Certains députés voient rouge car les entreprises et les collectivités n’ont pas assez de véhicules de fonction électriques.
Challenges (19 juin 2025) consacre un article aux effets pervers et au contournement de la législation sur les flottes automobiles d’entreprise. Pour bien comprendre ce qui se joue, il faut en revenir à la loi dite d’orientation des mobilités et à celle dite Climat et résilience qui ont accru l’obligation de « verdissement » du parc automobile professionnel. Depuis 2022, les sociétés privées à la tête d’une flotte automobile d’au moins 100 véhicules, soit aujourd’hui environ 3.500 entreprises et les sociétés de location, doivent inclure une part minimale croissante de véhicules à faibles émissions pour le renouvellement annuel de leur parc. Initialement de 10 %, la part est passée à 20 % en 2024 et elle doit culminer à 70 % en 2030. Si ce n’est que le législateur n’a pas prévu de mécanismes de contrôle et de sanction. En pratique, la part des véhicules électriques progresse faiblement (Le Monde, 13 octobre 2024). Aux yeux de certains députés, cette situation est inacceptable.
Damien Adam, à l’époque député macroniste, a déposé le 30 janvier 2024 une proposition de loi (n° 2126) « visant à accélérer et contrôler le verdissement des flottes automobiles ». Son but était de « fixer une trajectoire de renouvellement des parcs automobiles privés pour atteindre 95 % de véhicules à très faibles émissions dès 2032 » ; de « rehausser les ambitions de verdissement de flottes automobiles » en excluant les véhicules hybrides rechargeables ; de renforcer les modalités de transparence et de contrôle en introduisant notamment une « obligation de transmission à l’autorité administrative » de certaines informations et ce, sous peine d’une amende allant jusqu’à 10.000 euros et 20.000 euros en cas de récidive ; d’infliger aux entreprises qui ne respecteraient pas les objectifs une amende progressive allant jusqu’à 1 % de leur chiffre d’affaires.
Cette première proposition a été jugée mal rédigée. Mais une mission « flash » de l’Assemblée nationale a abouti en décembre 2024 à rien moins que 21 recommandations « visant à accélérer l’électrification des flottes automobiles » sur fond, très à la mode, de défense de la « souveraineté énergétique et industrielle ». Les deux corapporteurs, le socialiste Gérard Leseul et le macroniste Jean-Marie Fiévet (on notera le rapprochement entre ces deux mouvements…), ont déposé le 13 février 2025 une proposition de loi (n° 965) « visant à encourager le verdissement des flottes automobiles des entreprises et des collectivités », donc plus large que la précédente proposition. Il s’agit d’abaisser le seuil des entreprises et des collectivités concernées de 100 à 50 véhicules à compter de 2028 ; de « rendre obligatoire une formation ou une sensibilisation à le gestion de l’énergie, au pilotage des points de recharge, aux caractéristiques des véhicules électriques et à l’évaluation des coûts associés pour tous les salariés et agents concernés, notamment les gestionnaires de parcs de véhicules et de bâtiments » ; de « dédiaboliser le véhicule électrique par le biais de campagne de communication », car il s’agit de lever les obstacles culturels qui freinent à l’adoption de véhicules électriques et déconstruire les idées reçues autour de ces véhicules » (le vocabulaire est celui qu’utilisent les féministes !) ; de créer le « crédit mobilité » ; de « mobiliser le score environnemental afin de favoriser les véhicules électriques les plus vertueux sur le plan environnemental et fabriqués ou assemblés en France et en Europe » ; enfin, de prévoir « la remise d’un rapport du gouvernement au Parlement au sujet de l’opportunité et de la faisabilité de mise en place d’un fonds de garantie à destination des petites entreprises ».
Nos députés auront beau faire, ils auront beau multiplier de manière socialiste les normes, les obligations, les informations et les sanctions, ils ne réussiront pas à convaincre les entreprises, et plus largement les particuliers, qui ont la « bêtise » de ne pas apprécier à leur juste valeur les formidables véhicules électriques et de leur préférer les véhicules thermiques ou les véhicules hybrides. En effet, et fort étrangement, les individus ne veulent pas pour beaucoup de véhicules chers à l’achat, et (on l’oublie trop souvent) à l’entretien et surtout aux réparations, des véhicules qui, sauf le très haut de gamme, ne sont pas dotés d’une autonomie suffisante et qui, sauf exception, ne peuvent pas être rechargés rapidement.
