnant que de voir cette revue défendre Vladimir Poutine, comme une bonne partie de « la droite patriote », copiant l’extrême-gauche. Paul-Marie Coûteaux, directeur de la rédaction du Nouveau Conservateur va jusqu’à écrire dans un tweet du 26 mars que l’objectif russe est de « protéger les provinces russes et de désarmer l’armée américaukrainienne prête à passer à l’attaque. » L’invasion de l’Ukraine n’est, pour ce proche soutien d’Éric Zemmour, que du « blabla de l’OTAN ». Lunaire !
Cette droite « souverainiste » française est complétement aveuglée par son anti-américanisme primaire et son admiration pour Poutine, comme le chevreuil par les phares d’une voiture lui fonçant dessus. Elle devrait plutôt écouter attentivement la leçon que lui donne la droite polonaise : Poutine est un criminel de guerre et, surtout, un ennemi de l’Occident et de la France.
14 commentaires
Franchement, ce qui est lunaire chez vous et quelques autres c’est votre américanophilie qui est l’exact symétrique de l’anti-américanisme que vous dénoncez. Certes la décision de M Poutine de faire à la guerre à l’Ukraine avec son cortège de désastre est éminemment condamnable. Sans discussions. Il y a des raisons expliquant ses décisions, quoi que vous en pensiez, mais en effet celles-ci ne peuvent être une justification.
Pour autant, il faut être bien naïf ou alors totalement complaisant pour ne pas reconnaitre le jeu trouble joué par les américains depuis des décennies, qui se sont abondamment servis de l’Europe pour promouvoir leur leadership avec notre bénédiction je vous l’accorde.
Il faut être bien naïf ou alors totalement aveugle pour ne pas voir que la culture développée aux US (wokisme, cancel culture, etc…) est mortifère. Et compte tenu des valeurs revendiquées par l’IREF, je m’étonne que vous ne soyez pas capable de mettre cela en perspective, que vous ne compreniez pas que cette culture, qui fait parti du package Oncle Sam, en traversant l’Atlantique nous pourrit gentiment de l’intérieur, lentement mais très très surement.
Je regrette que l’IREF ne soit pas capable de nuance dans ses analyses, sur ce sujet comme sur un certain nombre d’autres. Vous assénez vos certitudes, fondées sur une lecture du monde économico monomaniaque. Très bien mais cela ne fonctionne pas ainsi. Oui encourager le libéralisme est intéressant, est vecteur de progrès. Pas à n’importe quel prix. Pas au prix de se vassaliser auprès d’un pays qui nous a rendu service pendant un temps mais qui depuis 30/40 ans se sert de l’Europe comme serpillière pour tenter de pérenniser un leadership chancelant. A un moment, il faudra bien réaliser que le futur est à l’Est, nettement moins à l’Ouest, ne serait-ce que par la dynamique des populations.
Et si vous pouviez envisager d’écrire des articles nuancées plutôt que le remake des bons cowboys contre les mauvais indiens, ce serait cool… Merci !
Si vous nous lisez, vous verrez que nous critiquons (très) régulièrement le wokisme, le gauchisme à l’Ouest, Biden ,etc…Mais on n’hésite pas une second entre les sociétét occidentales et la dictature poutiniste. Sûrement, vous non plus d’ailleurs…
Depuis le début de cette affaire, je pense, comme beaucoup, que vous faites fausse route. Cela relève de l’américanophilie. Comment au XXI° siècle peut porter allégeance à une momie américaine ? Poutine coupable : oui, mais il n’est pas le seul. Poutine boucher : oui, mais l’équarrisseur et le grossiste est Biden et sa clique. A propos de choix, je n’hésite pas à choisir la société française des « Lumières » et me méfie terriblement de toutes les autres, surtout celle de l’Occident qui nous emmène depuis près de 50 ans droit dans le mur. Et demain si un choix devait être pris, je ne choisirai ni l’Occident, ni Poutine : je réfléchirais …, mais peut-être est-ce trop demandé !!!
Vous avez le droit de choisir ! Bien entendu
Je n’aime ni la dictature poutiniste ni la soft dictature yankee qui ne dit pas son nom, qui n’est pas physiquement violente mais est assurément tout autant mortifère par asphyxie cérébrale… ce qui revient exactement au même. Je ne souhaite ni l’un ni l’autre. Trop demander que d’être aligné ni sur l’un ni sur l’autre? Trop demander qu’au motif de la condamnation d’actes de guerre on ne tombe pas dans un manichéisme simpliste? Trop demander que de suivre notre propre chemin? Et oui en effet, chercher à être souverain, à avoir un niveau élevé d’autonomie a des conséquences. Moins d’OTAN veut dire plus de dépenses militaires, plus d’autonomie c’est moins d’échanges économiques donc un peu moins de richesse par moindre spécialisation. C’est le chemin qui me parait le plus souhaitable.