L’IREF a consacré plusieurs pendules (notamment celle du 26 août 2024) sur le fait que, faute de subventions, la plupart des gens ne voulaient surtout pas de véhicules électriques et qu’il fallait leur laisser la liberté d’utiliser le véhicule qui leur convient.
17 commentaires
Ces technocrates qui n’ont pas de farine sous les ongles, qui ne savent pas ce qu’est l’entreprise et sa gestion, et qui pour la plupart ne vivent que de nos impôts, devraient avoir la retenue qu’impose leur incompétence. Inciter les entreprises à adapter son parc est une bonne chose, mais les contraindre et les pénaliser relève de l’idéologie.
Encore une fois, il suffit d’abaisser le prix de l’électricité, que nous avons en excès, et de laisser faire, et comme par hazard les véhicules électriques seront plébiscités
Pas sûr.
Les véhicules électriques accumulent un certain nombre de très gros défauts avec lequel le prix de l’électricité n’a rien à voir.
1) Elles coûtent très cher à l’achat et à l’entretien (les batteries valent une fortune)
2) Elles disposent d’une autonomie très faible en comparaison de celle des véhicules thermiques (en gros, du simple au double), autonomie qui varie par ailleurs énormément en fonction des conditions météorologiques (les batteries n’aiment ni le froid ni le chaud) ou de la déclivité du trajet (l’autonomie moyenne d’une voiture électrique est le plus souvent donnée “à plat”, soit sur des trajets urbains sans déclivité qui ne correspondent en rien à la réalité des trajets d’une grande majorité des automobilistes)
3) À cela s’ajoute le temps de recharge qui, dans le meilleur des cas, reste quinze fois supérieur à celui d’un plein d’essence (deux minutes à la pompe contre une demi-heure à la borne) ; à supposer que l’on trouve une borne pour effectuer la recharge, bien entendu
4) Et on le dit peu, elles sont plus dangereuses que les voitures thermiques, les batteries étant extrêmement susceptibles de prendre feu. Un feu chimique par ailleurs difficile à éteindre. Le risque de mourir dans un accident à cause d’une voiture électrique est ainsi beaucoup plus élevé qu’à bord d’une voiture thermique, et c’est tout sauf négligeable.
Tous ces défauts font que, tant qu’il y aura du carburant bon marché, la voiture électrique ne constitue pas une alternative séduisante, et les chiffres de vente le reflète parfaitement : en-dehors de ceux à qui on les impose et des fidèles du nouveau culte de l’écologisme qui, souvent, roulent en réalité peu, personne n’achète ces produits, car ils ne répondent absolument pas à leurs attentes.
Ces chers députés contribuent allègrement, par ce genre d’initiative totalitaire, à la destruction de l’industrie automobile européenne. Un jour ils devront être jugés pour haute trahison.
La voiture électrique N’A JAMAIS ÉTÉ ÉCOLOGIQUE, (plutôt eScRologique), batteries (duree de vie courte), et moteurs, sont extrêmement poluants à la fabrication, et surtout au recyclage. C’est le super scandale, arnaque du siècle. Ces politiques sont complètement à côté de la plaque, ou intéressés par le FRIC, comme d’habitude!!
Ce qui m’horripile, c’est que mes impôts subventionnent l’achat de véhicules choisis par l’Etat.
Chacun achète le moyen de déplacement dont il a besoin. C’est un investissement d’abord éventuellement un caprice selon ses moyens.
Je connais des personnes qui ont acheté un véhicule parce que subventionné, pas par nécessité.
Pourquoi parler de réparations, il existe des voitures fiables sur lesquelles il n’y a pas de réparations.
Mon exemple de véhicule une Toyota Avensis de 2005 qui ne connait pas le mécanicien
Mais vraiment ces types n’on pas de sujets plus sérieux et plus urgents à traiter ? Qu’ils aillent donc travailler chaque matin, gagner leur pain à la sueur de leur front plutôt que de palabrer sur les bienfaits supposés des voitures électriques.
les voitures des ministres et autres son-elles électriques ?
La voiture electrique est une absurdité.Que fait on des déchets nucléaires? Ce n’est pas l’IREF qui a la réponse.Les écolos islamos socialos gauchistes non plus. Continuons. Construisons des hlm à tout va, ruinons nos plaines pour les villes et quand tout le monde aura bien ramassé son fric vous pourrez naviguer sur un désert puisque l’on rase les forets à un rythme accéléré.Mais au fait, les forets ne captent elles pas le co2?
Les forêts françaises se portent très bien, en réalité. Notre pays n’a cessé de se verdir depuis le milieu du dix-neuvième siècle, et c’est très compréhensible dans la mesure où nous avons cessé de nous chauffer ou de construire avec du bois.
M. Réau a parfaitement raison: il n’y a jamais eu autant de surface de forêts en France depuis le XIXe siècle. Pour rappel, 70 % de nos forêts appartiennent au secteur privé.
Me Jean-Philippe Feldman
Les libéraux savent que l’homme est imparfait et que, par conséquent, notre monde est imparfait. L’énergie nucléaire civile n’est pas sans danger, mais elle est incontournable. Sans tomber dans l’historicisme, nous ajouterons qu’il appartiendra aux générations futures, grâce au progrès technique apporté par le capitalisme, de résoudre ou de tenter de résoudre des problèmes techniques dont nous n’avons pas aujourd’hui la solution.
Me Jean-Philippe Feldman
Sans parler pour les propriétaires privés du racket étatique subi en cas d’achat de véhicule thermique avec un malus qui peut atteindre des sommets en milliers d’euros… Et pourtant, il s’agit de véhicules neufs qui répondent parfaitement aux normes européennes !!! On n’a pas compris je crois que la chute du mur de Berlin signifiait que l’Europe de l’Ouest reprenait le flambeau de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques !
Dans ma grande naïveté, j’avais cru comprendre que les fonctionnaires de Bruxelles mettaient la pédale douce sur les voitures électriques au demeurant pas si écologiques qu’il y paraît !
En fait, ils enfoncent le clou avec des mesures coercitives obligeant les entreprises à acheter des véhicules le plus souvent fabriqués en Asie ! Cerise sur le gâteau : les bénéficiaires de ces véhicules (parfois véhicules de service) n’en sont pas vraIment satisfaits !
Au fait, la flotte de véhicules mis à la disposition de nos nombreux ministres et hauts fonctionnaires sont-ils électriques made in China ?
Je rappelle souvent que l’automobile électrique a été inventée avant l’automobile thermique et que, si elle est ensuite restée un siècle et demi dans l’oubli, c’est qu’il y a bien des raisons…
Une fois de plus, nos soi-disant “progressistes” nous montrent à quel point, en réalité, leur obsession, c’est renvoyer l’Humanité dans le passé.
Au Québec, nous produisons annuellement 200 TWh d’électricité. Il nous faut, pour nous débarrasser du pétrole et du gaz doubler cette valeur. (Nous utilisons peu de charbon, sauf pour quelques fonderies dont les environnementalistes voudraient bien se débarrasser.) En plus, les entreprises industrielles veulent plus d’électricité pour se développer. L’IA a besoin d’immenses quantités d’énergie pour fonctionner. La faillite de Northvolt a mis en sommeil l’idée de devenir un leader dans la fabrication de batteries, mais un bon bonimenteur parviendrait sûrement à tirer à nouveau quelques milliards du gouvernement. D’autres causes, allant de la croissance prévue de la population à l’interdiction du chauffage au bois pour cause de pollution particulaire vont aussi faire augmenter la demande d’énergie. Même si les bus peuvent, sous différentes contraintes, réduire la demande d’électricité, ce n’est pas non plus la panacée. (Il faut en moyenne plus de 60 passagers par heure de trajet pour dépenser moins de diesel que les autos qu’un bus est sensé remplacer.)
De l’autre côté, les environnementalistes combattent pied à pied toute nouvelle idée de barrage hydro-électrique ou de centrale nucléaire. Notre système électrique est près de sa capacité maximale d’adaptation aux fluctuations d’offre et de demande, ce qui limite ce que l’on peut faire avec l’éolien et le solaire. Et nous sommes sensés être capables, chez moi, de faire la transition d’ici 2035.
Ce qui précède concerne tous les pays occidentaux. Les valeurs varient bien sûr, mais c’est généralement plus du double de la production actuelle d’électricité qu’il faudra, parce que le pétrole, le gaz et le charbon représentent plus de 86% du mix énergétique mondial actuel. Je vous suggère:
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