Une nouvelle fois, je vous laisse maître de vos propos… Juste un petit point : visiblement la « soft dictature yankee mortifère par asphyxie cérébrale » n’étouffe pas les millions de personnes qui veulent s’y établir et s’épanouir.
NL
De fait. Vous convenez néanmoins vous-même au travers des critiques du wokisme, etc… que vous revendiquez (voir votre réponse précédente à mon propos) qu’il s’agit d’un problème et non des moindres. Ce n’est donc pas parce que des millions de personnes choisissent cette voie qu’il faut pour autant la considérer comme pertinente. Sauf à accepter les désastres futurs qui en seront la conséquence probable si ce n’est certaine.
Bien sûr que j’en conviens. On en parle régulièrement dans nos articles. Mais la société américaine est très variée et vous avez des Etats largement conservateur, une société civile très active, etc… C’est la démocratie et la liberté individuelle qui combattent ces excès, pas la dictature.
Dans l’absolu, vous auriez raison. J’observe pourtant que le système démocratique qui se développe aux USA et se propage en Occident fait la part belle aux revendications de groupes de pression et autres minorités. Ceci sans compter les manipulations orchestrées par certains spécialistes en désinformation à coût de milliards. De sorte, que le principe démocratique dont vous parlez devient bien utopique. Vous mêmes, vous dénoncez ces manipulations qui se sont institutionnalisées sans possibilité de débat … GIEC par exemple.
Pour ma part, je suis de moins en moins convaincu que la démocratie dans sa forme actuelle puisse être la solution. Je le regrette mais c’est ainsi.
Sur ce point, je suis assez d’accord avec vous Nicolas, il y a dans une certaine droite gôlliste une haine de l’Amérique qui est surprenante. Qu’on retrouve cela chez Poutou ou le facteur machin je comprends, mais chez Chirac, Seguin, Guaino, etc… tous anti américains car gaullistes. C’est assez incroyable quand on sait que De Gaulle (le Président, pas le Général) a été plus le prélude de la décadence française qu’autre chose. Enfin.
En revanche, si je n’incrimine ni les USA en tant que pays ni la société américaine que j’apprécie sincèrement, il y a une clique qui sévit là bas depuis 40 ans au pouvoir à Washington et dont Trump a essayer en vain de se débarrasser : les va t’en guerre démocrates et leurs idiots utiles néoconservateurs (Pearl, Wolfowitz, Cheney…). Ces gens là sont aussi dangereux pour la paix du monde que les Poutine et compagnie : guerre en Yougoslavie, ou comment légitimer que demain des territoires musulmanisés fassent sécession en France, pourquoi pas. l’Irak, porte ouverte vers l’EI. La Libye, qui a permis à l’Europe de recevoir des flux de chances absolument extraordinaires (avec la bénédiction de la Dame Merkel, celle là aussi…). La façon de quitter l’Afghanistan.
C’est pour cela que je m’attache à faire le distingo : les USA restent un pays formidable, libre, et prometteur. Mais il faut nettoyer ce qui a pourri et qui pourri encore : cette clique de parasite (les Biden, Clinton and co). J’espère que Trump pourra rendre à l’Amérique sa grandeur comme Reagan en son temps.
Votre alignement sur l’Amerique est un aveuglement surprenant.
Au revoir je me désinscris! J’entends assez ce discours ailleurs.
Bonjour, nous regrettons fortement votre départ mais nous avons choisi la liberté d’information et les faits, pas la propagande poutiniste.
Cordialement,
Nicolas Lecaussin
D’une manière générale je suis assez d’accord avec le développement de JCC. Je regrette le départ d’Arminius car le débat apporte toujours de la « lumière » (tient encore elle). Quant à Nicolas, à force d’échanger, j’en déduis que nos positions ne sont pas si éloignées que cela. Si cette déduction est faite, c’est justement parce que je ne me suis pas désinscrit et que j’accepte le débat et, aussi, d’apprendre des autres et sur le fond. Ce n’est que comme ça que l’humanité peut évoluer, trouver des solutions sans forcément avoir recourt au législatif qui encombre et enfume les esprits. En conclusion, l’IREF c’est le débat démocratique, avec ses excès, ses rêveries et parfois quelques drôleries qui font tant de bien.
Messieurs, Messieurs restons calme!
L’IREF est un excellent journal d’information, la preuve en est dans la liberté des commentaires ci-dessus.
Les dictatures sont inacceptables bien évidemment; encore que je me demande comment devrait être géré un pays aussi immense que la Russie?
Je pense que nos démocraties animées par une foule de corrompus, quoique moins brutales sont bien difficiles à proposer comme exemple!
Dans les deux cas, le mépris des élites qui gouvernent, à l’égard du « peuple » ou des « gens » comme ils disent…. est absolument abominable et pourtant généralisé!
En dehors des évolutions des sciences et des techniques où se situe donc l’évolution de l’Humain dans toutes ces « politiques »??